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Les technologies de l’information et de la communication et la participation politique des jeunes

Le rôle des images et des connexions Web

04 / 2012

Partie 1

Ce chapitre nous apporte des informations concernant l’utilisation des différentes technologies d’information et de communication (TIC) par des jeunes des six pays étudiés. Son objectif est de réfléchir sur les effets de ces technologies sur la sociabilité et sur les formes de participation sociale de ces jeunes.

Tout d’abord, toujours dans le cadre du Projet Jeunesses sud-américaines, nous nous centrerons sur un ensemble de jeunes qui sont membres de groupes, de réseaux et de mouvements. Les études qualitatives sur des jeunes ayant participé à des mobilisations jeunes (situations type et tables rondes), ont souligné l’importance de la production d’images et de la communication virtuelle dans les espaces de participation sociale. Dans le contexte historique actuel, il s’avère de plus en plus important d’analyser les rapports entre les médias alternatifs et les grands moyens de communication.

Ensuite, nous nous centrerons sur les « jeunes en général » avec un échantillon représentatif, pour chaque pays, d’un contingent de la population dont la tranche d’âge se situe entre 18 et 29 ans et, avec cette approche, le comparer avec les adultes âgés de 30 à 60 ans (voir partie 2). Le sondage d’opinion réalisé dans le cadre du Projet Jeunesses sud-américaines a apporté des informations sur les seuils « d’exclusion numérique » dans les différents pays, mais a également mis en évidence le plus grand accès des jeunes de la génération actuelle aux réseaux virtuels, ce qui, sans aucun doute, se reflète dans les modèles de socialisation et de sociabilité de la jeunesse contemporaine.

Enfin, nous nous concentrerons sur le documentaire vidéo Diálogos (voir partie 3). Produit durant la rencontre de jeunes des six pays (groupe de dialogue régional), ce documentaire offre la possibilité de découvrir la façon dont les films peuvent produire une connaissance ; peuvent offrir une voie particulière (langage cinématographique) pour présenter la connaissance produite et, finalement, peuvent être utiles pour susciter un débat et une réflexion sur le thème recherché. S’il est vrai que cette génération vit avec une vaste prolifération d’images, le nouvel espace de communication qui définit le monde contemporain doit également être pris en considération lorsqu’il s’agit de présenter et de commenter des images et des conceptions jeunes.

Communications et technologies : Complémentarités

Cette jeunesse est la première à cohabiter avec un profond croisement entre des relations physiques et des relations virtuelles. Penser les modèles de socialisation et de sociabilité de l’actuelle génération jeune exige de faire référence à Internet (ce qui, en général, éveille des peurs et des préoccupations).Il est courant de dire que les procédés virtuels, liés aux nouvelles technologies de l’information, éloignent les jeunes du monde réel, exacerbent l’isolement et l’individualisme. Bien sûr, ces « nouvelles formes d’être dans le monde » peuvent éloigner les jeunes entre eux et peuvent les éloigner de la réalité sociale dans laquelle ils vivent. Nous ne pouvons pas non plus nier que les TIC ouvrent de nouvelles possibilités d’approche entre les jeunes de différents secteurs sociaux et qu’elles produisent également de nouvelles formes d’incidence au sein de l’espace public.

Le sociologue catalan Manuel Castells, dans son livre Comunicación móvil y sociedad. Una perspectiva global, publié en 2007, à Madrid, par Ariel-Fundación Telefónica, utilise la notion de « technosociabilité » pour penser « les technologies de communication, non comme des outils mais comme des contextes, des conditions environnementales qui rendent possibles de nouvelles manières d’être, de nouveaux courants de valeurs et de nouvelles sensibilités sur le temps, l’espace et les événements culturels ». Or, la politique fait également partie de ces « contextes et conditions environnementales ». Ainsi, la participation politique n’est pas aujourd’hui, nécessairement restreinte aux rapports concrets.

De fait, les nouvelles technologies de l’information et de communication (telles que le téléphone portable, Internet, les blogs, les photoblogs, les pages persos, les forums de discussion, entre autres) surgissent comme d’importants instruments d’appel, de registre d’activités, de diffusion des demandes et de mobilisation entre les jeunes adhérents.

