L’apport de l’expérience d’autres pays
01 / 1996
"Le développement exige la paix". Partant de ce constat tiré de l’action des ONG et notamment de celle du CCFD depuis 30 ans, il était incontournable d’échanger sur les expériences de construction de la paix dans différents pays. Car en effet, si une guerre se gagne, une paix doit tout autant se gagner, se bâtir de façon durable. Y a-t-il des recettes, des constantes qu’il faudrait affirmer pour ce faire ? Sans doute pas, mais par contre, il existe des expériences multiples dans des contextes et des époques toujours différentes qui peuvent donner des pistes à d’autres. L’Ethiopie qui en 1991 voit enfin venir le silence des armes a ainsi provoqué ces échanges d’expériences qui ont concerné près de 20 pays.
Dix chantiers étaient ouverts à cette occasion : autant de volets sans doute d’un "plan de paix". Et en premier lieu, un partage sur l’importance de repérer ce que sont ou peuvent être les symboles d’une cohésion nationale (longue histoire, grandeur passée, personnage charismatique, misère d’aujourd’hui, etc... ! ). Ensuite, deux ateliers sur les modes de remise en route de l’économie et en particulier de l’économie paysanne ; en effet une économie de marché (dans un pays ex-soviétique par exemple)ou une réforme agraire, ça ne se décrète pas ; c’est souvent une question de temps et de confiance. Il y a aussi la question du choix de structures politiques et administratives. De fait, celles-ci doivent connaître une période de transition fédérant les intérêts ou histoires des divers groupes ; cela étant la nécessaire formation des cadres est souvent le point d’appui favorable des transitions. Viennent en complément les sujets de la place à redonner aux sociétés civiles, ainsi qu’à celle, essentielle, à restaurer pour les ex-belligérants qui restent le plus souvent les plus atteints et les plus laissés pour compte dans la reconstruction de la paix.
Et quels espaces accorder à l’aide internationale et/ou aux ONG ? Rôles souvent indispensables (médiatisation)mais très souvent contradictoires.
Reste enfin l’outil majeur et fondateur des états-nation d’aujourd’hui ; la constitution. Plusieurs exemples, notamment celui de la Colombie ou du Bénin, montrent que savoir instruire ou réinstruire le débat constitutionnel est un puissant levier pour solidifier l’avenir. Pour finir, un atelier curieusement transversal intitulé "conditions de stabilité et de développement dans une société pluri-ethnique et pluriculturelle" (concernant donc tout le monde ou presque)renvoya beaucoup des participants (Algérie, Tchécoslovaquie, Belgique, Espagne, ...)à la réalité démocratique, en particulier au potentiel de chacun de pouvoir "expérimenter" la vie démocratique aux niveaux de base (association, commune, région autonome, etc...).
Et l’Ethiopie dans tout ça ? Elle emprunte timidement depuis 4 ou 5 ans ses chemins de paix...
construção da paz, memória coletiva, transição política, cidadania, reeducação dos atores de violência, veterano de guerra, reconciliação nacional, passagem da guerra a paz, sociedade civil, fortalecimento das instituições, democracia
, Etiópia, Colômbia, Benim
Livro ; Actas de colóquio, seminário, encontro,…
CCFD=Comité catholique contre la faim et pour le développement, FPH=Fondation Charles Leopold Mayer pour le progrès de l'homme, Les chemins de la paix, FPH in. Dossier pour un Débat, 1991/12 (France), N° 6
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