05 / 1993
Installée dans une région à vocation maraîchère (un tiers des légumes indigènes en provient)entre les lacs de Neuchâtel, Bienn et Morat, la coopérative "Biogemüse AVG" de Galmiz traite 5000 tonnes de légumes par an. Elle se place parmi les plus grands intermédiaires suisses du légume biologique. Elle est aussi pionnière dans le domaine, fondée en 1946 par une poignée d’agriculteurs emmenés par le Dr Hans Müller qui a laissé son nom à une méthode organo-biologique. "Biogemüse" a mis au point, il y plus de vingt ans, un système de distribution original s’agissant de produits frais : la vente par correspondance (VPC).
Cinq mille clients sont recensés au fichier de la coop qui expédie entre six cent et neuf cent colis quotidiens, quatre jour par semaine et selon un programme réglé jusqu’au dernier détail. "Deux kilos de carottes, un chou-rave, un céleri, deux poireaux, doucette pour deux personnes, choucroute". Devant l’écran d’un terminal, une des employées dicte la commande. Sa collègue puise à l’étalage, passe l’article à la balance électronique et, hop ! dans le carton ! Colis complet ? L’imprimante crache le bulletin de livraison détaillé et l’étiquette-adresse.
Les abonnés au colis "légumes" sont en majorité des particuliers, plus quelques restaurateurs et détaillants, amateurs de produits bio au premier chef "mais un nombre important de clients sont tout aussi sensibles aux avantages de la VPC qu’au label de la marchandise", souligne Martin Lichtenhahn, conseiller technique de la coop. Recevoir chaque semaine ou quinzaine trois ou cinq kilos de légumes à domicile séduit les surmenés qui n’ont pas le loisir de faire leur marché hebdomadaire. Le privilège coûte, en francs suisses, 4,55 F. pour 5 kg, 3,05F. pour 3 kg et 1,80F. d’emballage en sus de la marchandise. La coop compose les colis selon la saison et les arrivages, en accordant la priorité aux produits locaux.
Subtilité : l’ordinateur retient même le nombre de personnes de chaque ménage, histoire d’éviter qu’une personne seule reçoive trois kilos de choucroute ou, inversement, qu’une mère de famille nombreuse doive confectionner avec deux poires une tarte pour huit personnes.
La VPC fidélise le client. Elle permet - autre atout important - d’élargir l’aire de distribution d’un produit jusqu’à des régions reculées et mal approvisionnées en denrées bio. A condition qu’on puisse compter sur la régularité de l’acheminement postal. A cet égard, la dernière grève marquante des postiers suisses remonte à 1918...
horticultura, agricultura orgânica, comercialização
, Suíça
Artigos e dossiês
DOUARD, Alain in. Nature et Progrès, 1992/12 (France), N°129
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