11 / 1996
Demba Keita, chargé de la coordination des programmes de l’APRAN (Association pour la Promotion Rurale de l’Arrondissement de Nyassia).
"La relation entre l’union et la sous-préfecture est très bonne. Je peux prendre le cas du CER à Nyassia; les agents qui sont là-bas, avec le désengagement de l’Etat, n’ont pas assez de moyens pour travailler; or, nous, on sait qu’ils ont des compétences et des capacités. Ce qu’on a fait, c’est de négocier avec eux sur "comment peuvent-ils appuyer nos programmes" et "comment peuvent-ils appuyer les groupements ?" On met quelques litres de gasoil à leur disposition pour qu’ils puissent faire le tour des groupements. Et puis si l’on organise des réunions d’information ou de programmation, on invite même le sous-préfet et le chef de CER pour qu’ils soient informés de ce qu’on va faire dans les deux communautés rurales. Il faut que cela apparaisse dans le rapport du CER et il faut que le sous-préfet informe les autorités de la région sur ce qui se passe. Ils ne sont pas invités à toutes les réunions, mais souvent.
Quand il y a des rencontres au niveau de l’arrondissement, si cela doit nous intéresser, eux-mêmes nous invitent. Le comité local de développement n’est pas fonctionnel à cause de la guerre. Par contre, les communautés rurales existent et l’on a organisé cette année deux réunions avec les conseillers et les présidents des communautés rurales, le sous-préfet et le chef de CER, pour voir les problèmes d’attribution des terres. APRAN a organisé la première réunion et la deuxième a été organisée par le sous-préfet pour voir, concrètement, ce que les communautés rurales pouvaient faire pour les groupements. Il faut dire qu’en dehors de notre union et du CER, il n’y a pas d’autre intervenant. Il y avait l’ong ENDA, mais c’était pour la gestion de l’eau et c’est terminé. Il n’y a pas de "projet" FAO ou autre. On est tranquille, on n’est pas bousculé, on n’a pas de "concurrents".
Si ce n’est pas un agent qui cherche "autre chose", mais quelqu’un qui milite pour le développement de l’arrondissement, il est obligé de travailler avec l’APRAN parce que c’est la seule organisation dans l’arrondissement qui essaye de faire bouger les activités économiques. Actuellement, les gens de l’administration eux-mêmes disent que nous sommes "incontournables". Il faut dire que cela dépend des hommes. Cela dépend du sous-préfet lui-même, du chef de CER. Si on voit que c’est quelqu’un qui veut collaborer avec nous dans le sens de relever des défis, il n’y a pas de problèmes. Mais il y a des agents qui veulent collaborer pour des intérêts personnels. Là, on dit que c’est impossible et il y a parfois des disputes".
agricultura camponesa, organização camponesa, Estado e sociedade civil
, Senegal, Nyassia
Des paysan(ne)s qui organisent, de longue date, chaque village, s’associent au niveau de l’arrondissement et deviennent des acteurs incontournables face à l’administration, d’autant que ce sont eux qui disposent aujourd’hui des moyens d’aide. A Nyassia, les membres de l’association (essentiellement des femmes chefs d’exploitations)se concertent avec les autorités locales et épaulent les agents techniques; ce qui crée un type de relation tout à fait nouveau.
Interview de Demba Keita par Bernard Lecomte, Bonneville, mars 1996
Entretien avec KEITA, Demba
Entrevista
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