06 / 1993
De la confrontation des différentes situations et expériences décrites dans cet atelier de travail des Journées de Saint Sabin "Paix en Ethiopie" (Nicaragua, Afghanistan, Pologne, Laos, Ethiopie, Côte d’Ivoire), on peut retirer deux idées principales :
1.- La méconnaissance du monde rural est à la base des échecs enregistrés par les régimes qui ont voulu réformer l’agriculture. Le lien qui unit le paysan à la terre est, en effet, capital pour le choix et l’adaptation des cultures et des activités et pour le système d’organisation et la propriété des terres ("Comment l’agriculteur peut-il envisager une exploitation durable alors qu’il n’est pas assuré que les terres seront encore à lui l’année suivante ? ")
Redonner confiance aux paysans passe donc par la connaissance de leurs aspirations profondes.
Au sortir d’un conflit, et pour pallier les destructions, accompagner le processus de paix consiste à faciliter le retour des réfugiés et à reconstruire l’outil de production.
2.- Il faut organiser la participation des populations paysannes aux évolutions du monde. Le monde rural apparaît comme condamné - certains disent sacrifié ! - par la productivité croissante, les choix industriels et les contraintes extérieures.
Des mesures structurelles sont nécessaires :
- "Engager une politique agricole active et consciente qui distinguera les réformes structurelles à long terme et les mesures pragmatiques à court terme".
- S’appuyer sur les institutions de l’Etat (le parlement où le monde rural doit être bien représenté, un ministère de l’agriculture)qui doit jouer un rôle régulateur et sur les organisations professionnelles agricoles.
Les facteurs non structurels doivent être pris en compte :
- "Il faut du temps pour comprendre comment les choses se passent et permettent à tous les acteurs concernés de se comprendre et de s’adapter"
- Instaurer un véritable dialogue social entre les paysans et l’administration et entre les différentes catégories de la population (là, l’accès aux médias doit être facilité)
- Maintenir le contact avec les jeunes qui sont parfois en situation difficile par rapport à la paysannerie traditionnelle.
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, Nicarágua, Afeganistão, Polónia, Laos, Etiópia, Costa do Marfim
L’interrogation sur les "mesures immédiates pour redonner confiance aux paysans et restaurer l’agriculture" ne peut être séparée des préoccupations plus globales touchant à l’avenir de l’agriculture et du monde agricole.
Pour reprendre une remarque de l’un des représentants du Sud, "tout se passe, notamment sur le plan économique, comme si l’on encourageait une certaine violence plutôt que la sérénité d’une véritable coopération". On peut dire que "le monde actuel" n’est pas très favorable à l’agriculture comme "il n’est pas très favorable à la paix".
Ceci renvoit à la réflexion de Michel Serrres, dans "Le contrat naturel" (1990): "Le plus grand événement du XXème siècle reste sans conteste la disparition de l’agriculture comme activité pilote de la vie humaine en général et des cultures singulières".
Bilan de l’atelier de travail n° 3 : "Mesures immédiates pour redonner confiance aux paysans et restaurer l’agriculture" des Journées de Saint Sabin "Paix en Ethiopie", organisées par la Fondation pour le Progrès de l’Homme à Paris en juillet 1991.
Actas de colóquio, seminário, encontro,…
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