Un organisme de formation sur les métiers de l’environnement

L’histoire de l’Institut de l’écologie en milieu urbain (Idemu) a commencé avec l’engagement de deux associations de réinsertion par l’emploi : Espace (Hauts-de-Seine) et Halage (Seine-Saint-Denis). Dès 1995, ces associations avaient en effet développé des projets dans le cadre des contrats emplois-verts en Ile-de-France. Halage avait notamment élaboré un parcours de formation qualifiante, la formation d’agent de l’environnement en milieu urbain (Ademu). Grâce à un enseignement alliant apprentissages théoriques, stages pratiques et visites d’équipements (stations d’épuration d’eau, centres d’enfouissement technique...), l’agent de l’environnement en milieu urbain devait devenir un technicien maîtrisant les connaissances de base de l’écologie et du développement durable.

Or cette formation a suscité un vif intérêt auprès de plusieurs collectivités locales : "On nous demandait si nous ne pouvions pas présenter d’autres formations dans le domaine de l’environnement. Nous y avons réfléchi et notre réponse fut la création de l’Idemu", se rappelait Dieter Becker, directeur de l’Idemu.

C’est ainsi qu’en 1996 est né l’Idemu, implanté sur l’Ile-Saint-Denis, en réponse à des besoins exprimés par des associations et des collectivités locales réfléchissant sur la nécessaire restructuration de l’économie dans un contexte fortement marqué par le chômage.

L’Idemu s’est alors positionné à la charnière entre l’émergence de nouvelles activités (métiers de l’environnement, de la promotion urbaine, services de proximité...) et la création de métiers reconnus professionnellement et socialement.

Il s’agit de développer des actions d’information et de formation sur les savoir-faire liés à l’environnement et à l’énergie, dans une démarche de développement durable. Ses objectifs rejoignent les quatre grands principes mis en avant par l’État en matière d’environnement : conserver et restaurer le patrimoine, les ressources et la qualité de vie ; limiter le gaspillage des ressources, les flux et les rejets ; développer la production de biens, de services et de ressources durables ; mobiliser la population pour une nouvelle citoyenneté écologique. Ses actions touchent aux différents domaines de l’environnement en milieu urbain - déchets, cadre de vie urbain, espaces naturels et paysagers, eau, énergie et transport.

L’Idemu développe alors quatre compétences :

1. L’information, la formation, la qualification et la professionnalisation des acteurs :

L’activité première de l’institut reste la mise en oeuvre de formations à différents niveaux : dans le cadre de l’insertion (les personnes en processus d’insertion qualifiante et les jeunes), dans le cadre de la formation professionnelle (Ademu, animateur-paysage-patrimoine, garde de l’environnement, ambassadeur du tri...), dans le cadre de la formation continue (pour des collectivités locales notamment) et par la mise en place de formations personnalisées à partir de commandes spécifiques. Ces formations se font en alternance, en tablant sur une réelle liaison avec le monde du travail (les chantiers-écoles représentent ainsi un outil pédagogique privilégié) ; elles cherchent à valoriser une approche globale des problématiques de l’environnement en milieu urbain et abordent la question de la communication de proximité.

Ces préoccupations ont notamment donné lieu à la création d’une formation, celle d’agent de l’environnement de proximité. Celui-ci intervient globalement sur l’environnement d’un territoire donné. Il réalise essentiellement des travaux de maintien, d’entretien et de valorisation du cadre de vie en restant au plus près des préoccupations quotidiennes des usagers et des habitants. Ses missions peuvent être définies comme suit :

- sensibiliser : créer un climat propice à la valorisation de l’environnement, au dialogue entre les différents acteurs chargés de promouvoir le cadre de vie ;

- veiller, intervenir et entretenir : participer à la collecte des éléments permettant d’analyser l’évolution du cadre de vie, participer à la recherche de solutions permettant de réduire les déséquilibres.

Cette formation a d’ailleurs été reconnue et labellisée. La fonction d’agent de l’environnement de proximité est dorénavant considérée comme un véritable métier.

2. La recherche et les études

L’Idemu se fixe en parallèle une mission de réflexion, par le biais d’études en France et en Europe sur le développement durable, l’écologie urbaine, le travail... Des outils ont été mis en place, en particulier un centre de ressources dans le domaine de l’écologie urbaine. Et l’Idemu déploie par ailleurs une activité d’ingénierie de projet, y compris en dehors des pays européens.

3. Le transfert des compétences vers d’autres pays (Afrique, Caraïbes françaises, Europe ...).

Ce transfert devra permettre de créer un échange équilibré avec d’autres pays ainsi que l’expérimentation des modes opératoires développés en France. Trois projets sont en cours ou en développement : la réorganisation de la collecte des déchets à Abidjan en Côte d’Ivoire, la création de plusieurs dizaines de poste d’agent de l’environnement de proximité au Sénégal, l’expérimentation d’un nouveau profil de poste lié à l’environnement plus accessible aux femmes dans quatre pays (Allemagne, Espagne, France, Italie).

4. L’animation de réseau

L’Idemu anime le réseau Territoires-Environnement-Emplois d’Ile-de-France (TEE IdF), un réseau francilien de ressources emplois-environnement. L’Idemu a plusieurs objectifs : développer l’implantation du réseau, participer au développement de nouveaux services, participer à l’identification et la définition de nouveaux métiers, participer à la professionnalisation des emplois créés.

Ainsi, la démarche de veille et d’accompagnement des métiers émergents développée par l’IDEMU permet sans aucun doute de mieux asseoir les métiers du secteur de l’environnement et de participer à leur évolution.