Depuis que les exportations japonaises vers l’Asie ont dépassé les exportations japonaises vers les Etats-Unis, l’avenir de l’économie du Japon apparaît comme de plus en plus lié à l’Asie
09 / 1996
Depuis que les exportations japonaises vers l’Asie ont dépassé les exportations japonaises vers les Etats-Unis, l’avenir de l’économie du Japon apparaît comme de plus en plus lié à l’Asie.
L’orientation croissante du Japon, de sa politique, de sa culture populaire qui traduit la recherche d’une identité mais aussi d’un rôle à jouer dans une région en croissance rapide est une des tendances maîtresses des années 1990.
Ce changement d’accent et d’orientation est sensible dans tous les secteurs de la société. Il résulte à la fois de la quête d’une identité, à la fin de la guerre froide, du déclin relatif de l’économie américaine, de la montée en puissance économique et politique de l’Asie ainsi que d’un sentiment de vulnérabilité né de la longue récession japonaise.
Selon certains, il s’agit de l’émergence d’un "Néo-Asianisme" ; d’autres estiment au contraire que ce n’est pas autre chose qu’une illusion ; d’autres encore estiment que le Japon est en position pour contribuer au rapprochement de l’Asie avec l’Ouest.
Alors que les partisans de la culture occidentale ont défendu le "Datsua", c’est-à-dire la prise de distance avec l’Asie, beaucoup d’autres aujourd’hui se font les défenseurs du "Nyna", c’est-à-dire de l’entrée en Asie.
Alors que l’accent fut mis pendant longtemps sur les liens avec les Etats-Unis, certains cercles de la bureaucratie considèrent aujourd’hui que l’Asie est entrée dans une ère nouvelle, à la recherche d’une orientation, d’un destin commun en termes de politique et d’économie. La bureaucratie japonaise compte de nombreux partisans d’un regroupement régional exclusivement asiatique tel qu’il est préconisé par le Premier Ministre de Malaisie.
Les partisans de "l’Asie" occupent des places de plus en plus importantes dans la haute fonction publique japonaise.
Selon le directeur général adjoint du Ministère des Finances : "l’histoire du Japon depuis la deuxième guerre mondiale est une histoire d’américanisation. Il est temps de réfléchir à une civilisation post-occidentale", ainsi qu’à "Un nouveau Japon".
La reconnaissance récente par le nouveau Premier Ministre des responsabilités japonaises au cours de la guerre a ouvert une voie qui permet de réévaluer le rôle du Japon dans la région. Par ailleurs cette nouvelle orientation s’explique largement par des raisons économiques. Entre 1986 et 1992 alors que les exportations japonaises vers les Etats-Unis sont passées de 38,9 % à 28,5 % du total, les exportations vers l’Asie ont progressé de 22,7 % à 33 %. La hausse du Yen va contribuer à l’accélération de cette tendance, tandis que la monnaie japonaise est en passe de devenir pour l’Asie la monnaie clé.
La pensée japonaise à propos du rôle du Japon dans le monde n’a jamais cessé d’osciller entre deux pôles depuis 1853.
La première école - Kaikoku - est tendue vers l’ouverture aux technologies occidentales. La deuxième - Sakoku - est tendue vers le maintien du Japon dans l’isolement et dans le refus des influences occidentales.
L’école Sakoku "après avoir perdu le pouvoir au moment de l’ère du Meij, l’a regagné à l’approche de la fin de l’ère Taisho (1926)et a promu la philosophie qui a débouché sur l’idée de grande sphère de coprospérité asiatique et sur la deuxième guerre mondiale."
Depuis la fin de la guerre, l’école Sakoku était moribonde mais avec l’affaiblissement des liens avec les Etats-Unis, elle a commencé à reprendre de la vigueur.
Et les mouvements en cours de retour vers un néo Asianisme rappellent à certains la fin de l’ère Taisho.
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, Japão, Ásia
Artigos e dossiês
OISHI, Nabuyuki, Emergence of neo-Asianism reflects : Japan's identity search in. Nikkei Weekly, 1994/01/17 (Japon)
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