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Des clubs d’écoute radiophonique au Zimbabwe au service du changement social

Louise BOIVIN

12 / 1994

Une expérience visant au prime abord à encourager la participation de la population aux activités de développement dans quatre régions rurales du Zimbabwe pourrait bien avoir pavé la voie à l’avènement des radios communautaires dans ce pays.

En effet, depuis leur création en 1988, grace à une entente entre la Federation of African Media Women-Zimbabwe (FAMWZ)et la radio d’État (ZBC), le réseau national de radiodiffusion, les clubs d’écoute radiophonique DTR (Development Through Radio - le Développement par la radio)sont devenus de puissants instruments pour le changement social entre les mains des femmes du milieu rural qui les utilisent pour faire pression sur les autorités.

On compte aujourd’hui 45 de ces clubs d’écoute, dans quatre des neuf provinces du Zimbabwe. La plupart des membres actifs de ces clubs sont des femmes, qui ont saisi l’occasion d’exprimer les problèmes de leur vie quotidienne pour questionner les dirigeants de leur pays et les inciter à apporter des solutions. Ainsi, après s’être heurtés au refus des autorités pendant plusieurs années, les membres du Club DTR de Mgomeni ont réussi à obtenir des certificats de naissance exigés par le gouvernement pour pouvoir inscrire les enfants d’âge scolaire aux examens. Peu après la diffusion d’une émission portant sur ce thème, le ministre responsable a en effet donné l’ordre sur les ondes d’émettre les certificats.

Les clubs d’écoute DTR ont à leur actif de nombreux autres succès. Dans certains cas, des femmes ont pu obtenir du ciment pour construire des installations pour les enfants d’âge pré-scolaire, des pneus pour fabriquer des balançoires et même un terrain pour construire un centre communautaire. De plus, les clubs DTR ont joué un rôle important pendant et après la sécheresse.

Au cours d’un séminaire réalisé en mai dernier à Harare, des représentants gouvernementaux, des experts internationaux et des professionels de la communication ont examiné la possibilité d’implanter des radios communautaires au Zimbabwe. De nombreuses femmes membres des Clubs d’écoute ont elles aussi participé à ce séminaire. Des participants internationaux se sont dits impressionés par les vastes connaissances techniques de ces femmes ainsi que par leur détermination à conserver leur principal moyen d’expression et de pression. En effet, forte de leur expérience collective, elles n’ont pas hésité à mettre en question certaines hypothèses avancées par les experts, démontrant du même coup leur capacité à évaluer leurs besoins et à les exprimer. Même s’il est peu probable que les radios communautaires soient permises dans un avenir rapproché, le gouvernement du Zimbabwe étant encore très réticent à l’idée de perdre le monopole sur la radiodiffusion, la tenue du séminaire d’Harare constitue un point tournant. Un groupe de travail devant étudier la possibilité d’établir des radios communautaires a en effet été établi. Plus encore, ce séminaire a prouvé aux experts internationaux que la radio n’est pas qu’un médium à sens unique et que les femmes du Zimbabwe, comme dans d’autres pays du monde, peuvent elles aussi devenir rapidement des expertes capables de prendre leur propre destinée en main, si on leur donne les outils pour le faire.

Palavras-chave

rádio comunitária, mulher, participação popular, pressão social


, Zimbabwe

Fonte

Artigos e dossiês

WOMEN'S FEATURE SERVICE, AMARC in. INTERADIO, 1994/01 (CANADA), Vol.6, No 2

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