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Des gardes pour l’environnement en Alsace

Nathalie BOUDE DUPUIS

09 / 1993

Les premiers gardes-nature de France sont nés en Alsace en 1989. Face à la dégradation de l’environnement, accélérée dans la région par une densité de population élevée, un taux d’instrialisation important et un afflux touristique quasi permanent, et contre lesquels les organismes habituellement chargés de sa protection (Gardes forestiers, gardes chasse et pêche)ne suffisent plus à lutter, le sénateur GOETSCHY, alors président du Conseil général du Haut-Rhin, eut l’idée de réhabiliter et de transformer par un amendement un droit local d’Alsace et Moselle - droit qui oblige les communes à avoir un garde-champêtre- pour créer le "Syndicat Mixte des gardes-champêtres intercommunaux". Ce syndicat, plus communément appelé "Brigade Verte du Haut-Rhin" associe pour sa gestion et son financement, les communes adhérentes et le Conseil Général.

Dirigée par un ancien officier de gendarmerie, la Brigade Verte compte 30 gardes répartis en 6 postes sur un territoire composé par les bans de 180 communes -chiffres en augmentation continue-. Le travail quotidien des gardes-nature consiste en des tournées sur des parcours organisés avec les autorités municipales et tenant compte des points de haute fréquentation. Mais les gardes peuvent à tout moment dévier de leur itinéraire pour répondre à une urgence signalée par radio. Leurs moyens de déplacement sont variés et adaptés aux différents terrains : à pied, à cheval, en 4X4, ou en scooter des neiges.

La mission des gardes-nature comprend également des actions de sensibilisation au sein des écoles, la réhabilitation de sites, et la mise en place de nouvelles initiatives écologiques telles que la réintroduction des cigognes ou du grand tétras, l’installation de déchetteries ou d’une usine de recyclage du fréon. Enfin, statut de garde-champêtre oblige, elle inclut, en nocturne, le réglement de problèmes particuliers survenus sur la voie publique: tapage, litiges entre voisins, etc...

La Brigade Verte n’est pas un instrument de répression. La solution à l’amiable est systématiquement recherchée y compris avec les entreprises, que ce soit en matière de pollution de l’air ou de l’eau, ou de gestion de déchets. En général, le maire de la commune demande à la personne concernée de remettre les lieux en état et les Gardes Verts cherchent avec elle une solution au problème soulevé. "L’objectif n’est atteint que si la personne a compris le pourquoi de notre intervention. Plutôt que d’entretenir la "peur du gendarme", la Brigade Verte aide les habitants et les industriels de la région à changer leurs habitudes.

Après bientôt trois ans d’existence, les résultats sont visibles. En particulier sur les bans des premières communes à avoir adhéré au projet, là où, au départ, les rapports concernant les dépôts d’ordures étaient légion, les gardes verts n’ont pratiquement plus rien à signaler.

Palavras-chave

proteção do meio ambiente, educação ambiental


, Franca, Haut-Rhin, Alsace

Comentários

De nombreux départements s’intéressent à la Brigade Verte et réclament un aménagement de la législation qui rendrait possible son extension. Mais ni le rapport parlementaire Barnier d’avril 90, qui préconisait la création de postes de gardes-nature nommés par les maires, assermentés par les tribunaux d’instance et commissionnés par le Ministère de l’Environnement, ni le projet de loi présenté au parlement en octobre 90 par les députés BAEUMLER et GOETSCHY n’ont convaincu le gouvernement, qui assimile la Brigade Verte à une police municipale et renvoie donc la question aux discussions qui auront lieu sur les polices municipales.

Paradoxalement, les gardes-champêtres du Haut-Rhin attendent toujours leur commissionnement pour la loi de 1976 sur la protection de la faune et la flore, commissionnement qui constituerait leur reconnaissance et augmenterait leur pouvoir d’intervention, mais que le gouvernement leur refuse alors qu’il l’a accordé aux polices municipales qui n’ont pas l’occasion de s’en servir !

Fonte

Artigos e dossiês

BOUDE-DUPUIS, Nathalie, INITIATIVES INFO, COOPERATIVE D'EDITION DE LA VIE MUTUALISTE in. VIVA, 1992/10 (France), 61

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