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Les maux épidémiques dans l’empire chinois

Conception de la médecine, conception du monde : une approche de la culture et de l’histoire chinoises

Michel SAUQUET

04 / 1995

La médecine chinoise n’a pas fini de nous étonner. « Le monde chinois, nous dit le professeur Guy de Thé dans sa préface, a une attitude à l’égard de la santé et des maladies très différente de celle de l’Occident. Deux forces opposées, et donc complémentaires, le yin et le yang, régissent le monde vivant. La maladie est le résultat d’un déséquilibre entre ces deux forces vitales, entraîné par une influence néfaste de l’environnement et de ses cinq éléments : le bois, le feu, la terre, le métal et l’eau. « Les maladies sont ainsi identifiées grâce à quatre symptômes fondamentaux : la froideur (provoquée par un excès de yin), la chaleur (excès de yang), la faiblesse (blocage de l’énergie vitale) et l’excès (invasion de « forces mauvaises »). Avant tout, la médecine chinoise cherche à rééquilibrer les forces en présence et à influencer positivement les interactions entre l’homme et son environnement, une attitude plus proche du préventif que du curatif. Lu Dong, Ma Xi et François Thann ont effectué un travail historique considérable pour retrouver, dans le passé de la Chine, les principales caractéristiques de l’attitude des médecins et des différents acteurs sociaux face aux multiples épidémies qui ont frappé de siècle en siècle, le peuple chinois : la peste, le choléra, la variole, la lèpre, etc.

On ignore souvent que c’est en Chine que fut découvert, avant l’an mille de la civilisation occidentale, le procédé de variolisation, c’est-à-dire d’inoculation d’une forme bénigne de la variole, qui allait préfigurer la vaccination. Plusieurs siècles plus tard, la pratique est d’usage courant parmi le peuple chinois et, au cours du 17è siècle, ces méthodes se diffusent jusqu’en Europe où elles sont redécouvertes et améliorées par le docteur Jenner, père (européen) de la vaccination.

L’usage des plantes médicinales, la combustion d’herbes et l’acupuncture sont les pratiques les plus courantes de la médecine chinoise. Mais l’approche la plus fructueuse reste la prévention. Loin de considérer, comme leurs homologues européens des siècles passés, les épidémies comme une fatalité ou un châtiment divin, les médecins chinois en ont longtemps cherché les causes, évoquant des substances toxiques, des changements de temps et la fragilité des individus due à la malnutrition et au labeur excessif des classes sociales les plus défavorisées. L’identification, très tôt dans l’histoire, des modes de contagion, est un autre signe de leur esprit d’analyse et de déduction. Au travers des pratiques médicales, c’est tout l’esprit d’une culture, toute une conception de l’Homme qui apparaît.

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