La population étudiée est composée d’Africains réfugiés au Portugal après la Révolution des Oeillets (25 avril 1974), date de la fin de la guerre coloniale et de leur libération de la domination portugaise. Leurs pays, bien que libérés, sont tombés dans la guerre civile, fruit de la guerre froide : les nations étrangères, en effet, en exploitant les divergences ethniques y ont monté leur théâtre et celle-ci perdure malgré le processus de démocratisation et même les résultats obtenus à la suite d’élections libres.
Plusieurs d’entre eux ont connu la faim, ont assisté à la destruction de leur famille, ont perdu leurs amis et leurs voisins. Ils se sont alors tournés vers le Portugal, dans l’espoir de restructurer leur vie et celle de leurs communautés déchirées.
Le projet de ces Africains concerne le changement des conditions économiques et sociales non seulement de leur existence personnelle dans l’immédiat, mais aussi de celles de leurs compatriotes restés au pays, sans rompre avec les valeurs sacrées qui sont les leurs. Bien que ces valeurs concordent fondamentalement avec celles du peuple portugais, elles se trouvent cependant fort éloignées des idéologies et représentations sociales dominantes. Présentement, ils essaient néanmoins d’améliorer leur situation précaire et d’acquérir une formation professionnelle plus poussée, malgré les graves difficultés de leur vie matérielle et la marginalité qu’il ressentent dans leur vécu quotidien par manque de participation à la vie sociale. Des liens ont été brisés et loin de leur patrie, c’est auprès de leurs compatriotes avec qui ils habitent ou qui sont devenus leurs compagnons de travail qu’ils se sentent les plus proches. Faute de contacts avec la société portugaise, rares sont ceux qui sortent du cadre de leur communauté d’origine ou alors à l’occasion de circonstances exceptionnelles.
Dans l’étude en cours, nous émettons l’hypothèse que les émigrés africains en situation interculturelle, en butte à des manifestations de discrimination plus ou moins marquées, répondent par des comportements, des attitudes, des pratiques visant l’affirmation de soi, laquelle se caractérise par un effort d’élaboration d’une nouvelle identité individuelle, la constitution de nouveaux liens sociaux (de convenance, d’intérêt, de dépendance, de résistances, d’amitié), le désir de communication. Avec en arrière plan l’idée du retour au pays, entretenue par tout un imaginaire, ils développent une "culture de résistance" dans le pays d’accueil, mais avec l’idée de devenir les acteurs des changements souhaités.
relações sociais, imigrante, interdependencia cultural, minoria, direito à diferença
, Portugal
CIVITAS est une association pour la défense et la promotion des droits de l’Homme et regroupe des chercheurs volontaires, tous liés à l’université, qui accompagnent ce projet. Elle dispense des cours aussi bien à l’intention des immigrés que des portugais. Environ 50% de l’échantillon d’Africains participent aux activités de CIVITAS. Une association de jeunes : Action Jeune CIVITAS vient d’être créée pour la défense des droits et l’action multiculturelle.
Transformations sociales : processus et acteurs. Colloque de Perpignan. 1994. ARCI et Université de Perpignan.
Actas de colóquio, seminário, encontro,…
CIDADEMOURA, Helena
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