Images et connexions dans les actions collectives des jeunes uruguayens/es

Outre le journal imprimé dénommé en guarani Ere Era (« Dites-nous tout ») et les tags et banderoles placées dans des points stratégiques en ville, le téléphone portable joue un rôle important dans les combats menés par la Fédération des Étudiants du secondaires (Fenaes) pour le transport et de meilleures conditions d’enseignement. Les étudiants de l’enseignement secondaire, la majorité des écoles publiques, la quasi-totalité de ces jeunes possède un téléphone portable et l’utilise pour organiser des réunions, des marches et d’autres activités. Grâce aux SMS, les jeunes se réunissent, donnent les lieux de rendez-vous pour ces rencontres. Et ils peuvent également envoyer des messages en cas de changements de plans. Cette forme habile et fluide de communication permet un contact quasi permanent entre les individus. Grâce aux téléphones, les jeunes enregistrent également de petits films (« témoignages visuels ») de leurs manifestations, de leurs expériences dans l’espace public. (Rapport situations types/Paraguay).

Hip-hop aymara – Circuits alternatifs boliviens

L’enregistrement et la commercialisation des CD font partie de la dynamique des groupes de jeunes qui travaillent dans la musique. Les collectifs de hip-hop aymara, dans la ville de El Alto, en Bolivie, sont membres de réseaux sociaux qui permettent la préproduction des musiques jusqu’à la distribution des CD destinés à la vente. Cette dynamique (commune dans la culture du hip-hop) mobilise les interlocuteurs et les médiateurs. Les radios communautaires sont fondamentales pour divulguer les musiques, les agendas d’événements et les débats auxquels les jeunes participent. Mais c’est aussi grâce à Internet que leurs images et leurs musiques circulent à l’intérieur et à l’extérieur de la Bolivie. Cette conjugaison (locale et globale) de moyens est une bonne méthode pour accuser et renverser les stigmates et les conditions de vie dénoncées grâce aux paroles qui les accompagnent.

Le Web est présent dans plusieurs mouvements politiques et il interfère dans la façon dont la politique s’est transformée. Les études des groupes, des réseaux et des mouvements jeunes réalisées dans le cadre du Projet Jeunesses sud-américaines apportent des exemples d’utilisation de ces nouvelles technologies de communication. Emails, blogs, photoblogs et forums de discussion sont présents chez les différents groupes, tel que le Forum de la Jeunesse de Rio de Janeiro, qui a comme but « la mise en place de politiques publiques pour les jeunes ». Elles sont également présentes dans d’autres espaces associatifs de jeunes tels que : le Syndicat de Télémarketing de São Paulo, connu comme « le syndicat le plus jeune du Brésil » ; les groupes de hip-hop aymara formés dans le très populaire « Quartier de Al Alto », en Bolivie ; les « Jóvenes de Pie », comme se nomment ceux qui revendiquent les opportunités d’emploi en Argentine. Au Chili, les références aux TIC sont fortes, aussi bien chez les jeunes qui sont rattachés au Département de la Jeunesse, dans la ville de Concepción, que chez ceux qui ont participé au « mouvement des Pingouins », nom qui est resté aux étudiants du secondaires qui ont combattu pour le transport et pour l’amélioration des conditions d’enseignement dans le pays. Les groupes et les collectifs d’étudiants tout comme les jeunes des quartiers et des classes populaires utilisent ces moyens pour communiquer avec leurs semblables ; pour porter des informations à la connaissance des autres ; pour avoir une incidence sur l’espace public.

Toutefois, il est nécessaire de souligner deux autres aspects concernant l’utilisation des nouvelles technologies d’information et de communication dans le contexte des stratégies qui font partie de l’effort des groupes pour continuer à se mobiliser et à renforcer le débat concernant leurs demandes.

D’une part, l’utilisation des nouvelles technologies n’aide en rien à ce que d’autres moyens sortent du devant de la scène. De nombreux groupes continuent de divulguer leurs actions et leurs demandes grâce aux matériels imprimés, tels que les flyers, les bulletins, les cartes et le bouche à oreille. La tendance, c’est de combiner, ce qui a été institué localement sous la dénommée « convergence de moyens ». Dans les cas du mouvement hip-hop aymara (Bolivie) et de l’Assemblée jeune environnementale (Argentine), par exemple, le site Internet ne diminue pas l’importance de la radio locale. D’autre part, celles directement créées ou utilisées par les groupes comme forme d’expression et de communication peuvent aussi s’avérer importantes pour exclure les moyens de communication de masse et/ou commerciaux qui jouent un rôle important dans le processus permettant de donner une plus grande visibilité aux demandes et à leurs acteurs.

