Analyse de la Commission Mondiale sur l’Environnement et le Développement
01 / 1994
La dégradation de l’environnement, conséquence de notre mode de développement, accroît la vulnérabilité des populations face à des phénomènes qui risquent de se transformer en catastrophes dites « naturelles ». Sur ce lien entre développement, dégradation de l’environnement et catastrophes naturelles, le rapport de la Commission Mondiale sur l’Environnement et le Développement, réalisé en vue du Sommet de la Terre organisé à Rio par les Nations Unies en juin 1992, donne l’exemple suivant :
« La plupart des pays les plus pauvres sont tributaires de produits agricoles tropicaux particulièrement sensibles à la fluctuation, voire carrément à la détérioration des termes de l’échange. Souvent, l’expansion n’est possible qu’au prix d’agressions écologiques. Et pourtant, la diversification, qui permettait à la fois de soulager la pauvreté et de réduire les agressions écologiques, est freinée par les conditions désavantageuses du transfert technologique, par le protectionnisme et par la réduction des flux financiers en direction des pays qui en auraient le plus besoin.
Dans un même pays, la pauvreté peut être exacerbée par la répartition inégale des terres et des autres richesses. La rapidité de la croissance démographique a compromis la possibilité d’améliorer le niveau de vie.
Ces facteurs, associés à la demande croissante de terres arables pour des productions commerciales, souvent destinées à l’exportation, ont obligé les paysans pauvres qui pratiquent l’agriculture de subsistance à s’installer sur de mauvaises terres et leur ont ôté tout espoir de participer à part entière à la vie économique de leur pays.
Ces mêmes facteurs signifient que les cultivateurs itinérants qui, jadis, défrichaient les forêts avant d’entreprendre une culture puis, aux premiers signes d’épuisement de la terre, reportaient l’opération ailleurs pour permettre à la forêt de reprendre ses droits, n’ont désormais ni la terre ni le temps de permettre à la forêt de se reconstituer. C’est ainsi que l’on détruit les forêts. (…)
Toutes ces pressions se retrouvent dans les chiffres des catastrophes. »
deflorestação, desequilíbrio ecológico, desenvolvimento sustentável, responsabilidade cidadã, catástrofe ecológica, degradação do meio ambiente
Ébauche pour la construction d’un art de la paix : Penser la paix comme stratégie
Cette citation s’ajoute à la longue liste des prises de conscience qui lient la notion de catastrophe naturelle, de développement et de dégradation progressive de l’environnement. Ces approches renforcent l’idée que les catastrophes issues de phénomènes naturelles sont étroitement liées à l’activité humaine. Par conséquent, c’est bien du côté de cette dernière qu’il faut agir afin de réduire la vulnérabilité des populations… surtout les plus exposées, c’est-à-dire les plus pauvres.
Literatura cinzenta
AUI=Action d’Urgence Internationale, 1992/06
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