Allocution d’ouverture du président du troisième congrès international de l’ESMHD (Société Européenne de Surdité et Santé Mentale)

"Mesdames et messieurs, bonjour.

En France, depuis quelques années, il y a un intérêt manifeste pour la surdité. Ce qui est nouveau c’est que les débats, jadis en petits comités, se font maintenant sur la place publique.

En santé mentale nous rencontrons un balancement ô combien dialectique, entre deux positions contradictoires : D’une part, nous devons intégrer les soins de santé mentale pour sourd dans le paysage psychiatrique commun, mais d’autre part, nous devons développer des services spécialisés où les professionnels sourds participent à la définition des normes et des objectifs. L’objectif fondamental est de promouvoir le développement des soins adaptés aux personnes sourdes. De nombreux professionnels présents ici peuvent témoigner des carences observables en France de ce point de vue :

- absence de lieux d’accueil et de soins

- incompréhension ou angoisse des équipes confrontées aux sourds

- patients envoyés à l’étranger etc..

Devant cette situation, les objectifs principaux de ce congrès sont de mieux connaître les situations faites aux sourds mais aussi de témoigner des réalisations effectuées, de tout ce qui se fait pour les patients, y compris au plan institutionnel. Nous souhaitons développer la collaboration avec les organisations représentatives de la communauté sourde car les sourds ne sont pas seulement un objet de la sollicitude des entendants. Ils sont aussi des partenaires dans la mise en oeuvre de stratégies qui concoureront à l’amélioration globale de leur vie quotidienne. Nous ne concevons pas notre travail autrement.

Ce congrès abordera de multiples directions de travail, offrant ainsi à tous la possibilité d’échanges et de dialogues, ce qui, pour nous, est essentiel. Ce sont tous ces efforts des professionnels et de ceux qui se sentent concernés, dont votre présence ici témoigne, qui permettront, j’en suis persuadé, d’améliorer ce qui nous tient le plus à coeur : la question du bien-être.

Je déclare le congrès ouvert."