Le contrôle de la cécité des rivières (onchocercose)en Afrique de l’Ouest est un grand succès. De plus, le Programme de Contrôle de l’Onchocercose (OCP)se révèle être un encouragement très fort pour l’économie de la région. Une analyse de la Banque Mondiale rendue publique en mai 1995 affirme qu’il génèrera en effet près de deux milliards de dollars en autorisant l’exploitation de terres jusque là interdites par la mouche et du fait de l’amélioration de la productivité de la force de travail.
Depuis sa création en 1974, l’OCP a évité la cécité a 250 000 originaires de l’Afrique de l’Ouest. On a fait des épandages d’insecticides contre la mouche noire le long des rives du fleuve Volta et on a traité les personnes atteintes au moyen de doses annuelles d’ivermectine, un médicament efficace contre le ver déposé par l’insecte dans l’oeil.
Le programme durera jusqu’en 2012 et coûtera au total 571 millions de dollars. S’il peut paraître cher, l’OCP génèrera néanmoins de confortables bénéfices dit Bruce Benton de la BM. En effet, 25 millions d’ha de terres fertiles seront rendues à l’agriculture et 13 millions de "personnes-années" auront été sauvées de la cécité. Pour les économistes comme David Evans de l’OMS , l’OCP a un taux de bénéfice de 20% par an sur l’investissement. "C’est tout simplement fantastique" dit, enthousiaste, David Evans. Ragaillardis par ce triomphe, l’OMS et d’autres organismes d’aide, appuyés par la BM, vont élargir les limites des zones à contrôler. Dès 1996, 16 nouveaux pays africains seront inclus dans l’OCP.
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, África subsariana, África Ocidental, Bassin de la Volta
Ce succès doit être fêté comme il se doit. On doit aussi l’analyser pour essayer de le rééditer avec d’autres plaies du continent. Tout d’abord, contrairement au paludisme, on s’est occupé du problème non seulement en répandant des pesticides mais aussi en soignant, en faisant de la prévention et en évitant la résistance et l’accoutumance du vecteur de la maladie et du parasite Onchocerca volvulus qui se loge dans l’oeil. C’est une bonne nouvelle tant pour l’environnement que pour les hommes. Des villages abandonnés vont à nouveau revivre. Les économistes sont satisfaits. Soit. Il y plus réconfortant: on a évité des souffrances à un quart de million de personnes et ceci est sans prix. Nul économiste ne saura jamais apprécier cette donnée trop humaine. Espérons que le vaccin du Dr Manuel Pattaroyo(voir article M.L. Bouguerra in "Le Monde Diplomatique" de Juillet 1994)permettra de rendre le paludisme inopérant même si l’ampleur des deux parasitoses n’est pas comparable.
Artigos e dossiês
HOLDEN, Constance, River blindness control pays off, American Association for the Advancement of Science in. Science, 1995/05/28 (ETATS UNIS), vol. 268, n° 5210