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dialogues, propositions, histoires pour une citoyenneté mondiale

Trois appréciations de partenariats jugés réussis par des responsables sahéliens (Sénégal)

Sara DIOUF, Mathieu DIOUF

02 / 1998

1/ Sara Diouf (Sénégal, Fissel, association Jig-Jam) :

"Ce que j’apprécie, c’est l’accompagnement que j’ai vécu avec certains partenaires, OXFAM GB (Grande-Bretagne) surtout. Parce qu’une fois qu’une idée a germé en nous, OXFAM GB ne nous laisse pas; elle nous assiste. Elle nous incite même à voir jusqu’où nous pouvons aller dans notre idée. Je donne un exemple : la radio rurale. L’idée est venue de nous-mêmes. A un moment donné, nous nous sommes mis, entre nous dans notre bureau, pour discuter des problèmes de communication que nous avions. Nous en avons parlé à gauche et à droite, dans les groupements, dans les populations pour savoir comment nous allions les résoudre. On s’est demandé si on pouvait avoir une radio rurale".

2/ Mathieu Diouf (Sénégal, Gossas, association ARAF) :

a) "L’aide est toujours utile même si il y a parfois des conditionnalités; si celles-ci sont discutées et réalisées d’un commun accord, il n’y a pas de problème. Le partenariat le plus réussi c’est celui où les gens se retrouvent le plus souvent possible pour discuter sur l’argent, sur l’organisation en tant que telle, sur les problèmes rencontrés. C’est ce genre de partenariat qui est recherché. Parfois, il y a des programmes dont l’argent nous amène plus de problèmes qu’avant et qu’on ne peut régler tout seul. Il faut alors que quelqu’un vienne pour nous aider à régler cela ! Le mieux est le partenariat "complet" comprenant la concertation et le suivi rapproché.

b) Il faut que nous-mêmes essayons de voir comment les partenaires obtiennent l’argent et la façon dont les membres des groupements l’utilisent. Je suis allé en France, chez des amis paysans, et j’ai vu comment eux collectent l’argent pour nous aider. Souvent, ce ne sont pas les plus riches là-bas qui aident les plus pauvres ici. Ce sont souvent les plus pauvres là-bas qui aident les pauvres d’ici, au Sénégal. Par exemple, pour financer le puits de chez nous, ils mettent sur les ronds-points, les carrefours, les places publiques, des affiches disant : "Pour appuyer telle activité au Sénégal ! Pour appuyer le Sénégal !". On dit souvent que ces gens-là, quand ils viennent, sont plein d’argent alors qu’ils ont de la peine à collecter de l’argent pour nous aider ! Une dizaine de jeunes ont voyagé en France. Je dis à chaque fois qu’il faut que les autres également aillent voir la façon dont les gens de là-bas obtiennent de l’argent pour nous. La plupart de nos animateurs ont voyagé et l’ont constaté. Ils doivent être conscients que l’argent envoyé ici n’est pas ramassé comme cela, facilement, dans la rue".

3/ Joséphine NDIONE (Sénégal, Thiès, GRAIF) :

"On a quand même des problèmes avec des partenaires, par contre on a aussi des partenaires qui ne nous posent aucun problème. Par exemple, on a eu un partenaire qui nous a soutenu pendant trois années et au bout de ces trois années, vers la fin, on a fait un nouveau programme qu’on a envoyé. Cela a été tellement facile, tellement rapide que l’on ne s’attendait même pas à ce que ce nouveau programme soit appuyé par ce partenaire. Il y a eu des questions de posées, des questions d’éclaircissement mais cela n’a pas pris trop de temps et cela a été financé dès la première année. C’est quelque chose qui nous a beaucoup facilité le travail et cela nous a beaucoup soulagé et appuyé. Parce que sinon, on serait vraiment dans la catastrophe totale".

Mots-clés

organisation paysanne, ONG du Nord, développement local, solidarité, négociation, concertation, structure d’appui


, Sénégal, Fissel, Gossas, Thies

Commentaire

Certaines ONG du Nord sont particulièrement appréciées pour leur capacité d’écoute et d’accompagnement (un partenariat complet comprenant la concertation et le suivi rapproché), pour la transparence qu’ils acceptent (invitant les responsables des organisations aidées chez eux), et aussi pour la rapidité et la fiabilité des apports d’aide une fois la confiance établie et les premières actions en commun réussies.

Notes

Plusieurs fiches rapportent l’expérience et l’opinion de deux responsables paysans et de la fondatrice d’un organisme d’appui dont les témoignages sont reproduits ici.

Voir sur M. Sara DIOUF les n° DPH : 7.201; 7.202; 7.499.

Sur M. Matthieu DIOUF : 7.481.

Sur Mme Joséphine NDIONE : 5.228; 5.229.

Entretien avec DIOUF, Sara ; DIOUF, Matthieu ; NDIONE, Joséphine

Source

Entretien

LECOMTE, Benoît à Thiès en décembre 1997.

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