Un mouvement tendant à contrecarrer un plan anti-désertification décidé au Sommet de Rio est en train de se dessiner. Pour des raisons politiques, la date butoir pour ratifier un traité international anti-désertification et pour décider d’un plan d’action en faveur de l’Afrique en juin 1994 ne pourra être respectée ont décidé les négociateurs du traité. Un retard de l’ordre d’une année est possible à en croire les délégués européens. Les pays latino-américains et asiatiques repoussent à présent un accord amiable négocié par l’Assemblée Générale des Nations Unies et donnant la priorité à l’Afrique. Les pays riches, face à ces dissenssions, traînent à présent les pieds. En fait, ceux-ci trouvent de leur côté cet accord trop contraignant d’après le négociateur britannique Jim Maund et la dispute les sert à souhait et à point nommé. Jim Maund commente: "On se chamaille maintenant à propos de la dette et de l’aide et non plus au sujet de plans d’action nationaux contre la désertification. On a changé de registre." Cet accord contraignant est l’une des rares obligations décidées au Sommet de la Terre à Rio et inscrite dans l’Agenda 21 autrement dit dans la stratégie internationale. Pour Bo Kjellen, négociateur en chef du traité, "la pression politique exercée par les pays africains en faveur de cet accord a été particulièrement forte" car ils avaient le sentiment que leurs problèmes étaient tout bonnement ignorés. La priorité dévolue au continent noir est maintenant combattu par les autres pays du Tiers Monde. Ceux-ci bloqueront toute initiative tant que les plans les concernant ne verront pas le jour en même temps que ceux intéressant l’Afrique. Pour certains observateurs, il y "une folle supposition" de la part de ceux qui, aujourd’hui, s’opposent à l’accord: ils pensent amener les donateurs à augmenter leur participation. Mais assure Camilla Toulmin de l’Institut International pour l’Environnement et le Développement de Londres "il n’y aura pas un sou de plus".
Le problème de la désertification est visible à l’oeil nu partout en Afrique et ses ravages sont évidents en Afrique du Nord par exemple. Pour ne rien dire du Niger ou de la Mauritanie. Il est dommage qu’on en arrive à de telles extrémités.
Titre original : "Desert plan stuck in the sand"
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PEARCE, Fred, IPC Magazines Ltd in. NEW SCIENTIST, 1993/10/09 (ROYAUME UNI), 1894