Dans le cas des jeunes du mouvement hip-hop de la Famille Morro do Bom Jesus, à Caruaru, apparaître dans les médias contribue à reconfigurer le rapport entre eux et leurs familles, qui les valorisent un peu plus. De même, selon les dires des étudiants du secondaire de la Fenaes, au Paraguay, grâce aux moyens de communication, qui finiront par diffuser une « image positive » du combat pour le « boleto libre » (billet gratuit), les pères, les mères et les familles ont commencé à comprendre et à valoriser leurs actions.

Dans la dénommée « Révolte du Buzu », nom sous lequel est connu le combat pour le transport des étudiants du secondaire, à Salvador, les médias ont également joué un rôle important. En évoquant leurs manifestations, les journaux télévisés ont fini par faire en sorte que d’autres écoles et d’autres étudiants se joignent au mouvement, et par faire en sorte que la question soit insérée dans l’agenda du gouvernement. Dans d’autres cas, comme celui du Mouvement étudiant du secondaire, au Chili, les moyens de communication, après interview des jeunes « pingouins » concernés, sont également devenus des espaces de légitimation des demandes.

De manière générale, les grands moyens de communication permettent de faire transiter les images stigmatisantes des jeunes, en renforçant l’idée qu’ils sont des êtres « incapables » ou « incomplets », dangereux ou casaniers. Afin d’ajouter d’autres images et de débattre sur des notions sociales, les groupes, les réseaux et les mouvements jeunes établissent des rapports avec la presse orale, écrite et télévisée, en cherchant des stratégies aussi bien pour éviter la tendance dominante qui renforce les stigmates (et favorise leur criminalisation) que pour passer leurs messages.

Pour la Coordinatrice pour la Légalisation de la Marijuana, en Uruguay (qui réunit plusieurs mouvements et agit surtout via Internet), les moyens de communication étaient vus comme des « ennemis » étant donné qu’ils soutiennent, en général, une attitude répressive. Toutefois, après l’événement organisé par le groupe, qui a réuni plus de 6000 personnes, le 5 mai 2007, les moyens de communication ont donné toute légitimité à la Coordinatrice, de par sa capacité de mobilisation, qui est devenue une des interlocutrices sur le sujet.

Il n’y a aucun doute, les moyens de communication cherchent des événements qui produisent des informations. De ce fait, aujourd’hui, nous pouvons dire que les nouvelles technologies de l’information et de la communication auxquelles les jeunes ont accès sont aussi des instruments qui excluent les médias. Entre le mouvement des jeunes paysans (Asagrapa), au Paraguay, les campements jeunes sont devenus une stratégie non seulement pour l’échange entre les jeunes du milieu rural, pour la mobilisation de nouveaux jeunes et le renforcement du mouvement, mais aussi pour une plus grande visibilité publique pour le collectif. Dans ce cas, comme le disent les personnes concernées, c’est le caractère novateur de l’action qui a attiré l’attention des médias et qui a fini par attirer d’autres jeunes.

Cependant, il est intéressant de noter la dynamique de ces relations. Dans des conjonctures différentes, ce que nous appelons les grands médias peuvent gagner ou perdre du terrain. En Argentine, les Escraches - un type de dramatisation théâtrale qui se fait sur des points de la ville où vivent et travaillent des bourreaux - ont été créé par l’organisation HIJOS. En tant que filles et fils de personnes décédées et/ou disparues durant la dictature militaire en Argentine, ces jeunes se battent pour le droit à la mémoire et pour les droits de l’Homme. Les Escraches ont commencé à se réunir durant la semaine et durant les horaires qui leur permettraient justement de garantir une information dans les médias, surtout, être couverts par les réseaux de télévision, étant donné que les images ont un rôle prépondérant dans ce type de performance politique. Cependant, les organisateurs ont déclaré que - même s’ils perdaient cette répercussion dans les journaux télévisés - il était important de changer les horaires et les jours de manifestation pour favoriser la présence de personnes du voisinage dans les rues. C’est là que le traditionnel bouche-à-oreille et que les moyens virtuels ont joué leur rôle à la perfection et ont permis de convoquer les participants et de répercuter les événements.

