02 / 1994
Le 12 février 1994, New Delhi
Attendu que :
-la communication et l’information sont des secteurs cruciaux qui influencent le sens des changements sociaux et politiques à un niveau global;
- ces deux secteurs sont dominés par des intérêts militaires et par l’entreprise privée;
- le contrôle de l’information est une véritable menace pour la démocratie, la diversité culturelle et l’évolution de la société civile;
- de plus en plus de monde refuse, d’une part, de voir les secteurs de l’information et des communications controlés par l’État ou par des sociétés privées et, d’autre part, se rend compte à quel point les nouvelles technologies peuvent être avantageuses socialement et politiquement parlant;
nous, producteurs, usagers et représentants de nombreuses organisations oeuvrant dans le domaine des médias, venus d’Australie, du Bangladesh, du Brésil, du Burkina Faso, du Canada, du Danemark, de France, de Hong Kong, de l’Inde, d’Italie, du Japon, du Kenya, de Corée, de Malaisie, de l’île Maurice, du Mozambique, de Palestine, des Philippines, du Pérou, de Russie, de Singapour, de Taïwan, de Grande-Bretagne et des États-Unis, avons participé au Colloque international convoqué par Vidéazimut et Cendit sur les nouvelles technologies et la démocratisation de la communication audiovisuelle qui se tenait à New Delhi le 12 février 1994;
- reconnaissons, entre autres, la Déclaration des Nations Unies sur le droit au développement, l’Engagement des Nations Unies sur les droits civils et politiques, la Déclaration des Nations Unies sur les droits humains, les Déclarations de la Table-ronde MacBride, la Déclaration de Quito et nous leur offrons notre appui.
- remarquons qu’il est clair que le développement économique en Asie et dans le monde entier entraîne une répartition inéquitable des ressources et des richesses et qu’il continue de faire avancer à grand pas la dévastation écologique de notre planète;
- sommes témoins du fait que l’information est de plus en plus monopolisée et commercialisée et que l’expansion de l’économie mondiale se fait au détriment du processus démocratique et de la participation populaire. Constatons que l’incapacité d’une grande partie de l’humanité (dont particulièrment les femmes et les Autochtones)à exercer un certain contrôle amène à la subordination aux intérêts privés "mondialisés".
Dans ce contexte il est d’autant plus flagrant que l’introduction de nouvelles technologies va de pair avec l’appauvrissement de la dignité humaine.
Nous sommes convaincus que c’est d’une démocratie globale et non d’un supermarché dont nous avons un urgent besoin à l’échelle mondiale et nous affirmons que nous sommes tous d’accord pour soutenir les énoncés ci-dessous :
1.Tous les peuples et individus doivent avoir le droit de communiquer librement, d’utiliser les outils de communication, et de s’informer et informer les autres.
2.Les ondes et les canaux de diffusion par satellite constituent des ressources globales qui appartiennent à tous et qui doivent être gérées équitablement en allouant une large part au service de l’intérêt public et communautaire.
3.Nous nous opposons à ce que l’espace soit militarisé et qu’il soit exploité par des intérêts commerciaux. Toute exploitation des canaux de transmission par voie des ondes ou par satellite devrait faire l’objet d’une taxation publique qui serait utilisée pour permettre aux communautés locales de s’exprimer, pour faciliter les échanges d’information non-commerciaux et pour contribuer à une répartition équitable des technologies de l’information.
4.Les technologies de l’information et de la communication doivent faciliter une démocratie participative, développer la société civile et ne pas limiter les droits démocratiques.
5.Les réseaux d’information offrent un grand potentiel qui pourrait être mis au service d’une véritable participation populaire. Ils devraient être organisés sur une base décentralisée de façon à pouvoir alimenter et soutenir la diversité culturelle et les valeurs humanitaires.
Les individus ne sont pas des consommateurs-nés. L’information n’est pas une marchandise mais un bien collectif que nous devons partager.
comunicação, processo de democratização, tecnologia da informação e da comunicação, audiovisual, rede de comunicação, direito a informação
, Índia,
Gouverner les villes avec leurs habitants
Le colloque a réuni beaucoup d’individus qui de manière créative utilisent les nouvelles technologies, de la simple caméra vidéo au réseau informatisé en passant par la transmission par satellite, pour les mettre au service de la participation démocratique. De tels exemples sont la preuve qu’il est possible et nécessaire de s’approprier et de libérer la technologie pour appuyer les luttes écologiques, la mettre au service des "sans voix", pour permettre à la diversité culturelle de s’exprimer et pour renforcer la participation populaire à un processus authentiquement démocratique.
Dans cette lutte, nous participons au mouvement en plein essor des organisations locales et internationales qui font la promotion des communications démocratiques et nous apportons notre soutien aux principes qu’ils ont exprimés. Nous voulons parler, entre autres, de Vidéazimut, de CENDIT, d’ Asian Media Alternatives (AMA), de l’asian Mass Communication Research and Information Centre (AMIC), de l’Association mondiale des radiodiffuseurs communautaires (AMARC), de la World Association for Christian Communication (WACC), de la Table-ronde MacBride, de l’Union pour la communication démocratique, de l’Alliance pour les médias communautaires, de la Table-ronde des politiques de télécommunication et des Professionnels de l’informatique en faveur de la responsabilité sociale.
Fiche traduite en anglais et en espagnol.
Actas de colóquio, seminário, encontro,…
Videazimut (Canada)
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