Aux Etat-Unis, le secteur privé de la coopération pour le développement est sans commune mesure avec son homologue français. Il est vrai que la population y est quatre fois plus nombreuse, mais l’Américain moyen est en outre cinq fois plus généreux que le Français. Faites la multiplication : les ONG américaines dans leur ensemble captaient en 1986 vingt fois plus de ressources propres que les ONG françaises. Ajoutez à cela qu’elle canalisaient plus de 11 % des fonds publics destinés à l’aide internationale (contre O,3 % dans la France jacobine)et vous comprendrez pourquoi, si certaines d’entre elles restent artisanales, d’autres ressemblent à des multinationales. Il n’est besoin que de citer l’imposante Save the Children et ses 2000 salariés répartis à travers le monde pour en prendre la mesure. L’un de leurs traits essentiels tient sans doute en la complémentarité qu’elles s’emploient à construire avec le gouvernement fédéral. Celui-ci, qui se rend compte de l’intérêt de la sous-traitance, est même prêt à financer en partie leurs charges de structure ! Même si certaines y perdent probablement une partie de leur liberté, la majorité d’entre elles n’hésitent pas à déroger au principe non-gouvernemental d’indépendance financière.
On croit parfois que les ONG américaines concentrent leur activité en Amérique latine, mais elles n’y consacrent que 22 % de leurs moyens, contre 34 % au continent noir. Cette région est la première destination de leurs efforts pour une simple raison : c’est la seule région au monde où, selon les statistiques officielles, la situation nutritionnelle ne fait qu’empirer. Leurs priorités sont au nombre de quatre : la survie de l’enfant, le rôle des femmes dans le développement, la création d’entreprises et l’environnement.
A l’origine, elles se consacraient aux services sociaux et à l’aide d’urgence, puis aux micro-réalisations et autres petits projets. Dans l’avenir, elles seront probablement amenées à participer à la mise en place de programmes plus ambitieux d’envergure régionale, à appuyer des organisations plus structurées et à rechercher une meilleure rentabilisation des investissements engagés dans des activités économiques. Les ONG de troisième génération qui apparaissent aujourd’hui n’auront de sens que par rapport aux structures locales. C’est là une évolution que connaissent bien des ONG européennes. En ce qui concerne leurs partenariats, les ONG américaines établissent des liens de plus en plus denses avec les ONG du Sud. En revanche, leurs collaborations avec les autres ONG du Nord sont très réduites, mis à part avec le Canada. Cependant, cette situation évolue favorablement grâce aux contacts établis sur le terrain avec les volontaires d’autres pays. C’est heureux car, si on reproche parfois aux Américains leur rudesse et leur chauvinisme, on doit reconnaître leur efficacité.
ONG, Estado e sociedade civil, cooperação internacional, cooperação
, África, Estados Unidos da América
Livro
MARADEIX, Marie Stéphane, Les ONG américaines en Afrique. Activités et perspectives de 30 ONG, Syros alternatives, 1991 (France)
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