ABC Arte e Mulher -2-

Type d’Organisation et de Gestion

ABC Arte e Mulher est une micro-entreprise de céramique non formalisée, avec 4 femmes dont une seule s’est déclarée auprès de l’Administration comme artisane individuelle. Cela leur permet d’établir des relations commerciales formelles.

Les 4 femmes travaillent ensemble, dans une salle où sont exposées les pièces produites. C’est là qu’elles reçoivent les clients, en discutant avec eux, en demandant des suggestions, en écoutant les commentaires sur l’évolution des affaires et des goûts des consommateurs. Les femmes enregistrent systématiquement dans un cahier toutes les ventes et tous les paiements. A la fin du mois elles analysent les dépenses et les recettes, font des comparaisons avec les mois passés (y compris ceux de l’année précédente)et avec les prévisions pour l’année en cours; elles prennent des décisions concernant les stocks, le relancement de clients en retard de paiement, les commandes en cours, etc. Cela se fait à 4 et l’apprentissage de la gestion se fait donc d’une façon très concrète en faisant chaque mois de nouvelles petites découvertes.

Les rémunérations sont fixées au début de l’année en fonction de l’évolution de l’entreprise et sont ajustées s’il est nécessaire. Elles touchent le même revenu. La rémunération moyenne de la première année a été de 10 c. par mois (moins d’un tiers du salaire minimum national); en 1990 elle fut de 21 c. en 1991 50 c. et en 1992 60 c. (le SMN etant de 45 c. soit environ 1730 FF).

Commercialisation

Pendant la première année le groupe avait du mal à trouver des clients. La production était leur souci, elles se sentaient bien entre elles, mais les pièces s’entassaient dans les étagères. Elles partaient parfois à deux pour contacter timidemant des commerçants. En 1990 elles ont bénéficié d’un projet pilote de l’IEFP pour appuyer des entreprises de femmes. C’est à ce moment là qu’elles ont pu dépasser des blocages psycho-sociologiques et établir un plan d’action pour contacter des commerçants d’Aveiro et d’autres villes proches et participer à des foires d’artisans. Elles font valoir la qualité du travail produit, la flexibilité en acceptant des commandes très personnalisées et leur sensibilité féminine au niveau de l’art. Elles sont passées de moins de 1.000 contos en 1989 de chiffre d’affaires, à 2.800 en 1990, à 4.900 en 1991, à 5.400 en 1992 et une prévision de 6.000, soit environ 240.000 FF, pour 1993.

Relation avec le milieu environnant

Au départ elles ont dû compter sur leur propre effort, stimulées par leur famille. Les première difficultées dans le choix de l’équipement, pour trouver des fournisseurs, notamment des pièces en blanc pour peindre, et les difficultées aussi dans la production face à la responsabilité de s’affronter au marché, ont été dépassées grace à l’appui d’un professionnel retraité qu’elles ont connu pendant leurs démarches. Plus tard, grâce à l’appui de IEFP, elles ont élargi leur contacts et noué des relations avec d’autres groupes "concurrents", de petites entreprises avec des organismes locaux et aussi avec d’autres groupes de femmes en établissant des liens d’entraide, de conseil et même de réflexion sur les problèmes communs des femmes entrepreneuses.