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Le problème, c’est la voiture en ville (Notre Terre n°22, juin 2007)

Realizado por CRISLA

2007

Notre Terre est une sélection trimestrielle d’articles (effectuée par le CRISLA, et traduite en français par Gildas Le Bihan), de la revue indienne écologiste et scientifique Down to Earth, publiée par le CSE, Centre for Science and Environment.Pour en savoir plus

L’avenir de notre planète se joue dans les villes, au Nord comme au Sud, particulièrement pour l’énergie. Plus se diffuse l’angoisse du réchauffement climatique, plus s’accélère la prise de conscience de la nécessité d’une mutation radicale des modes de déplacement urbain. Au Nord, il s’agit de remettre en cause la primauté de l’automobile en ville pour redonner toute leur place aux transports en commun, aux vélos et aux piétons. Au Sud par contre, il faut résister à la tentation de l’automobile pour conserver les transports en commun et les deux-roues. Ils restent largement majoritaires, mais la croissance du parc de voitures privées est spectaculaire : il y a chaque année 340 000 véhicules supplémentaires à Delhi. Dans l’ensemble de l’Asie le parc croît de 15 à 30 % par an, bien plus vite que l’économie dans son ensemble. Le constructeur indien Tata prépare la sortie de la voiture à 2000 € ; dans ces conditions, il sera très difficile de résister à la pression des automobilistes.

Le Centre pour la Science et l’Environnement joue un grand rôle en Inde pour modifier la politique des transports urbains. En 2002, après sept années de campagne, il a obtenu l’adoption du gaz naturel pour tous les bus et rickshaws de Delhi. Ceci a permis d’améliorer considérablement la qualité de l’air, et plusieurs autres villes ont suivi cet exemple. Le CSE se bat maintenant pour maintenir la place des transports en commun, les améliorer et bloquer les aménagements urbains destinés aux voitures.

Les pays du Nord se plaignent souvent des risques liés aux émissions de CO2 de l’Inde et de la Chine. Mais tant que nous n’aurons pas démontré que nous sommes réellement engagés dans une réduction de nos propres émissions, nos protestations n’ont aucune chance d’être entendues, car les pays développés sont à l’origine des dérèglements actuels et nos émissions par tête sont beaucoup plus élevées que celles des Chinois et Indiens. Si nous voulons soutenir les pays du Sud dans leur recherche d’un mode de développement moins gourmand en énergie, il nous faut d’abord transformer profondément nos habitudes de déplacement, et pour cela remettre en cause la place de la voiture en ville.

Alain Le Sann, CRISLA

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