02 / 2007
L’Association pour le Développement Local (ASSOAL) est une organisation camerounaise qui œuvre depuis 1997 en faveur d’une plus grande participation des habitants dans la gestion des affaires publiques et pour l’amélioration des conditions de vie des populations les plus démunies. L’échange d’expériences et la mise en œuvre de mécanismes de solidarité sont les principaux moyens utilisés par l’ASSOAL pour promouvoir l’exercice d’une citoyenneté active, gage d’un développement social participatif et durable. C’est dans cet objectif également que l’organisation camerounaise a développé des pratiques alternatives de résolution des conflits, permettant de venir à bout de tensions qui nuisent au développement harmonieux de la société.
Cette volonté de recourir à des systèmes alternatifs de résolution des conflits est née du constat que les mécanismes juridiques traditionnels étaient dépassés au Cameroun. Ils privilégient en effet dans leur fonctionnement la protection de certains groupes sociaux au détriment des autres, notamment en raison du coût d’un procès qui empêche dans la pratique les plus démunis d’y avoir accès. Face à ces inégalités, l’ASSOAL a créé trois instruments complémentaires :
Les Cliniques d’Information Juridique et d’Éducation à la Citoyenneté (CIJEC).
Les Balcons de Droits et de Citoyenneté (BDC).
Les Universités Itinérantes Citoyennes (UIC).
Ces structures se chargent avant tout de rendre le droit plus proche des personnes. Dans ce cadre, des actions de sensibilisation fondées sur la vulgarisation des textes juridiques sont menées. En suscitant l’appropriation de la loi et du droit par les habitants, ce travail d’éducation permet de rééquilibrer le rapport de forces à partir duquel un droit plus juste peut se construire et s’appliquer.
Partant du constat que toute action en faveur de la justice et de la résolution pacifique des conflits est basée sur la connaissance, l’ASSOAL a multiplié les initiatives en faveur de la diffusion du droit. Les Universités Itinérantes Citoyennes constituent l’un des instruments au service de cet objectif : en délocalisant les enseignements élaborés au sein des cliniques juridiques au plus près des populations, ces « universités » mobiles ont l’avantage de pouvoir toucher directement les gens dans leur milieu, sans qu’ils aient besoin de se déplacer. Les « balcons de droits », relais communautaires des actions menées au sein des cliniques juridiques et des universités itinérantes, permettent de promouvoir la pratique de la justice alternative au cœur même de chaque quartier, de chaque communauté, à travers des services de conciliation et d’arbitrage. Ils sont hébergés par des associations de quartier et sont animés par des leaders communautaires (chefs de quartiers, responsables d’associations…) et des habitants.
Un exemple de résolution alternative : conflit autour de la construction d’un puits dans un quartier populaire de Foumban, dans la province de l’Ouest Cameroun
Le choix du futur emplacement d’un puits avait donné lieu, dans le quartier de Kweka Vallée, à l’éclatement de fortes tensions au sein de la communauté des habitants. Le lieu choisi ne faisait pas l’unanimité, le quartier étant divisé en plusieurs zones. L’initiative avait été lancée par une association de jeunes au sein de laquelle des tensions ont commencé à naître avant de s’étendre à l’ensemble des habitants du quartier. Face à cette situation, un certain nombre de jeunes, conscients de la gravité du problème, ont cherché une solution, aidés en cela par leurs aînés. Dans un premier temps, afin de reconstruire les liens sociaux, ils ont proposé à l’ensemble des jeunes concernés de se retrouver pour discuter d’un projet de fête populaire dans le quartier. Rencontrant l’assentiment de tous, ce projet a permis à l’ensemble des habitants d’expliquer leurs points de vue sur le choix du lieu d’implantation du puits, et de trouver une solution susceptible de convenir à tout le monde.
Pour mener à bien ce travail de résolution des conflits, les personnes volontaires reçoivent de l’ASSOAL une formation parajuridique qui leur permet, une fois qu’elles ont acquis une connaissance claire du cadre juridique camerounais, d’informer les personnes sur les différentes solutions qui s’offrent à elles sans jamais décider à leur place. Les dettes impayées, la vente de parcelles à plusieurs acquéreurs, l’abandon familial sont quelques-uns des cas fréquemment enregistrés. Lorsqu’un problème est identifié de manière récurrente, les animateurs peuvent le proposer comme thème d’une prochaine université itinérante citoyenne.
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, Camarões
Renseignements : Association ASSOAL - Association pour le Développement local
Adresse : B.P. 5268 Yaoundé, CAMEROUN - assoal AT netcourrier.com, www.devloc.net et www.assoal.org, contact : Jules Dumas Nguebou (Coordinateur)
Rapport de la mission effectuée par Eudoxie Bakumba (FCDD) au Cameroun en décembre 2006
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