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dialogues, propositions, histoires pour une citoyenneté mondiale

Entreprendre en milieu défavorisé -28-

Appui aux initiatives économiques au Pays Dogon, au Mali

Catherine CHAZE

06 / 1993

En 1989, un volet " diversification des activités économiques" est introduit répondant à une double préoccupation:

- promouvoir des activités non liées aux aléas climatiques (création de revenus stables en saison sèche et en prévision des variations possibles de la production agricole)

- assurer l’équilibre financier du système à long terme en contribuant significativement à la création de richesses dans les villages ayant une caisse.

1 - Une première phase expérimentale a permis au projet:

- d’organiser des réunions d’animation dans les villages pour identifier de possibles activités "innovantes" et des promoteurs

- d’acquérir une bonne connaissance du tissu économique local par un suivi rapproché de quelques promoteurs (collecte de données chiffrées).

Des secteurs d’activité prioritaires ont ainsi été identifiés: textile, forge, élevage, transformation de produits agricoles...

Dans chacun de ces secteurs ont été réalisées des formations techniques, des études de marché, la mise au point de produits nouveaux... ceci avec pour objectif un développement d’ensemble de chaque filière au sein de la zone touchée par les caisses. Deux fonds d’appui avaient été mis en place:

- un fonds de recherche pour subventionner les actions non directement rentables (formations professionnelles, voyages d’étude...)

-un fonds d’innovation: crédits à un taux préférentiel (12 % par an)pour financer les activités "innovantes" identifiées ne pouvant être prises en charge par les CVEC (manque de disponibilités et incapacité à financer les risques que comportent ces activités).

En 1992, 12 prêts furent ainsi accordés d’un montant de 100 000 à 200 000 FCFA (1 FF=50 FCFA)(généralement des crédits en fonds de roulement).

2 - Depuis 1993, l’autonomisation technique et financière du mouvement des caisses d’épargne crédit a conduit à une réflexion sur la pérennisation de l’outil économique et sur son articulation avec l’outil financier.

Dans un souci de diffusion plus large (augmenter l’impact sur le développement local, assurer la viabilité de la structure d’appui), le programme:

- a commencé un travail de capitalisation des résultats en constituant des dossiers par secteur d’activités

- s’est étendu à l’ensemble des activités économiques, innovantes ou traditionnelles.

Le mode d’appui financier s’est également modifié suite à deux constats :

- perception du fonds d’innovation par les villageois comme une concurrence par rapport aux caisses

- difficulté pour délimiter ce qui est innovation de ce qui est amélioration de l’existant.

Depuis 1992, une procédure de refinancement effecté (prêt de la Banque Nationale de Développement Agricole à la CVEC)a été mis en place pour financer les activités nécessitant des fonds importants et un suivi de gestion.

* Le comité de gestion de la CVEC effectue une première pré-faisabilité de l’idée et vérifie si le promoteur a les capacités requises.

* Il sollicite alors l’appui des animateurs du projet (plus tard du cadre de la structure d’appui locale= Service Commun)pour élaborer le dossier de financement avec le promoteur.

* Le dossier est présenté à l’association intercaisses de la zone qui le soumet elle-même à la BNDA.

Les taux, montants et types de garantie sont négociés au cas par cas selon les activités promues (taux: 20 à 40 % par an, durée de 6 mois à 3 ans, 10% du crédit déposé par le promotauer à la BNDA comme garantie).

En 1992, 4 dossiers de refinancement affecté ont été ainsi financés. En septembre 93, une dizaine de dossiers de ce type devraient être négociés témoignant d’un intérêt croissant des entrepreneurs et des CVEC pour la démarche.

Mots-clés

diversification des productions, crédit, épargne, innovation


, Mali, Pays Dogon

Commentaire

A retenir de cette expérience:

- la nécessité d’un " accompagnement" économique du crédit que l’on commence d’ailleurs à sentir sur d’autres projets d’Epargne Crédit menés par le CIDR dans d’autres régions.

- la nécessité pour asseoir le mouvement et assurer la viabilité de la structure d’appui de ne pas s’en tenir au financement de micro-activités (passage au financement de petites entreprises).

- le changement culturel introduit avec la notion d’activités innovantes et d’entreprises individuelles dans une société à caractère très traditionnel et communautaire. Touchant principalement les jeunes et les femmes, le programme a démarré difficilement vu la resistance des vieux et des notables.

Mixant Epargne Crédit et Formation, ce projet est à suivre pour comprendre quelle articulation financière sera établie entre les deux pour assurer la viabilité de la structure d’appui.

Source

Littérature grise

CIDR

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