Pour une politique nationale d’approvisionnement en médicaments de base au Burkina Faso

Depuis 1988 l’IRSN (Institut de Recherche sur les Substances Naturelles)pratique une approche rationnelle de recherche dans le cadre d’un projet de coopération scientifique bilatérale avec l’Institut de Pharmacie de l’Université Libre de Bruxelles (ULB).

L’IRSN est très présent dans les rencontres organisées par PRELUDE, au Rwanda en 1988 et à Ouidah en 1995, où il joue un rôle important dans l’organisation.

L’objectif principal de l’IRSN est d’intégrer les données des pharmacopées traditionnelles locales (burkinabées ou même africaines)dans un schéma global pour une politique nationale d’approvisionnement en médicaments de base.

L’exploitation des données ethnopharmacognosiques (enquêtes auprès des tradipraticiens et examen de la littérature scientifique internationale)a permis, à partir des priorités sanitaires nationales, de retenir les plantes médicinales majeures et d’orienter les recherches et la production vers des formes pharmaceutiques.

Dans ce centre sont liés une unité de production de drogues végétales (culture et extraction), une usine de fabrication de formes pharmaceutiques sèches (comprimés, gélules)et un laboratoire de contrôle.

Avec l’appui des autorités nationales, l’Institut mène l’ensemble de ces activités en étroite collaboration avec les autres instituts spécialisés du Centre National de la recherche scientifique et technologique, la Direction des Services pharmaceutiques (DSPH)du Ministère de la Santé et de l’Action sociale et certaines structures provinciales (Environnement et tourisme, Coopératives paysannes, etc.).

Une des tâches des chercheurs burkinabés travaillant sur les essais en forme galénique a été de mener des enquêtes auprès des tradipraticiens pour connaître: le potentiel médical traditionnel, les recettes, le nombre de guérisseurs (distinction entre tradiphytothérapeutes et charlatans), les principales plantes médicinales et leurs utilisations en thérapeutique traditionnelle.

Ces enquêtes ont été réalisées, d’une part, par une équipe comprenant des chercheurs et techniciens de l’IRSN et de l’Institut de recherche en biologie et écologie tropicale et, d’autre part, par la DSPH, à travers les cellules provinciales de la pharmacopée et médecine traditionnelle.

Ces données conjuguées ont permis en outre une approche de la situation sanitaire nationale (pathologies les plus courantes), la fréquence des recours aux tradipraticiens et surtout l’importance des plantes dans les remèdes traditionnels.