L’agriculture paysanne et la question alimentaire

Aborder un sujet aussi vaste comporte d’emblée une question méthodologique : comment, face aux diversités historiques, économiques, culturelles et sociales des situations d’un pays, d’une région, d’un continent à l’autre, comment donc identifier si possible des thèmes, des problématiques, des diagnostics communs ? Vaut-il mieux prendre acte des différences régionales, et aborder la question par continents ou grandes régions ? Ou parier malgré tout qu’un diagnostic des problématiques mondial est possible ?

C’est cette deuxième option qui a été retenue par les organisateurs du colloque. Ce document de travail, composé en deuxième partie de fiches DPH sur chacune des communications, synthétise dans la première partie, également sous forme de fiche DPH, les ateliers qui ont lieu au cours de ces quatre journées :

- les expériences historiques dans les pays du nord

- la place des producteurs familiaux dans les politiques agraires et alimentaires des pays du sud : réforme agraire ou révolution verte ?

- la place des producteurs familiaux dans les politiques agraires et alimentaires des pays du sud : régulation par l’Etat ou par le marché ?

- modernisation et crise des agricultures familiales : diversité et diversification des petits producteurs

- les conditions de viabilité de l’agriculture familiale : les caractéristiques de la production

- les conditions de viabilité de l’agriculture familiale : l’articulation au marché

- l’organisation des producteurs familiaux, les structures d’appui et les actions syndicales et politiques

- et enfin, une fiche sur la synthèse des débats.

Dans cette dernière, les participants ont justement souligné la difficulté, après avoir eu une approche analytique des problèmes, de reconstruire le sujet, pour pouvoir déboucher sur des idées communes, des propositions... Certains ont proposé, pour continuer la réflexion, de revenir à un découpage par pays, d’autres proposant la constitution de groupes thématiques...

Un consensus s’est cependant dégager pour identifier des questions (et non des réponses)communes : devant l’inéluctabilité de l’économie de marché, quel rôle doit jouer l’Etat ? Doit-il intervenir, au risque de mettre en péril l’autonomie du mouvement paysan ? Doit-il au contraire laisser faire, et mettre là aussi en péril les agriculteurs les plus démunis ? Le constat commun est que dans le monde entier, l’agriculture paysanne, sous diverses formes, a résisté et résiste encore. Mais ces résistances sont-elles durables face à la mondialisation des échanges ? Comment demain sera assurée la sécurité alimentaire mondiale ? La sécurité alimentaire se définit selon quatre aspects : la disponibilité alimentaire, l’accès physique à l’alimentation, l’accès économique aux aliments, et enfin l’acceptabilité de ces aliments par la population : c’est dire comme la problématique de l’agriculture paysanne et la question alimentaire renvoie nécessairement sur celle plus large de la pauvreté dans le monde rural... Un autre champ thématique à ne pas négliger pour aborder ces aspects dans toutes leurs dimensions !