Georges THILL, Jean-Paul LEONIS
01 / 2002
Dans les campagnes, les activités sont mises en question par la rationalisation de l’agriculture. Les populations veulent bien rester habiter à la campagne à condition que soient satisfaits les besoins de repenser les affaires agricoles dans un contexte de production économique nouveau ou plus élargi. Ainsi, on peut obtenir un développement économique positif si l’on prend attention aux déchets et au traitement des déchets, notamment dans le cadre de la production énergétique. Trois types de déchets sont particulièrement intéressants: les déchets de bois, de paille, les déchets biologiques domestiques, les déchets industriels et les déchets produits par l’élevage. La conscience de co-générer électricité et chaleur avec des effets immédiats sur le développement économique d’un pays comme le Danemark est née dans les communautés locales, ce qui montre l’importance de ces communautés pour l’énergie et le développement durable.
Un intérêt et un soutien financier s’est manifesté du côté du Ministère danois de l’énergie et de l’environnement à condition de traiter ce problème de manière décentralisée. De surcroît, le Département d’énergie et d’environnement de l’Université d’Aalborg s’est impliqué et a passé 15 ans à préparer le Ministère à adopter une attitude de travail en décentralisation pour la production énergétique à partir des ressources agricoles locales. Plus de 100 villages danois disposent actuellement de leur propre fourniture énergétique, basée sur le gaz naturel ou les énergies renouvelables. Outre l’autonomie énergétique considérable fournie de cette façon, on relève, au niveau du pays, une réduction sensible de la pollution par le CO2. En parallèle, les fermiers et les forestiers trouvent et fournissent une nouvelle chance de faire de l’argent par le recours aux déchets. De nouveaux jobs sont ainsi créés dans les zones rurales qui, faute d’emploi, se désertifiaient.
Avec l’expérience populaire et l’intervention de scientifiques de l’Université d’Aalborg, la cogénération gaz-électricité est devenue ainsi un système moderne et tout un réseau informatique a été établi pour, à la fois, favoriser de façon interne aux zones concernées et sur l’extérieur le recours à la cogénération.
Dans la communication de Barbara Diklev, une figure de l’organisation de la valorisation de cette cogénération par un système décentralisé à partir du biogaz montre à quel point toute une efficacité thermodynamique peut être acquise en s’appuyant sur la demande énergétique des usagers et sur l’utilisation décentralisée des ressources. Ce qui importe, c’est des systèmes finaux d’usage qui doivent être adaptés à la demande. Ces systèmes doivent s’alimenter sur des sources énergétiques locales et des systèmes de conversion et de transmission de l’énergie produite à partir de ces sources. Se combinent à la fois des compétences traditionnelles, apportées par les villageois, et la plus-value scientifique et technique nécessaire à l’efficacité thermo-dynamique pour répondre aux usages finaux.
développement durable, agriculture, traitement des déchets, énergie renouvelable, énergie de la biomasse, utilisation rationnelle de l’énergie (URE)
, Danemark
Le problème de l’énergie est d’abord un problème de capacité d’autonomisation pour se prémunir contre une vulnérabilité dans le domaine énergétique. L’expérience danoise, dans des zones rurales, est éloquente pour faire revivre et redéployer toute une vie locale, y compris sur le plan des emplois et de la valorisation de toutes les ressources naturelles et humaines. On mesure une fois de plus l’importance du développement local dans le cadre d’un développement durable.
Compte rendu de colloque, conférence, séminaire,…
Barbara Diklev, PRELUDE, Renewable energy as a means of jobs creation in rural areas and the benefit of information technology in the process, Georges Thill, 2001 (Belgique), numéro spécial hors série, p.467-471
Prélude International (Programme de Recherche et de Liaison Universitaires pour le Développement) - Facultés universitaires, 61 rue de Bruxelles, 5000 Namur, BELGIQUE - Tél. 32 81 72 41 13 - Fax 32 81 72 41 18 - Belgique