Nous pouvons donc dire que le rapport du mouvement avec les moyens de communication de masse est ambivalent. Une telle ambivalence se révèle exemplaire dans le cas du campement intercontinental de la jeunesse (AIJ) et qui est organisé durant chaque édition du Forum Social Mondial. Les moyens de communication, surtout ceux de la ville, siège de diverses éditions de la rencontre, Porto Alegre, ont divulgué des informations discordantes sur le campement. Tantôt celui-ci est vu comme le lieu de l’exotisme, du badinage, de la désorganisation, de la consommation de drogues, de la déviance ; tantôt il attire l’attention sur la cohabitation entre les différentes expressions de la jeunesse mondiale et l’option de ces jeunes à mettre en pratique les questions débattues durant le FSM (autogestion, économie solidaire, diversité culturelle, sexuelle et religieuse, etc.) À son tour, le comité organisateur du campement cherche à influencer et à contrôler la couverture des médias et en même temps à créer une structure au sein du campement pour produire des contenus propres durant la rencontre (pour la radio, Internet etc.).

En synthèse, dans toutes les situations étudiées, les influences mutuelles entre l’utilisation de technologies virtuelles et les moyens de communication de masse sont mises en évidence. La répercussion journalistique, au départ, qui ne remporte pas la confiance des jeunes concernés par la recherche, est aussi vue comme nécessaire pour obtenir une visibilité et des réponses à leurs demandes. Parallèlement, Internet et les téléphones portables s’ajoutent, avec les radios alternatives/communautaires, aux pamphlets et graffiti, aussi bien pour produire une communication novatrice que pour provoquer le renouvellement des médias.

Résultats du sondage d’opinion : informations sur les utilisations et les accès à Internet

Selon le sondage d’opinion réalisé dans le cadre du Projet Jeunesses sud-américaines, les six pays présente différents niveaux d’exclusion numérique, à savoir : l’utilisation courante de l’ordinateur en Argentine, au Brésil, au Chili et en Uruguay correspond à peu près à 30 % des personnes interrogées, quant à la Bolivie et au Paraguay, ces personnes atteignent le pourcentage de 22,6 % et de 14,5 % respectivement.

D’autre part, dans les six pays étudiés, les personnes interrogées avec un niveau d’enseignement et des revenus plus élevés utilisent plus Internet. L’utilisation d’Internet dans les zones urbaines et deux fois plus importante (ou presque trois fois plus, dans certains pays) que dans les milieux ruraux. Donc, « l’exclusion numérique » est toujours une réalité qui reflète les inégalités sociales préexistantes.

Toutefois dans les six pays, il y a une tendance commune : Internet joue en faveur des populations les plus jeunes. Il y a, effectivement, chez les jeunes, des différences de fréquence et de qualité d’accès, mais cette génération de jeunes est la première génération qui bénéficie d’un tel accès aux nouvelles technologies d’information et de communication, toute classe sociale confondue.

Les nouvelles technologies pénètrent des aspects pertinents de la socialisation, de la construction de la subjectivité et de l’identité, des formes d’être dans le monde de cette génération. Internet fait partie du processus éducatif, de la capacité à entrer dans le monde du travail, des loisirs, à se faire des amis, des relations affectives, à choisir sa religion.

Cette génération est la première à avoir accès à Internet tout en ayant un faible niveau de scolarité. Les ordinateurs sont vendus au rabais et achetés à crédit. Parallèlement, il y a également eu une augmentation du nombre des ordinateurs dans les écoles, une augmentation des espaces de connexion subventionnés par les organismes gouvernementaux, la multiplication des espaces commerciaux dans les favelas, les quartiers et les banlieues à des prix accessibles (cybercafés, lanhouses, etc.). Tout ceci a permis aux jeunes de différentes classes sociales d’utiliser les réseaux sociaux tels que Facebook, Orkut, Twitter, etc.

