La SIDI, un réseau de financement des petites entreprises dans les pays en développement et en Europe de l’Est

La SIDI (Société d’investissement et de développement international) a été créée en octobre 1983 par le CCFD (Comité catholique contre la faim et pour le développement) pour prolonger et diversifier son aide dans le domaine économique. C’est une société anonyme à conseil de surveillance et directoire dotée d’un capital de 22 MF. Sa vocation est de mettre en place des systèmes de financement adaptés aux petites entreprises des pays démunis. L’objectif recherché est la création ou le développement de petites entreprises et d’emplois, favorisant la mise en place d’un tissu économique et social garant d’un développement durable.

Dans un premier temps, de 1984 à 1987, la SIDI a fait des investissements directs dans des sociétés de production et de services. C’est-à-dire qu’elle est devenue actionnaire de ces entreprises en leur apportant du capital pour soutenir leur création. Elle a également fourni de l’assistance technique, de la formation et du conseil pour appuyer leur développement.

De 1987 à 1992, elle a suscité la création de Sociétés de financement local (SFL) afin de démultiplier ses actions et ses moyens d’investissement. Cela lui a permis de s’associer à des partenaires fortement impliqués dans le développement de leur pays. Ce fut d’abord le Chili, puis le Maroc, la Thailande, la Colombie, l’Uruguay et l’Afrique du Sud, la Mauritanie, la Côte d’Ivoire, Madagascar, la Pologne. Par ailleurs, la SIDI a pris des participations dans deux banques solidaires -Bancosol en Bolivie et CERUDEB en Ouganda- et gère deux fonds de prêts, au Vietnam et dans les Territoires occupés. La SIDI est aujourd’hui actionnaire de dix Sociétés de financement local, elle a pris des participations dans deux banques solidaires, BANCOSOL en Bolivie et CERUDEB en Ouganda, et elle gère deux fonds de prêts, au Viet-Nam et dans les Territoires occupés (Gaza et Cisjordanie).

Ces structures fonctionnent de manière totalement décentralisée (la SIDI y est actionnaire minoritaire) et s’efforcent d’allier rigueur économique et financière et utilité sociale. Elles permettent la création ou la consolidation d’entreprises et d’emplois grâce à des outils financiers diversifiés (crédits de trésorerie, crédits d’équipement, crédits-bail, octrois de garantie, prises de participation…) et à l’accompagnement technique qu’elles proposent.

Pour favoriser leur consolidation, la SIDI a fortement développé son activité de prestataire de service : elle apporte assistance technique, formation et elle recherche des financements extérieurs. Ses négociations auprès des structures internationales et sa gestion de fonds (prêts et garanties) en font un « catalyseur » de financements.

Ainsi, par l’intermédiaire de ces structures, la SIDI a contribué à créer ou développer un millier de petites entreprises productives qui ont généré environ dix mille emplois.

Les ressources de la SIDI ont trois origines :

1. Les revenus de deux produits financiers de partage :

• le Fonds commun de placement « Faim et Développement », créé en 1983 par le CCFD et géré par le Crédit Coopératif,

• la SICAV « Eurco Solidarité » lancée en 1992 par le CCFD pour financer des actions de développement en faveur des pays d’Europe centrale et orientale ; créée en association avec quatre banques, elle est gérée par le Crédit Lyonnais.

2. Son capital qui s’élève à 22 millions de francs provenant des participants du Fonds Epargne Investissement Développement (FEID) du CCFD, de la Caisse française de développement, du Crédit coopératif, de la Caisse des dépôts et consignations et de sa SICAV « Nord-Sud Développement », mais aussi de communautés religieuses et de personnes privées qui se sont regroupées au sein de l’association « Epargne Solidarité Développement » (ESD) pour promouvoir cet actionnariat.

3. Les financements d’opérateurs nationaux et internationaux (ministère de la Coopération, ministère des Affaires étrangères, Caisse française de développement, Banque mondiale, PNUD, Union européenne et autres) qui participent financièrement à des programmes gérés par la SIDI.