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dialogues, propositions, histoires pour une citoyenneté mondiale

Oser créer

Les associations d’appui aux créateurs proposent une politique ambitieuse pour la création d’entreprise

Robert DOUILLET

05 / 2001

Les créateurs d’entreprises au sens large créent chaque année environ 500 000 emplois, et sont de loin et depuis longtemps les premiers créateurs d’emplois. Toutefois, depuis 1990, sommet de la courbe, le nombre de créations ne cesse de diminuer alors que les secteurs propices à la création d’emplois se développent (activité de services aux entreprises par exemple) et que la santé de l’économie s’améliore. De plus, selon certaines données statistiques uniquement 20 % des créations nouvelles d’une génération donnée auront connu un dépôt de bilan cinq ans après, (et non un créateur sur deux comme on nous l’affirme trop souvent).

Mais la création d’entreprise n’est pas uniquement un formidable gisement d’emplois, mais peut être aussi levier d’innovation, de découverte de créneaux de développement, d’invention de nouveaux produits et de nouveaux services, bref un important facteur de croissance économique en tant que telle.

Enfin, l’initiative économique des citoyens, dés lors qu’elle est accessible au plus grand nombre est aussi un vecteur du renforcement social.

Il y a donc une grande distance entre cette richesse potentielle et la réalité. Cette distance peut s’expliquer par les paradoxes suivants :

- Les valeurs d’initiatives et de responsabilités individuelles sont des valeurs montantes de plus en plus largement partagées, et pourtant les institutions et les statuts sociaux dans nos sociétés sont plutôt basés sur la sécurité garantie par l’état ;

- Si l’envie d’entreprendre est de plus en plus partagée dans tous les milieux sociaux, ce mouvement de fond se heurte à une rigidité sociale et au constat que les créateurs d’entreprises sont 4 fois sur 5 des fils ou des parents d’autres entrepreneurs ;

- Les personnes les plus diplômées ont une voie déjà tracée au sein d’entreprises existantes, ce qui fait que le risque d’entreprendre repose sur ceux que l’appareil d’enseignement a le moins outillé pour l’assumer ;

- La démarche d’entreprise est une démarche individuelle qu’il est difficile d’intégrer dans la solidarité collective.

Pour combler cette distance entre richesse potentielle et réalité, il est indispensable de travailler sur les trois domaines suivants :

- Enclencher une promotion globale de l’esprit d’entreprendre et de l’innovation. Ceci peut se réaliser à chaque étape de l’enseignement, par une campagne nationale de communication ou par la capitalisation et la diffusion d’expériences (plus ou moins) reproductibles.

- Accompagner les créateurs afin de faciliter leur démarche, en approfondissant et en reconnaissant le professionnalisme des accompagnateurs, en modifiant le statut social et administratif du futur créateur pour diminuer le risque qu’il prend en cas d’échec (et limiter son angoisse), et faciliter l’implication des entreprises dans le développement local en leur octroyant des soutiens financiers directs, des avantages fiscaux, etc...

- Mieux mobiliser l’épargne classique et de nouvelles ressources financières autour des créateurs.

Mots-clés

entreprise, entrepreneur, petite et moyenne entreprise, emploi, chômage, emploi précaire, création d’entreprise, économie, financement, structure d’appui, fiscalité


, France

Commentaire

L’ouvrage est un document collectif, même si Benoît Granger a été la seule personne à tenir la plume. Il est en effet la transcription d’importants travaux de plusieurs années effectués au sein d’un collectif d’organismes et de réseaux - le collectif Synergies - qui a comme objectif de stimuler et d’aider la création d’entreprises par la mise en ouvre d’outils de financements, d’accompagnement et de conseil aux créateurs.

Comme le rappelle le délégué général de Synergie, cet ouvrage est tout d’abord l’expression d’un credo très fort en l’initiative comme solution aux problèmes de l’emploi. Mais il veut aussi faire passer l’idée que seule une politique globale et sur le long terme, réunissant les efforts de tous les acteurs de la société, peut permettre de réussir. Il montre enfin que le créateur d’entreprise n’est pas un cow-boy solitaire, mais un homme entouré qui peut développer son initiative au sein de fortes solidarités.

" Oser créer " est un ouvrage très pragmatique, fruit de réflexions communes de personnes diverses mais toutes compétentes voire professionnelles sur le sujet. On ne se perd pas dans des considérations philosophiques. Au contraire, analyses précises et très nombreuses propositions concrètes sont établies à partir d’expériences vécues, de connaissances de terrain, de savoir-faire et de compétences indiscutables. C’est un ouvrage que les spécialistes du sujet apprécieront et que les autres pourront lire avec intérêt et facilité, que leur domaine de prédilection soit social, économique ou financier.

Source

Livre

GRANGER, Benoît, Oser créer, Charles Léopold Mayer in. Dossier pour un débat, 2000 (FRANCE), 106, 230 p.

GEYSER (Groupe d’Etudes et de Services pour l’Economie des Ressources) - Rue Grande, 04870 Saint Michel l’Observatoire, FRANCE - France - www.geyser.asso.fr - geyser (@) geyser.asso.fr

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