Description historique
07 / 1993
En 1986/87 l’Institut de l’Emploi et de la Formation (IEFP)d’Aveiro a organisé un cours de formation professionnelle de production artisanale de poterie, pour des femmes chômeuses. En fin de cours et pour pouvoir béneficier d’un financement à la création d’enterprise, ces femmes ont eté poussées par les fonctionnaires de l’Institut à la création d’une coopérative de production de poterie. Issues de différents villages parfois avec des relations assez tendues de rivalité, où souvent il y a aussi une representation négative des coopératives ("des organismes communistes"), les femmes sont restées à la coopérative pendant peu de temps, seul l’interêt immédiat de leurs salaires les retenait. les femmes se sont retrouvées au chômage. Cependant 4 parmi elles se sont aperçues d’issues possibles et ont décidé de profiter des compétences acquises et de leurs bonnes relations pour créer leur propre enterprise. Ces 4 femmes résidant dans des villages voisins, se sont connues pendant la formation, ont créé des liens d’affinité et se sont mis d’accord pour commencer à mettre de côté une part du revenu qu’elles touchaient à la coopérative pour créer leur enterprise (Mars 1989).
Il s’agit d’une micro-enterprise de céramique - peinture manuelle de piéces achetées en blanc, dans des usines de faïence, et peinture par décalcomanie de chromes. Située dans la banlieue rurale d’Aveiro, où il y a une certaine tradition de poterie. La production est assurée par 4 femmes, à temps complet (8 heures), agées de 35 à 42 ans. Elles avaient des objectifs trés clairs. N’ayant fait que l’école primaire, elles s’occupaient de leurs maisons et de leurs petits jardins potagers, tandis que leurs maris travaillaient dans des usines ou dans le commerce. leurs enfants ne pouvaient faire des études au delà du secondaire avec le seul salaire du mari. En outre elles ne voulaient pas se trouver dans des emplois, loin de la maison, travaillant à des rythmes trés intensifs, sans pouvoir parler et rire ou faire des choses qui leur plaisent. Et encore, elles n’aimaient pas se trouver dans des situations où il y a toujours un(e)chef qui passe son temps à donner des ordres.
Ainsi, elles se sont fixées comme objectifs:
- trouver un complément de revenus (au moins l’équivalent au salaire minimum national)pour permettre à leurs enfants de poursuivre des ètudes;
- créer une bonne ambiance de travail;
- faire des choses qui leur plaisent;
- sortir de la maison, mais ne pas trop s’éloigner;
- bénéficier d’un nouveau statut social, parce que rester toute le vie à la maison devenait très ennuyeux.
Une des femmes avait a un grenier disponible pour installer l’atelier de travail. elles ont dû faire des travaux de récupération et de transformation, installer de l’electricité, de l’eau et le telephone et ont dû acheter des équipements tels qu’un four à céramique, un compresseur et d’autres outils et matières premières. Tout cela leur a côuté 1,200 millions d’escudos (environ 46.000 francs français)sans compter le travail qu’elles ont réalisé, ainsi que leur famille. Comment ont elles trouvé cet argent? 35% soit environ 420 contos (1 conto = 1000 escudos)financement à fonds perdus de l’IEFP. Le reste - des fonds propes - provenant d’un apport personnel égalitaire de chacune - de l’épargne faite tandis qu’elles ètaient à la coopérative et de l’emprunt personnel auprés d’amis et de la famille.
Pendant l’année de 1992 la chiffre d’affaires a atteint 5,300 millions d’escudos, soit environ 200.000 francs français et la prévision pour 1993 est de 230.000 francs français.
coopérative, femme, artisanat, économie sociale, autogestion
, Portugal, Aveiro
Cette fiche a été rédigée par la SEIES sur la base de la grille d’analyse fournie par l’IRED.
Autre
DOS SANTOS, José Hipolito, SEIES=SOCIEDADE DE ESTUDOS E INTERVENÇAO EM ENGENHARIA SOCIALE, 1993 (France)
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