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L’eau en Inde : une denrée précieuse

12 / 2008

L’eau est une ressource de plus en plus rare. Il y a de quoi s’alarmer ; pour autant il ne faut pas dire n’importe quoi. L’eau douce est une denrée précieuse. A l’échelle planétaire, elle représente seulement 2,5 % des ressources aquatiques. Dans certaines parties du monde, cette eau est consommée plus vite que ne s’opère le renouvellement de la ressource grâce à l’eau de pluie. En Inde, on disposait de 5 000 m³ par individu vers 1950 tandis que les prévisionnistes parlent de 1 500 m³ à l’horizon 2025. Les spécialistes des Nations unies disent que la pénurie d’eau pourrait constituer l’obstacle le plus sérieux pour une production alimentaire suffisante dans le contexte actuel de croissance démographique.

Le niveau d’urbanisation de l’Inde est l’un des plus faibles du monde, mais plus de 250 millions d’Indiens vivent cependant en ville. Et les démographes estiment que vers 2020 la moitié de la population totale sera dans les villes. Nos systèmes centralisés d’adduction d’eau et d’assainissement vont être sérieusement sous pression. Leurs prestations laissent beaucoup à désirer. Dans de nombreuses agglomérations, il n’y a pas constamment de l’eau au robinet ; cela peut varier de deux heures à huit heures, le pire étant évidemment pendant la saison sèche. Les réseaux de distribution centralisés s’approvisionnent généralement dans des eaux de surface, parfois fort éloignées (200 km pour Chennai, 95 km pour Bangalore). Quand cette source ne suffit pas, agences de l’eau et particuliers pompent sans retenue dans la nappe phréatique.

Avec des coûts d’exploitation élevés et un médiocre recouvrement des factures, les sociétés publiques connaissent des difficultés chroniques et l’entretien des installations s’en ressent. Dans les zones rurales, l’Etat a souvent réalisé de grands projet d’irrigation afin d’augmenter la production agricole dans le cadre de la Révolution Verte. Mais de vastes régions du pays restent sujettes à la sécheresse du fait de l’absence de politiques spécifiques visant à les prémunir contre les variations fréquentes des pluies de mousson.

La sécheresse : définition

  • Sécheresse météorologique. Cela se produit lorsque les chiffres de la pluviométrie passent en dessous des moyennes de la région. Même si le pays dans son ensemble bénéficie d’une mousson normale, il peut se produire des variations régionales. Pluies anormalement abondantes : 20 % au-dessus de la normale ; pluies normales : + ou – 19 % autour de la moyenne ; pluies déficitaires : entre 20 % et 59 % en dessous de la moyenne ; pluies très rares : 60 % en dessous de la normale.

  • Sécheresse hydrologique. Chute des quantités d’eau de surface, avec très forte baisse des niveaux dans les rivières, les lacs, étangs et retenues.

  • Sécheresse agricole. A cause du manque d’humidité des sols, les cultures souffrent et les rendements sont en baisse.

Lors de la forte sécheresse de 2000-2001, huit États de l’Inde ont été délaissés par les dieux de la pluie. Le 7 septembre 2001, les journaux de la capitale annonçaient à la une que des gens mourraient de faim en Orissa. L’administration parlait « d’incidents à déplorer ».

Au cours des lois d’été, presque toutes les villes indiennes sont habituellement confrontées à des pénuries d’eau. Les services publics n’arrivent pas à répondre aux besoins d’une population urbaine sans cesse croissante. Le niveau des nappes phréatiques est en baisse constante. A cela s’ajoute le fait que les cours d’eau sont de plus en plus pollués et deviennent de vrais cloaques. Cette situation a donné lieu à un marché de l’eau lucratif pour certains : fournisseurs privés, exploitants de camions-citernes, grosses entreprises qui vendent de l’eau « de marque ».

Palavras-chave

seca, estocagem de água, escassez de recursos naturais


, Índia

dossiê

Récolter l’eau de pluie (Notre Terre n°26, déc. 2008)

Notas

Traduction en français : Gildas Le Bihan (CRISLA)

Fonte

CRISLA, Notre Terre n° 26, décembre 2008. Sélection d’articles de Down To Earth, revue indienne écologiste et scientifique, publiée par CSE à New Delhi.

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