Bases historiques de l’Action d’Urgence Internationale
12 / 1994
L’après-guerre a amené la création d’un nombre considérable d’associations qui voyaient le jour pour les nombreux travaux de reconstruction mais qui s’intéressaient aussi aux actions d’urgence lors de catastrophes naturelles.
C’est ainsi qu’en 1954, lors du tremblement de terre d’Orléansville, une action importante fut entreprise en commun par différents organismes tels que Jeunesse et Reconstruction, le Service Civil International, la Cimade, etc...
Et en 1957, ce fut le préfet des Hautes Alpes lui-même qui demanda au SCI d’intervenir dans les différents villages du Queyras à la suite des inondations qui avaient ravagé la région. La rapidité de cette intervention fut tellement appréciée par les pouvoirs publics que l’idée de pouvoir agir à n’importe quelle époque de l’année a été lancée, d’où la naissance des équipes internationales d’urgence qui souleva l’enthousiasme lors de la réception d’adieu.
Un travail important était donc a réaliser suite à cet appel pour qu’il ne reste pas vain :
- Fichier de volontaires disponibles.
- Véhicule et matériel d’intervention.
-Responsables régionaux capables de mobiliser rapidement.
Ce système fut mis à l’épreuve début octobre 1958 à la suite des inondations des Gardons dans la région d’Alès au sud de la France. Devant l’ampleur des dégâts (20 villages sinistrés)il fallut faire appel à un plus grand nombre de volontaires.
Ce nouveau système prit de l’ampleur et il permit d’agir rapidement lors d’interventions importantes en 1959 : Saint Paul d’Ubaye (tremblement de terre), Fréjus (rupture de barrage).
Le très important séisme de Yougoslavie en 1963 mobilisa plusieurs associations venues des quatre coins du monde. C’est ainsi que le Service Civil International, les Quakers, l’Association Britannique pour les Nations Unies collaborèrent aux travaux de premiers secours à Skopje en 1963 avec la Jeunesse Yougoslave et la Croix Rouge.
La petite équipe, une trentaine de volontaires de six nationalités, sous la direction du S.C.I. avait la particularité, en plus d’être autonome, d’être internationale, ce qui constituait un événement, : pas de distinction entre les nationalités, un groupe international sans drapeau, sans soutien de tel ou tel pays, démonstration éclatante du mondialisme effectif.
ONG, associação, inovação, mudança social
, , Europa
L’histoire des équipes d’urgence du SCI nous permet de découvrir que, face aux crises (conflits/ catastrophes), l’approche dite "sans frontière", dont la naissance est généralement située suite à la Guerre du Biafra (1968-69), existait depuis longtemps. L’efficacité des secours et des actions de solidarité nécessite certes des moyens adéquats et des volontaires entraînés, mais elle suppose aussi une absence de drapeaux et de soutien d’un pays spécifique... en d’autres termes, elle implique l’absence des intérêts nationaux. Les situations de crises sont directement ou indirectement liées à la responsabilité des Etats et la logique issue de ce constat suppose que la réponse ne puisse être perçue comme étant liée à ces intérêts. L’action des structures indépendantes, associatives ou intergouvernementaux (en supposant que celles-ci bénéficient d’une indépendance relative), est donc une nécessité.
L’approche mérite réflexion dans le débat actuel sur ce que l’on appelle "l’humanitaire d’Etat"...
Literatura cinzenta
RECLUS, Etienne; ROBERTS, Tom, AUI=Action d'Urgence Internationale
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