La Chine s’ouvre aux investissements étrangers tout en imposant ses conditions
09 / 1996
Depuis l’ouverture de la Chine aux investissements directs étrangers, le montant de ces investissements est allé croissant de 0,4 milliard de US dollar en moyenne annuelle (investissements réalisés)1979-1982 à 17,25 millions de US dollar, en moyenne annuelle 1991-1994. Ils auraient dépassé 30 milliards de US dollar en 1995.
Ces investissements, qui sont à plus de 75% originaires de la diaspora chinoise, concernent en particulier l’industrie automobile où une nouvelle politique impose à la fois aux investisseurs des séries longues, les modèles les plus récents et une constellation de sous-traitants de niveau technique mondial.
On notera que si les autorités locales de Guangzou, de Shanghaï, de Wuhan ou de Beijing ont sûrement encouragé ces nouveaux développements, il n’en demeure pas moins que ce processus relève d’une stratégie définie et mise en oeuvre par une autorité centrale que l’on peut qualifier en l’occurrence de planificatrice.
La sidérurgie chinoise, d’autre part, occupe dorénavant le deuxième rang mondial tout juste derrière le Japon, premier producteur. La Chine est même devenue un acteur déterminant du marché mondial des produits sidérurgiques.
Jusqu’à maintenant, aucune des grandes sociétés sidérurgiques chinoises qui sont toutes des sociétés d’Etat n’a bénéficié d’une participation étrangère à son capital, même si certaines ont posé leur candidature. Par contre, les investissements étrangers se sont développés dans plusieurs directions sous forme :
- d’investissements en aval intéressant les lignes de galvanisation, de revêtement, d’étamage, de production de tubes (sans soudure);
- d’investissements latéraux intéressant la fabrication d’intrants sensibles pour la qualité de l’acier tels que l’oxygène qui est produit dans des installations en joint-venture, par exemple avec le Français "Air Liquide" ;
- d’investissements en amont touchant directement ou indirectement la conception et la fabrication des équipements destinés à la sidérurgie à travers les sociétés d’ingénierie spécialisée.
Ce type de joint-venture permet aux équipements étrangers d’avoir un pied dans la place tout en facilitant aux partenaires chinois l’accès à la conception et au savoir faire sidérurgique.
Même si le montant des participations étrangères dans la sidérurgie demeure limité, il est clair qu’elles jouent un rôle important dans cette branche tout en donnant une bonne illustration sectorielle de la stratégie générale de contournement mise en oeuvre par rapport au secteur d’Etat. Par l’amont, par les côtés ou depuis l’aval, les sociétés sidérurgiques sont effectivement poussées :
- vers la qualité ;
- vers la performance ;
- vers la réorganisation des différentes unités se traduisant par une diminution parfois sensible d’un personnel pléthorique.
Jusqu’à une époque récente, les observateurs s’interrogeaient sur la capacité de la Chine à définir des stratégies claires et à cibler efficacement leurs objectifs dans le domaine du transfert de technologie. Or, il semble qu’aujourd’hui un tournant a été pris, en particulier dans les industries de l’automobile et de la sidérurgie où des politiques nationales s’appuyent sur l’extraordinaire attrait du marché chinois pour imposer aux investisseurs étrangers un transfert massif de technologie et d’apprentissage.
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, China
Contrairement à ce qui est souvent affirmé sur l’éclatement de la Chine, l’examen de ces deux branches fait apparaître clairement l’existence de politiques nationales conçues et impulsées par le Centre.
Contribution au colloque de Saint-Malo (France)sur "les investissements étanegrs en Chine", septembre 1995. Non publié.
Actas de colóquio, seminário, encontro,…
JUDET, Pierre
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