Etude économique et socio-géographique au Nord Ouest et au Nord Est du pays - 1
02 / 1993
Malgré la réforme agraire il existe toujours de grandes exploitations privées à côté des petites exploitations. Comme le montre l’étude sur quinze villages dans le nord de la Syrie, ces deux catégories diffèrent par leurs objectifs. Pour les petites exploitations familiales il s’agit avant tout d’assurer leur autosubsistance. L’ordre de leurs priorités est donc le suivant:
1)assurer l’approvisionnement de base de la famille avec des produits de leurs propres cultures. L’étude a ainsi pu montrer que plus de 50% de la valeur de toutes leurs productions agricoles et de l’élevage étaient autoconsommés.
2)gagner le plus d’argent possible afin de pouvoir acheter les biens de consommation nécessaires aux membres de la famille.
Par contre les grands exploitants cherchent en premier lieu à gagner un maximum d’argent. Subvenir eux-mêmes à leurs besoins apparaît secondaire dans la mesure où leurs revenus leur permettent assurément d’acheter de quoi nourrir leurs familles. Et à cet avantage s’ajoute la possibilité de conduire leurs exploitations avec plus d’indépendance par rapport à la planification imposée par l’Etat que les autres. On pourrait pourtant penser qu’il est plus difficile pour les services de l’Etat de convaincre les petits paysans d’organiser leurs exploitations selon les directives du Plan de production agricole, puis de surveiller leur application. Cependant l’encadrement au sein des coopératives et par les services de conseil technique semblent y parvenir. Par contre une grande exploitation devrait être plus facile à contrôler. Mais les propriétaires de celles-ci entretiennent de si bonnes relations avec les services administratifs -ou bien en obtiennent avec de l’argent- qu’ils réussissent à gérer assez librement leurs exploitations.
agricultura, reforma agrária, deferenciação social, cooperativa, estratégia alimentar, planificação, administração pública, autosuficiência alimentar
, Síria, Syrie Nord, Hama
Dans la région de Mhardé au nord-ouest de Hama la réforme agraire semble avoir réussi à mieux répartir la terre et à faire vivre les paysans correctement de leur travail. Mais, là non plus, elle n’a pas évité une différenciation sociale très nette, en particulier entre de grandes exploitations bien équipées, en général propriétés des ex-grands propriétaires fonciers à qui on a confisqué une partie des terres pour les redistribuer, et des exploitations plus petites, dont la plupart appartiennent aux bénéficiaires de cette réforme: une étude menée en 1992 faisait état d’un revenu 6 fois supérieur. Outre ces distinctions historique et financière on peut également noter des relations particulièrement bonnes entre les grands propriétaires et les agents des services administratifs.
Voir aussi "Etude des systèmes agraires et des systèmes de production de la région de Mhardé, nord-ouest de Hama, Syrie", mémoire soutenu par K.HALABI (diplôme d’ingénieur agronome, 1993).
Tese e memoria
HOPFINGER, Hans, 1991