L’association Santé mentale et culture et l’intersecteur de psychiatrie infanto-juvénile de Saint-Denis ont été à l’initiative de la création de ce lieu d’accueil en octobre 1997. Le point d’accueil s’adresse aux jeunes en difficulté de 10 à 25 ans. Pour la moitié, les jeunes viennent spontanément par le bouche à oreille, et pour l’autre moitié, ils sont adressés par les services sociaux, les écoles et le secteur de psychiatrie infanto-juvénile. Une trentaine de jeunes sont présents en moyenne chaque jour entre 16 h et 20 h. L’accueil est gratuit et fonctionne sans rendez-vous, hormis pour les adultes (parents et professionnels) hors des heures réservées aux jeunes.
La particularité de ce lieu d’accueil est qu’il ne dispense ni soins, ni consultations. Le Point accueil jeunes se veut être une "institution de médiation", en tant que point d’articulation entre l’adolescent et le monde, et espace intermédiaire entre l’école et le monde du travail, entre la famille et l’autonomie individuelle. C’est un espace d’accueil et de rencontre, où les intervenants sont à l’écoute des adolescents, en aidant leur demande à se construire. C’est aussi un espace de rencontre et de socialisation où cinq ateliers culturels sont animés par des professionnels (informatique, arts plastiques, pratique de l’image, musique et théâtre).
L’accès à la culture comme redynamisation de soi-même
Pour Abram Coen, responsable d’un secteur de psychiatrie infanto-juvénile de Seine-Saint-Denis et membre fondateur de l’association Santé mentale et culture, "Ce qui compte pour faire échec à la souffrance et à l’état de coupure qui la caractérise, c’est la rencontre, un lieu pour faire du lien. C’est en cela que l’accès à la culture permet l’accès aux soins. Et pas seulement en matière de santé mentale". (in Viva, octobre 1998). La médiation culturelle n’a pas pour objectif d’occuper les jeunes mais de chercher à susciter chez eux le désir d’entreprendre une activité, de s’impliquer dans sa réalisation, de se surpasser vis-à-vis de soi-même et des autres et ainsi de gagner de la confiance en soi. Un projet dans l’atelier "Pratique de l’image" a ainsi consisté, dans le cadre de la coupe du monde de football 1998, à réaliser un documentaire sur les footballeurs. Des visites de lieux culturels sont menées afin que les jeunes retrouvent la curiosité et le plaisir de découvrir leur environnement proche.
205 jeunes ont été reçus pendant les 12 premiers mois de fonctionnement : la tranche d’âge de 9 à 16 ans est très représentée (82 pour cent) et les jeunes sont en majorité des garçons (62 pour cent). Parmi les plus de 16 ans, les filles sont par contre majoritaires. Les demandes sont différentes suivant le sexe : les filles recherchent plus l’écoute et la parole tandis que les garçons sont sensibles au cadre structuré du lieu.
politique de santé, santé mentale, médecine préventive, jeune
, France, Seine-Saint-Denis, Saint Denis
Financements de l’association : DDASS, hôpitaux de Saint-Denis, Conseil général, FAS, Fondation de France, ville de Saint-Denis
Personnel : 3 accueillants permanents, 1 ou 2 intervenants de l’intersecteur, 1 psychiatre, 1 à 3 stagiaires, 1 ou 2 professionnels animant les ateliers.
Coordonnées : 29, rue Gabriel Péri, 93200 Saint-Denis - Tél/fax : 01 55 87 01 21 - pajsd@hotmail.com et pajsd@club-internet.fr
Ce lieu est étudié dans le rapport de Marine Zecca, "Lieux d’écoute" entre révolution moléculaire et cache-misère. Rapport du groupe de travail du dispositif "Lieux d’écoute" de la Seine-Saint-Denis 1997-1998, Bobigny, Conseil général de Seine-Saint-Denis, 1998 (pp. 24-29).
Cette fiche a été réalisée dans le cadre d’un cycle de qualification qui a abouti à une publication de Profession Banlieue "Santé, précarité, dépendance", parue en 1999.
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