1993
Lors de notre entretien, Monsieur CAYE, Responsable du Département Développement, a recensé divers outils proposés par l’ANCE et destinés aux créateurs d’entreprise. Voici ceux qui nous semblaient les plus intéressants et nous les avons classés en trois catégories.
Parmi les outils de détection des créateurs et des projets, nous avons relevé l’"essaimage", ou la création d’activité par des salariés de grandes ou moyennes entreprises, est un outil particulièrement adapté aux entreprises en reconversion ou en restructuration et aux entreprises devant se diversifier. Les pratiques d’essaimage peuvent avoir lieu dans des contextes différents :
- Si l’entreprise d’origine doit gérer des plans sociaux explicites.
- Si l’entreprise se trouve dans une situation de sureffectifs officieux.
- Si l’entreprise est dans un contexte de développement et de croissance.
Trois formes d’essaimage peuvent être mises en place dans les entreprises :
- L’essaimage de projet lorsque les entreprises sont à l’écoute des salariés et souhaitent promouvoir la création d’entreprise quel que soit le secteur d’activité.
- L’entrepreneuriat, lorsque les entreprises désirent favoriser la création d’entreprises restant dans la mouvance de l’entreprise-mère.
- L’entrepreneuriat, lorsque les entreprises favorisent la création de nouvelles activités au sein d’une entreprise. Divers outils pour accompagner le projet nous ont semblé intéressants :* Le Réseau CHANCES représenté par des "points-CHANCES", a été mis en place sur le territoire national en 1987. Ces points sont des organismes qui peuvent être des structures publiques, parapubliques ou privées qui accueillent, informent, orientent tous créateurs ou repreneurs d’entreprise. Ceci a permis de créer un réseau mobilisant les divers intervenants susceptibles de favoriser les créations et reprises d’entreprises.
Parmi les outils permettant de consolider la création d’activités, nous avons relevé le principe des "pépinières". Ces pépinières permettent de faciliter les débuts des entreprises naissantes dans un environnement propice à leur développement. Elles désignent des lieux d’accueil temporaires d’entreprises naissantes ou nouvellement créées. Ces structures proposent selon leur vocation (pépinières de projets, d’entreprises, de produits)différentes formes d’hébergement.
Dans son guide de la création locale d’activités économiques, l’ANCE cite les partenaires pour la création locale d’activités économiques. On retrouve diverses boutiques de gestion, CIGALE (Club d’Investissement pour une Gestion Alternative et Locale de l’Epargne), EGEE (Entente des Générations pour l’Emploi et l’Entreprise), les Chambres de Commerce et d’Industrie, diverses fondations ADIE (Association pour le Droit à l’Initiative Economique), Entreprendre en France, Fondation France Active, FIR (France Initiative Réseau), qui est une fédération d’un réseau de PLATEFORMES D’INITIATIVES LOCALES (associations autonomes regroupant les partenaires économiques et institutionnels d’une zone géographique et s’occupant de parrainage et d’aide financière aux entrepreneurs), clubs de jeunes créateurs, société de capital-risque (ANCP), etc....
Dans le contexte des activités de l’ANCE, nous soulignons que, financièrement, les créateurs d’entreprises peuvent bénéficier d’aides ou de subventions étatiques.
* L’ACCRE (Aide aux Chômeurs Créateurs et Repreneurs d’Entreprises)s’inscrit dans le cadre de la dotation déconcentrée provenant de l’Etat, pour une somme comprise entre 80.000 et 120.000 FF pour chaque DDTE (Direction Départementale du Travail et de l’Emploi). Les mises en oeuvre et résultats sont spécifiques à chaque DDTE, suivant les départements. L’aide allouée varie de 10.750 FF à 43.000 FF. D’après Mr. Caye, cette aide peut avoir un certain effet pervers, dans le sens où une fois l’ACCRE perçu, certains cessent toute activité.
* Le FDIJ (Fonds Départemental pour l’Initiative des jeunes)a été créé en 1987 et est une reprise du programme expérimental AJIR (Aventure Jeunesse Initiative Responsabilité)pour les jeunes qui voulaient monter des projets professionnels entre 1982 et 1985. Ce fonds est destiné à accroître les possibilités d’insertion ou de réinsertion sociale et profes- sionnelle des jeunes, femmes ou chômeurs de longue durée. Il doit aider à mettre en oeuvre des projets de création ou de reprise d’activités économiques.
* Les BDJ (Bourses Défi Jeunes), créés en mai 1987, avaient pour objectif de promouvoir et récompenser la créativité et l’initiative des jeunes. Il s’agit d’une subvention. L’Etat participe à 50 % de l’aide totale apportée par lui et le sponsor.
* Le FGIF (Fonds de Garantie pour la Création, la Reprise ou le Développement à l’Initiative des Femmes), opérationnel depuis mars 1989, s’adresse aux femmes créatrices d’entrepri-se et au problèmes qu’elles rencontrent concernant la caution exigée par les banques lors d’une demande de prêt. Ce fonds doit donc faciliter l’obtention d’emprunts nécessaires à la couverture de leurs besoins en fonds de roulement ou en investissements.
* Le FILOR (Fonds pour l’Installation Locale des Réfugiés)est géré par des représentants de l’Etat et plusieurs organismes (Secours Catholique, France Terre d’Asile, CIMADE, SSAE (Service Social d’Aide aux Emigrants, COJASOR (Comité Juif d’Action Sociale et de Reconstruction...)et a été créé en 1968. Depuis 1984, il peut aussi servir à l’insertion professionnelle et à la création d’activité. Il n’est plus exclusivement axé sur l’installation.
financement, assistance technique, Etat, création d’entreprise, association
, France
Un point intéressant à retranscrire : Mr. Caye est bien conscient qu’actuellement il est de plus en plus difficile de créer son entreprise. Les banques françaises se retirent de la création d’entreprise et considèrent que les risques encourus sont trop importants, si des prêts sont accordés à des personnes non solvables. Pour pallier cette carence, divers outils financiers, aides, subventions ont vu le jour, d’autres sont encore à l’état de projet. A ce propos, Mr. Caye évoque l’idée de la création d’une banque de solidarité, qu’il croit difficilement réalisable. Le principal problème réside dans l’importance de cette hypothétique banque de solidarité. Pour que celle-ci soit crédible et devienne une grande structure, il faut qu’il existe un effet de levier sur les banques actuelles, c’est à dire que celles-ci s’impliquent et participent au développement d’une banque solidaire, ce qui pour l’instant reste difficile à envisager.
Présentation d’organisme
BERTRAND, Valérie, CEDAL FRANCE=CENTRE D'ETUDE DU DEVELOPPEMENT EN AMERIQUE LATINE
CEDAL FRANCE (Centre d’Etude du Développement en Amérique Latine) - France - cedal (@) globenet.org