04 / 1993
Contexte.
Sao Paulo (Brésil), 14 millions d’habitants. Pour les migrants et les plus pauvres, trouver un logement dans cette mégapole est une difficulté majeure.
Projet.
En 1986, le mouvement populaire pour l’habitat de Vila Remo (zone sud de la ville)obtient de la municipalité de Sao Paulo une terre de 120 000 m2 pour y construire 600 maisons de mutirao (mutirao est un terme brésilien qui désigne la construction collective de maisons par les habitants eux-mêmes, organisés en communauté ; les maisons construites sont toutes semblables). Mais il faut deux ans de lutte pour que la COHAB (opérateur de la mairie pour l’habitat)fasse les avances de fonds, et pour 190 maisons seulement. Sur le reste du terrain, des entreprises privées construiront des immeubles destinés à une population plus aisée.
Une fois les 190 maisons terminées, avec une qualité de construction et une rapidité jamais vues en mutirao, le mouvement souhaite bâtir également des immeubles. Cette proposition, la première du genre au Brésil, est rendue possible grâce à l’élection d’une nouvelle équipe municipale en novembre 1988. L’expérience porte, dans un premier temps, sur la construction de 30 logements, avec l’appui technique et financier de partenaires français.
Un nouvel urbanisme.
Les objectifs sont clairs : rationaliser l’usage du sol par une plus forte densité d’occupation, tester des matériaux nouveaux et des techniques de construction permettant d’augmenter l’efficacité de la construction en mutirao tout en optimisant le couple coûts-délais. Evitant les alignements de maisons individuelles, consommateurs d’espace, et l’immeuble barre, type HLM (Habitation à loyer modéré), Brésiliens et Français ont opté pour un lotissement de maisons mitoyennes, jouant sur différents niveaux. Un véritable travail architectural et urbanistique assure qualités de vie et de construction.
Des matériaux nouveaux.
Différents matériaux de gros oeuvre (briques, parpaings, siporex, etc.), produits au Brésil, sont utilisés afin de tester prix de revient et facilité de mise en oeuvre. La commune de Diadema expérimente de son côté des immeubles à structure métallique, ce qui permettra de comparer les procédés et les types d’habitats obtenus.
Un modèle de coopération.
Les services techniques de la ville de Rennes (France)et plusieurs organismes professionnels du département d’Ille-et-Vilaine apportent leur collaboration à l’équipe brésilienne dans plusieurs domaines :
les processus de construction,
l’organisation du travail avec une main d’oeuvre en majorité non professionnelle,
le suivi du chantier et la gestion des coûts, grâce à la présence sur place d’un ingénieur, volontaire du service national français.
Développements futurs du projet.
L’appui portera ensuite sur la mise en place de systèmes de remboursement des logements par les propriétaires, l’évaluation des charges collectives, l’organisation de l’entretien des parties communes... Outre la construction de logements, le projet comprend la mise en place des infrastructures (voirie, réseaux)en coordination avec la municipalité et la réalisation d’équipements collectifs de base (crèche, école maternelle...)co-financés par les Pays-Bas.
Partenaires.
Au Brésil : association des habitants Povo em açao, équipe technique de quatre ingénieurs et architectes brésiliens, secrétariat à l’habitat de la mairie de Sao Paulo, mairie de Diadema, un chercheur français, un volonaire du service national français.
En France : maîtrise d’ouvrage du projet (ville de Rennes et sa Maison internationale), appui technique (les organismes professionnels de Rennes), soutien financier (ministère des Affaires étrangères, Caisse des dépôts et consignations, fondation Abbé Pierre, ORSTOM).
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Un suivi et une évaluation minutieuse du projet alimentent un programme de recherche sur la diffusion de l’expérience. La mairie de Sao Paulo a déjà débloqué des fonds pour construire 110 logements sur le modèle expérimenté à Vila Remo. Des prolongements à ce projet sont aussi envisagés par les partenaires : un séminaire de formation sur la gestion intercommunale des services urbains, la réhabilitation de logements en centre ancien.
Source : Fiche d’information n° 1 du Programme Solidarité Habitat : Projets pour une coopération directe et décentralisée. Programme du GRET. Contatct au Brésil : José de Philippi Jr. c/o JBA, 31 rue Joaquim Antunes. JD Paulistano. 05415 Sao Paulo, Brésil. Tél.(55 11)883 41 78
Littérature grise
FILIPPI, José de, COULON, Jean Yves, PROGRAMME SOLIDARITE HABITAT, GRET, 1991/03 (France)
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