Habitant dans six différents pays de l’Amérique du Sud, les jeunes du groupe de dialogue régional se retrouvent sur Facebook

Facebook est un réseau social créé aux États-Unis en 2004. Au départ, il était limité aux étudiants de Harvard ; ensuite, il s’est répandu de par le monde. Aujourd’hui, il compte plus de 120 millions d’utilisateurs qui communiquent dans différentes langues. Son objectif principal est : « t’aider à communiquer avec des amis dans le monde entier et partager des moments spéciaux de leur vie ».

Quasiment tous les jeunes qui ont participé au groupe de dialogue régional, réalisé dans le cadre du Projet Jeunesses sud-américaines, sont actuellement inscrits sur Facebook. Pour se souvenir de ce « moment spécial de leur vie », ils ont partagé leurs (nombreuses) photos. Ce sont des images des chemins par lesquels ils sont passés, des activités auxquelles ils ont participé, des moments décontractés entre les activités et les promenades dans Rio de Janeiro. Dans cet espace cybernétique, nous pouvons ainsi avoir accès à un amoncellement considérable de photos qui offre des informations sur une rencontre inédite de 40 jeunes, de six pays d’Amérique du Sud.

En parallèle, un invité pourra également lire d’inspirantes évaluations sur les thèmes qui ont fait partie du groupe de dialogue. Les discussions concernant les besoins, les demandes et les rêves de cette génération de jeunes continuent. Mais ce n’est pas seulement cela. Aujourd’hui, les jeunes utilisent également cet outil pour divulguer « l’agenda de la jeunesse dans leur pays », pour parler d’autres événements auxquels ils participent et également pour échanger des informations pratiques sur la façon d’organiser un événement culturel ou une protestation politique. Il y a également de l’espace pour commenter les événements qui ont lieu dans les différents pays (par exemple, les élections en Uruguay, en Bolivie, au Chili, la conférence de Copenhague, la marche des paysans/des paysannes au Paraguay, etc.). Mais ce n’est pas pour autant que l’on ne commente plus le football. Les jeunes du groupe de dialogue de Rio de Janeiro racontent toujours des anecdotes sur des joueurs d’une équipe qui a perdu un match, et les expressions de joie des joueurs des équipes gagnantes sont nombreuses.

De nouvelles photos, pensées et textes sont constamment postés, en attente de commentaires. Il est donc fort probable que certains laissent des messages sur les « murs » des autres. Facebook peut donc pour cette raison être considéré comme faisant partie du champ de la recherche.

Ceci renvoie à une question bien actuelle : l’urgence de trouver des techniques appropriées pour comprendre les spécificités de ce « champ de recherche » et pour assimiler les répercussions des réseaux virtuels, comme celui-ci, sur le recensement des pratiques qui ont un impact sur l’espace public contemporain.

Cependant, s’il est vrai que cette génération est celle de la « technosociabilité », il est nécessaire de ne pas minimiser la cohabitation des nouvelles technologies avec les différentes agences de socialisation, telles que la famille, le quartier, l’école, les églises. La sociabilité d’un certain segment jeune est toujours le fruit de différentes combinaisons d’espace de socialisation. Et ceci parce que «l’actuel» espace est composé d’une variété de compromis, entre la tradition et l’innovation, présents dans la vie de différents segments jeunes. Sans tenir compte de ces aspects, nous courons, encore une fois, le risque d’homogénéiser la jeunesse. Comprendre l’existence de différentes dynamiques dans l’usage des technologies est aussi une forme de transposer des obstacles pour que lesdites «minorités actives » (jeunes membres de groupes, de réseaux et de mouvements) se rapprochent plus de la réalité de la majorité de la jeunesse de chaque pays.

Enfin, il convient de mentionner un autre aspect important, à savoir celui des « sites pour la jeunesse », qui mettent à disposition des résultats de recherche, des articles de spécialistes et des informations concernant les groupes, les réseaux et les mouvements jeunes tournés vers différentes causes et appartenances. Le Projet Jeunesses sud-américaines possède son site et, par son intermédiaire, il est possible d’accéder à d’autres sites concernant « la jeunesse ». Voici la page de la recherche Jeunesses sud-américaines sur Internet : www.juventudesulamericanas.org.br/

Lire la suite : Partie 2

Palavras-chave

tecnologia da informação e da comunicação, uso social da informação, jovem, tomada de participação


, América do Sul

dossiê

Le Livre des jeunesses sud-américaines

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