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Les jeunes et le respect des droits humains (Rwanda)

Jean-Pierre MUJYAMBERE

04 / 2007

L’AJPRODHO (Association de la jeunesse pour la promotion des droits de l’Homme et le Développement), créée en 1997 par des étudiants de l’Université Nationale du Rwanda, Ĺ“uvre pour l’instauration de la paix au sein de la société rwandaise, en axant son intervention sur la participation de la jeunesse dans la construction d’une justice sociale et de conditions de vie décentes pour tous.

L’AJPRODHO s’adresse à tous les jeunes, ainsi qu’aux victimes des violations des droits humains (dans les limites des capacités de l’association).

Sa mission consiste à renforcer les capacités de la jeunesse pour le respect strict des droits humains et le plaidoyer pour le bien être socio-économique. Les objectifs principaux de l’association sont de promouvoir et protéger les droits humains inscrits dans les législations nationales et internationales ; sensibiliser la jeunesse sur ses droits et devoirs au sein de la société ; promouvoir l’égalité du genre et le bien-être social ; promouvoir la culture de la paix et de la tolérance au sein de la jeunesse ; encourager la jeunesse dans les activités de protection et conservation de l’environnement.

Formation des clubs des droits humains et mise en place de points focaux

L’AJPRODHO s’est investie dès le départ dans des activités de sensibilisation et d’éducation de la jeunesse scolarisée dans les écoles secondaires et non scolarisée dans des secteurs de la zone d’intervention de l’association, appelés « points focaux ».

Ces activités avaient pour but de mettre en place des clubs des droits humains dans les écoles secondaires ou d’appuyer ceux qui existaient déjà. Il s’agissait aussi pour les jeunes non scolarisés de mettre en place un réseau des jeunes activistes des droits humains au sein de la communauté.

Les membres des clubs de droits humains ou des points focaux sont notamment en charge de transmettre à l’association des informations sur les violations de droits vécues par la population pour que celle-ci puisse agir efficacement. Il s’agit notamment d’éviter que des conflits larvés entre les autorités et la population ou entre les membres d’une communauté ne dégénèrent parce qu’ils n’ont pas été pris en compte suffisamment tôt.

Collaboration avec les autorités de base sur les droits humains

Pour créer un environnement favorable au travail de l’association, renforcer l’efficacité des interventions et créer une synergie au sein de la communauté, des formations sur les droits humains de certaines autorités de base sont régulièrement organisées. A ces occasions, les animateurs informent ces dernières de l’existence des points focaux et des groupes d’élèves formés sur les droits humains et leur propose une éventuelle collaboration.

Les autorités qui reçoivent ces formations sont souvent les représentants de la jeunesse et des femmes et les comités des médiateurs.

L’AJPRODHO garde contact avec les participants aux formations. Ces derniers l’informent régulièrement de la situation des droits humains dans leur zone et sur les problèmes juridiques que rencontrent les populations.

Ils font notamment des rapports mensuels à l’AJPRODHO sur des situations particulières en matière de respect des droits humains et l’association organise parfois des rencontres d’échange d’expériences en faveur de tous ces intervenants.

Enquêtes, monitoring sur la situation des droits humains et assistance juridique

L’AJPRODHO mène des enquêtes sur certaines situations spécifiques et fait du monitoring sur les cas de violations des droits humains. L’association réalise assez fréquemment des enquêtes dans le secteur de justice, auprès de la police, du parquet, des cours et tribunaux.

Elle propose également aux victimes qui souhaitent aller en justice une assistance et un accompagnement. Les points focaux qui ont reçu une formation juridique adéquate sont chargés d’informer et d’orienter les victimes vers les institutions compétentes. Leur intervention permet à ces dernières de bien comprendre leur situation, de se repérer dans le monde la justice et de faire les choix en conséquence. Pour certains cas complexes, l’AJPRODHO dispose une équipe de juristes qui peut assurer l’accompagnement et le suivi des cas.

Les activités de recherche

Certaines situations spécifiques nécessitent une analyse profonde avant d’intervenir ou de mener des actions de plaidoyer. L’AJPRODHO est donc parfois amenée à s’associer avec des chercheurs ou des organismes spécialisés afin de réaliser ce travail.

L’exemple le plus récent concerne la question de l’assistance juridique gratuite des personnes indigentes victimes de violations de leurs droits. L’AJPRODHO souhaitait mener des actions de plaidoyer pour que des mesures soient prises afin que les personnes les plus vulnérables puissent bénéficier d’une assistance juridique gratuite lorsqu’elles souhaitent porter l’affaire en justice.

Dans un premier temps, une étude a été réalisée sur le cadre juridique existant, en mettant l’accent sur ses insuffisances, limites et opportunités. Dans un second temps, une autre étude a été réalisée sur les conditions à remplir (qu’est-ce qu’une personne indigente ?) pour bénéficier de la gratuité. Enfin, une enquête a été faite sur le service existant dans ce domaine. A partir des résultats et des conclusions de la recherche, l’AJPRODHO a pu mener des actions de plaidoyer.

Dans la société rwandaise, marquée par des années de conflits et de génocide, il est essentiel de former les nouvelles générations sur la question des droits humains. Le travail mené par l’AJPRODHO contribue ainsi à implanter une culture du respect des droits fondamentaux parmi les jeunes pour qu’ils soient acteurs dans la construction d’une paix durable.

AJPRODHO (Association de la jeunesse pour la promotion des droits de l’Homme et le Développement) - BP 6811 Kigali, RWANDA - Ruanda - ajprodho_jijukirwa (@) yahoo.fr

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