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Le Festival Latino-américain d’installation de logiciel libre à Rosario

Les enjeux du logiciel libre

Cindy DROGUE

04 / 2008

Le samedi 26 avril 2008 s’est déroulé à Rosario le Festival Latino-américain d’installation de Logiciel Libre (FLISOL pour les sigles en espagnol). Le groupe de GNU/Linux de Rosario (LUGRO) invitait toutes les personnes intéressées à installer un système d’exploitation libre sur leur ordinateur ou à connaître la philosophie de ce projet à venir les rejoindre au Centre de la Jeunesse, sur le bord du fleuve, pour une journée d’échanges et d’apprentissage sur le chemin de la liberté.

Le festival Latino américain d’installation de logiciel libre est un événement annuel. Il se déroule dans toute l’Amérique Latine, avec la participation de plus de 200 villes sur tout le continent, ce qui fait de ce festival l’évènement autour du logiciel libre le plus important du monde. En Argentine, le FLISOL s’est déroulé dans 28 villes. A Rosario, il a réuni plus d’une centaine de personnes.

Mais c’est quoi le logiciel libre ?

L’expression « Logiciel libre » fait référence à la liberté et non pas au prix. D’après la définition de la Free Software Fundation l’expression « Logiciel libre » renvoit à la liberté pour les utilisateurs d’utiliser, d’étudier, de distribuer des copies, de modifier et d’améliorer le logiciel puisque le code source est ouvert (le langage de programmation).

Ce droit est souvent donné par une licence libre dénommée « licence publique générale » (GPL « General Public Licence » en anglais), qui protège un logiciel contre tout verrouillage technique ou légal de son utilisation, de sa diffusion et de sa modification. C’est Richard Stallman qui a formalisé la notion de logiciel libre dans la première moitié des années 1980 puis l’a popularisée avec le projet GNU et la Free Software Foundation (FSF). Le logiciel libre le plus connu est Linux (système d’exploitation).

Les logiciels libres sont présentés comme la principale alternative aux « logiciels propriétaires », principalement ceux de Microsoft. Ces logiciels propriétaires, de leurs côtés, sont diffusés sous une forme directement exploitable par l’ordinateur (code exécutable), mais sans aucune des informations (code source et documentation) qui permettent de les modifier, de les adapter et les utiliser sur d’autres machines et à d’autres usages, de les rendre plus fiables ou de corriger les erreurs toujours présentes.

L’intérêt à ce que le code source soit ouvert peut paraître éloigné voir absent des préocupations d’une personne qui ne sait pas ou ne souhaite pas apprendre à programmer. Pour prendre un exemple, les militants du logiciel libre vous répondront que tout le monde ne veut pas apprendre à cuisiner ou à jouer d’un instrument de musique cependant cela ne viendrait à l’idée de personne de restreindre l’accès à cette connaissance !

Pourquoi militer pour le logiciel libre ?

Le genre d’événements en faveur d’une diffusion plus large du logiciel libre, tel que le FLISOL, sont très importants et paraissent tout à fait primordial à l’époque où nous vivons, à l’époque de la Société de l’Information.

Pour comprendre le débat en jeu, il faut d’abord savoir que le système d’exploitation privé Microsoft équipe, selon les chiffres, de 85 % à 95 % des micro-ordinateurs de la planète. Et parler de Société de l’Information n’est effectivement pas un vain mot aujourd’hui. Nous y sommes en plein dedans et plus que jamais peut-être. Il est en effet difficile de trouver aujourd’hui un bien plus important que l’information, des services plus stratégiques que ceux qui touchent à sa création, sa transmission et sa manipulation. On entend d’ailleurs parfois dire que la « guerre » de l’information serait beaucoup plus stratégique que celle pour l’énergie ! Et donc dans un tel contexte, si une seule entreprise, en l’occurrence Microsoft, arrive, comme elle a en l’ambition, à s’arroger un quasi-monopole sur la chaîne mondiale de l’information et la communication, alors elle représente un danger pour la liberté de chacun.

Et c’est vrai qu’il ne semble pas exagéré de dire que les systèmes d’informations sont aujourd’hui plus stratégiques que ne l’étaient hier, le pétrole et ses pipe-lines. Ils ont pénétré notre vie quotidienne : celles des entreprises bien sur, mais aussi celles des particuliers, des citoyens que nous sommes… Et ces systèmes commencent déjà à déterminer la façon dont on apprend, dont on travaille, dont on se distrait, dont on consomme et aussi dont on se forme notre opinion.

Le citoyen utilise en toute confiance les Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication (NTIC) pour sa correspondance, pour communiquer par téléphone mobile, pour planifier ses déplacements, pour rédiger ses notes, pour faire ses comptes, pour consommer… Bref pour toute activité à la fois privée et sociale. C’est dans ce contexte que les militants du logiciel libre forme le rêve d’un progrès technologique, accouchant d’un monde meilleur, plus libre et plus solidaire.

Si Linux (un des logiciels libres les plus connus) existe aujourd’hui c’est grâce à l’effort conjoint de millions de passionnés du monde entier, reliés par la toile Internet (on appelle cela dans le jargon, la communauté du libre) qui ont monté ce système de façon à la fois bénévole et communautaire en partageant les connaissances et avancées de chacun.

Militer pour le libre c’est donc faire triompher l’échange, le partage et le communautaire par rapport au monopole, au verrouillage et à l’appropriation privée de l’information. Militer pour le libre c’est donc faire un pied de nez à tous ceux qui pensent que la concurrence est plus efficace que la coopération. Bref, le libre c’est, peut-être, un moyen de croire qu’un autre monde est possible…

Palavras-chave

propriedade intelectual, tecnologia da informação e da comunicação


, Argentina

Notas

Cindy Drogue effectue un volontariat de solidarité internationale au sein de l’association civile Nodo Tau.

Fonte

Entretiens avec des militants du logiciel libre, membres du GNU/Linux de Rosario, en avril 2008

Site de Free Software Fundation : www.fsf.org

Nodo Tau - Tucuman 3950 – 2000 Rosario – Santa Fe, ARGENTINA - Argentina - www.tau.org.ar

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