L’industrialisation rapide de la Chine, mimant ses voisins asiatiques, la rendra de plus en plus forte et indépendante
09 / 1996
La Chine monte en puissance. Calculé en termes de Parités de Pouvoir d’Achat, le poids de son Produit National par rapport au Produit Mondial est passé entre 1970 et 1990 de moins de 3% à plus de 6% (7,7% pour le Japon).
A propos de la Chine, on a toujours oscillé entre l’image du chaos permanent et l’image d’un dragon puissant qui relève la tête et qui se prépare à conquérir le monde : "Quand la Chine s’éveillera..."
La réalité, c’est que la population chinoise se nourrit sur 60% de la superficie cultivée aux Etats-Unis, alors que cette population est 5 fois plus importante.
La réalité, c’est un changement rapide : en 20 ans, les caractéristiques fondamentales de la Chine ont été transformées. Depuis des temps immémoriaux, l’économie chinoise était fondée sur l’agriculture (autosuffisante). Dans une décennie ou deux, moins de la moitié de la population sera agricole. Au cours des seules années 1980, plus de 100 millions de Chinois sont passés de l’agriculture à l’industrie ; ils seront encore plus nombreux dans les années 1990.
Alors que la Chine manquait d’une économie nationale véritablement intégrée, dépourvue d’un système de transport satisfaisant, les économies locales et régionales étaient de ce fait largement autosuffisantes. La rupture avec le passé se manifeste à la fin par l’intégration de la Chine à l’économie mondiale mais également par l’intégration de l’économie nationale.
La pression démographique oblige à poursuivre une politique de développement ; elle fait de l’ouverture sur l’extérieur une nécessité impérative.
Tout est pression : pression sur l’environnement, pression sur les structures sociales : la Chine connaîtra, au cours de la décennie qui vient, davantage de troubles sociaux qu’elle n’en a connu pendant les 15 dernières années.
Les avancées dans le domaine des droits de l’homme ne sauraient constituer un préalable au maintien ou à l’élargissement de relations commerciales normales avec la Chine.
En matière de libéralisation politique et économique, la Chine est attirée par les modèles offerts dans la région ; elle a déjà calqué certains orientations de son développement sur les pays asiatiques avec lesquels elle partage sa culture confucéenne : Taïwan, Corée du Sud, Japon et Singapour.
Dans le cours du développement chinois se constituent des réseaux formels et informels parmi les professionnels chinois, depuis les architectes jusqu’aux spécialistes de l’environnement, historiens, philosophes, zoologistes, etc...
Car il faut se garder de la tentation de croire que quiconque de l’extérieur pourrait déterminer l’avenir de la Chine. C’est pourquoi les nations trilatérales (Etats unis, Europe, Japon)devraient traiter la Chine avec un optimisme prudent et avec la volonté de se préparer à l’inattendu. Elles ont besoin à cet effet de pragmatisme et de réalisme plutôt que de formules qui deviennent si vite obsolètes.
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, China
Le rapport de la commission trilatérale attire l’attention sur des faits majeurs. Souvent oubliés par les commentaires :
- le passage rapide de la population de l’agriculture à l’industrie ;
- Le progrès de l’intégration économique ;
- La pression qui s’exerce à tous les niveaux ;
- L’impossibilité de dicter à la Chine les voies de son avenir.
Relatório
An Emergency China in a World of interdependanceRapport à la commission trilatérale n° 45, 1994/04 (France)
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