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Se battre pour améliorer la qualité et le niveau de vie dans les pays d’Amérique centrale

Au Costa Rica, l’organisation non-gouvernementale féministe CEFEMINA (Centre féministe d’information et d’action) se bat pour le droit de tous à un logement décent

Juliette LABRE, Claire GOLSE

12 / 2001

CEFEMINA travaille depuis vingt-quatre ans pour l’amélioration de la qualité de vie des femmes au Costa Rica. Cette ONG s’organise autour de trois champs d’action : l’obtention de micro-crédits, l’assistance psychologique aux femmes victimes de violences domestiques et sexuelles, l’accès à un logement décent ou « bono de la vivienda ». Actuellement, 1 400 familles sont affiliées au comité Habitat de l’organisation et bénéficient d’aides logistiques et à la construction de leur maison ayant l’appellation de « logement populaire ». Pour obtenir cette appellation, les maisons doivent avoir une superficie limitée. Afin de favoriser leur construction, l’Etat a instauré une loi qui propose une aide financière (1,8 million de colombs par maison) et une exonération d’impôts. L’ONG s’est battue pendant quinze ans pour l’obtention de cette loi, qui montre enfin, de la part du gouvernement, une prise de conscience de l’importance du logement décent pour tous. L’organisation a d’abord commencé par faire un travail dans les banlieues des grandes villes. Elle défendait alors le statut du locataire pour le droit à un logement décent. Une loi existait mais n’était pas respectée : le droit du locataire à ne pas payer son loyer si le logement était considéré comme insalubre. CEFEMINA a coopéré avec les inspections sanitaires et systématiquement appuyé les plaintes. Devant le manque d’implication de l’Etat, l’association a utilisé comme moyen de pression la grève de la faim, l’accès à un logement décent devant devenir une priorité, et trouvé comme solution pour reloger le plus grand nombre, la construction. Pour ce faire, CEFEMINA s’est entourée d’ingénieurs du bâtiment et de constructeurs. Cependant, les moyens financiers des familles restant toujours insuffisants, de nouvelles manifestations ont été organisées pour obtenir une aide financière de l’Etat. La pression sur les pouvoirs publics a été telle que la loi sur la subvention à la construction a été adoptée. Aujourd’hui, l’ONG ne perçoit pas d’aide financière mais sert de relais entre la population et l’Etat. Une maison populaire coûte environ 2,5 millions de colombs. L’Etat participe à hauteur de 1,8 million, le reste étant à la charge du bénéficiaire, qui s’engage à rembourser en quinze ans de crédit. Le rôle de l’organisation est de faire participer les familles à la construction de leur logement et de négocier pour elles des taux de remboursement avantageux.

L’aide « bono de la vivienda » s’adresse à tous les habitants du Costa Rica, qu’ils soient originaires du pays ou étrangers en situation régulière, à partir du moment où ils ne possèdent pas de logement. L’aide est accordée une seule fois par couple (ce qui peut poser problème en cas de familles recomposées). De plus, pour les familles les plus défavorisées ou ayant beaucoup d’enfants, un supplément d’aide est apporté. Cette aide appelée « IMAS » permet de payer la totalité du coût de l’habitation. A l’origine distribuée en grande partie aux populations urbaines, l’aide « bono de la vivienda » a été de plus en plus sollicitée par les populations rurales, ce qui explique une collaboration de CEFEMINA avec Costa Rica-Canada, organisation axée sur l’amélioration de la qualité de vie dans les campagnes. Actuellement, l’Etat exerce un contrôle important sur le nombre d’ONG intervenant dans le pays. Il veut en effet limiter leur poids et éviter les dérives. C’est une des difficultés que continue à rencontrer CEFEMINA. Son action a pourtant permis une hausse générale de la qualité de vie et un développement des micro-entreprises au sein même des habitations. La conséquence de ces améliorations est, notamment, une réduction conséquente du nombre d’enfants abandonnés dans le pays.

Mots-clés

accès au logement, financement du logement, logement social


, Costa Rica

Commentaire

Aujourd’hui, de plus en plus d’habitants ont connaissance de l’existence de cette aide et il arrive souvent qu’elle soit reconduite, à leur demande, des parents aux enfants. Elle devient ainsi « une tradition familiale ». Il faut alors faire attention aux confusions, dans la mesure où ce qui est une aide indispensable à la qualité de vie au Costa Rica peut être perçu ailleurs comme une forme de charité et d’assistanat.>

Notes

AGUIIRRE BABILLA Jagne Patricia, San Pedro, de Taco Bell 200oeste, 100 Norte, Casa esquinera Rosada, tel/fax :00(506)224.39.86, cefemina@sol.vacsa.co.cr, paty_aguirre15@hotmail.com/NOTES

Fiche rédigée dans le cadre de l’Assemblée Mondiale des Citoyens, Lille, décembre 2001.

Entretien avec AGUIIRRE BABILLA Jagne Patricia

Source

Entretien

IUP ENVAR (Institut professionnel pour l’aménagement et l’environnement) - France

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