Georges THILL, Jean-Paul LEONIS
04 / 1995
Madame Xiaorui Zhang, docteur en médecine traditionnelle et ayant pratiqué celle-ci en Chine populaire et actuellement directrice du Service de de Médecine traditionnelle à l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS)à Genève, a présenté, lors du symposium PRELUDE de Ouidah (mars 1995), la politique de cette agence des Nations Unies en matière de médecine traditionnelle.
La résolution EB63.R4 met l’accent sur la nécessité, pour les gouvernements des pays intéressés par la pratique de la médecine traditionnelle, d’appuyer le recrutement de tradipraticiens dans les équipes de soins de santé primaires, d’utiliser les technologies appropriées à ces pratiques médicales.
En 1978, la Déclaration d’Alma-Ata a défini un objectif stratégique: santé pour tous en l’an 2000. La déclaration porte sur les soins de santé primaires.
Les activités de l’OMS en matière de médecine traditionnelle s’expriment, dans un rapport intérimaire daté de 1991, sur la médecine traditionnelle et les soins de santé modernes. Ce rapport définit cinq points importants: élaboration de programmes nationaux, recherche sur les systèmes de santé et recherche opérationnelle, études scientifiques et cliniques, éducation et formation, échanges d’informations. Les futures orientations du programme mettent l’accent sur trois activités principales: politiques nationales, plantes médicinales et acupuncture.
Les politiques nationales devront promulguer des lois qui définissent et normalisent les éléments de base des pratiques et remèdes traditionnels. Déjà des rencontres, dès 1991, entre le Bureau régional de la Méditerranée orientale et l’OMS ont permis l’élaboration de directives régionales pour la formulation de politiques nationales sur les pratiques et médecines traditionnelles, et la révision de la liste principale des plantes de la région utilisées en soins de santé primaires.
En ce qui concerne les plantes médicinales, elles ont, selon le Dr Zhang, une très grande importance pour la santé. Selon le rapport "Naturel, Produits et Alerte", on estime que 35000 à 70000 espèces ont été, à un moment ou à un autre, utilisées pour des besoins médicaux.
Par conséquent, les remèdes galéniques sont devenus un des sujets des 4e, 5e, 6e et 7e Conférences internationales des autorités de réglementation pharmaceutique.
Malgré l’existence de ces remèdes depuis plusieurs siècles, seul un nombre assez restreint d’espèces, environ 5000, a été étudié pour une application médicale. Des données sur leur innocuité et leur efficacité existent, mais seulement pour un plus petit nombre de plantes, leurs extraits et leurs ingrédients actifs, ainsi que pour les préparations.
La plupart des programmes de recherche africains voués à l’étude des plantes médicinales et des pharmacopées traditionnelles, et des bourses que le Conseil de recherche scientifique donne en Afrique se sont développés depuis le 1er symposium en 1968. De nombreux instituts nationaux de recherche sur la médecine traditionnelle ont été créés au Burundi, au Cameroun, au Mali, en Tanzanie et au Ghana.
Au Ghana, par exemple, afin de fournir des médicaments abordables, un centre national de recherche sur la médecine traditionnelle a été créé il y a 30 ans. Des médecins et des tradipraticiens ghanéens travaillent ensemble pour réunir les plantes médicinales, préparer des extraits en poudre ou liquides à partir d’expériences et de pratiques des tradipraticiens et des communautés.
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Il est vrai que, comme l’a démontré le Dr. Zhang, Chinoise expérimentée en acupuncture, l’OMS a reconnu les bienfaits de la médecine traditionnelle, mais malheureusement cette reconnaissance est une valorisation purement technique des plantes, et non l’environnement holistique où elles se développent. On semble ne pas reconnaître le phénomène culturel qui entoure ce domaine et on croit qu’en raison de la pénurie de médecins conventionnels et du manque de produits pharmaceutiques, la majorité de la population des pays en développement dépend encore des thérapeutes traditionnels et des plantes médicinales locales pour ses besoins en soins de santé primaires. Les valeurs intrinsèques des populations ne sont pas reconnues, les aspects endogènes sont mis à l’écart.
Dr. Xiaorui Zhang. Responsable médical, Médecine traditionnelle, OMS, Genève.
Actas de colóquio, seminário, encontro,…
ZHANG, Xiaorui, PRELUDE
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