Algérie : de la steppe à l’industrie

Les parents de H. étaient nomades dans le sud de l’Algérie où ils faisaient paître leurs troupeaux. Pendant la guerre d’indépendance, la ligne Morice traversait leurs terrains de pâture. Aujourd’hui, ils sont sédentarisés bon gré mal gré et ils doivent supporter un toit sur leur tête. Leurs enfants sont scolarisés et plusieurs, selon les critères de la modernité, ont réussi.

Un de leurs enfants a suivi l’école primaire puis le collège et le lycée, le supérieur enfin où il a obtenu un diplôme de DEA. Il est entré alors dans une grande société nationale où on lui a confié la direction d’une usine textile construite clé en main, mais où l’équipe européenne chargée de la mise en route et de la formation du personnel s’est avérée incapable de remplir sa mission, certains formateurs ne parlant par exemple ni le français ni l’arabe. Il lui a donc fallu organiser lui-même mise en route de l’usine et formation d’un personnel souvent analphabète. Il a pallié l’analphabétisme en jalonnant les circuits de signes et de dessins non alphabétiques et il a ainsi réussi à faire fonctionner tant bien que mal cette usine. Il a tenu un certain temps et puis a renoncé pour tenter une autre expérience dans une autre usine de la même société ; après quoi, sur la base de son expérience, il a créé sa propre entreprise familiale qui a été un succès.

Un de ses frères a franchi, lui aussi, toutes les étapes du cursus scolaire ; il est devenu ingénieur. Un autre de ses frères, d’un pays à l’autre, mène une vie moins sédentaire plus proche de celle de ses parents...