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dialogues, propositions, histoires pour une citoyenneté mondiale

La gestion du peuplement à Reynerie, Toulouse

12 / 1993

1. LE SITE:

- Le quartier du Mirail : une cité grand ensemble où coexistent 3 organismes HLM (un office public et 2 sociétés anonymes), une architecture où tous les immeubles sont attenants et communiquent par une passerelle (Le Corbusier). Les commerces, équipements et autres bâtiments publics, intitialement prévus dans le projet, n’ont jamais été réalisés. Le quartier a connu une dégradation, une dépréciation progressives qui ont suscité, en 1985, la mise en place d’une opération de DSQ (taux de rotation : 18%, de très nombreuses grandes familles, des ménages jeunes, un taux de chômage élevé, une population immigrée nombreuse...). En 1987, la ville de Toulouse et les organismes HLM, en concertation avec la circonscription d’Action sanitaire et sociale, décident de mettre en place un programme de rééquilibrage progressif du peuplement.

2. LES OBJECTIFS:

- visés par les organismes HLM, les pouvoirs publics, la CAF :

* réduire les phénomènes de ghetto

* améliorer la vie sociale

* rechercher des compromis entre la demande individuelle et le problème collectif

- opérationnels :

* mettre en place une politique d’attribution fine : prendre en compte la suroccupation des logements, favoriser la décohabitation et les mutations

* conduire un rééquilibrage de la répartition de la population suivant les tranches d’âge, les catégories socio-professionnelles et les nationalités

* permettre à des familles "lourdes" de se reloger dans des logements adaptés

* améliorer le service rendu aux habitants, le cadre de vie, en adpatant les modes de gestion (gestion rapprochée)

* faire émerger des projets collectifs pour un meilleur fonctionnement social dans le quartier, pour une adaptation des modes de gestion

3. LA METHODE:

En 1987, des équipes de gestion territorialisées du peuplement ont été sélectionnées par les organismes et mises en place sur chaque bâtiment. L’expérience a été soutenue et animée par le CREPAH Midi-Pyrénées, d’abord sur 450 logements, puis sur 900. Ces collectifs de travail se sont constitués sur un mode volontairement technique, afin de faire travailler ensemble les différents acteurs sur le fonctionnement social du quartier (accueil des nouveaux entrants par exemple)et sur l’adaptation des modes gestionnaires aux spécificités du quartier. Ils ont ainsi cherché à:

* mieux connaître les fonctions, rôles et objectifs de chacun

* mieux résoudre les difficultés pouvant surgir entre les différentes institutions

* mieux intégrer la problématique du logement (adaptation des services)

* mieux actualiser les données socio-démographiques, les réseaux de communication

Le travail a été organisé par thèmes : impayés, attributions...

4. LE RESULTAT FIN 1989:

* un équilibrage plus ou moins sensible de la répartition de la population par immeuble

* un élargissement des critères de mutation

* la prise en compte de l’idée de rapprochement familial ou amical

* la création de réseaux d’entraide : rôle des travailleurs sociaux (association Reflet, Amicale des locataires)

* la diminution des impayés de loyers.

Les rencontres entre îlotiers et associations ont suscité la prise en compte des problèmes de sécurité dans le quartier. Les associations d’habitants, non partie prenante au début de l’opération (les équipes ont été délibérément constituées snas la participation des habitants)se sont rapidement impliquées dans la mise en oeuvre du projet.

Mots-clés

logement, logement social, réhabilitation de l’habitat, association d’habitants


, France, Toulouse, Haute-Garonne

Commentaire

Les limites du projet : une reconnaissance tardive du rôle des associations d’habitants; l’image inchangée du quartier (les ghettos ont été déplacés dans des immeubles privés); le temps nécessaire à la mise en place de la structure; l’articulation entre le travail à l’échelle d’une cage d’escalier et l’amélioration du fonctionnement social de l’ensemble de la cité; le cloisonnement de la gestion entre les trois organismes HLM du quartier et entre quartiers. Il est difficile de concilier intérêts collectifs et intérêts particuliers dans la mise en oeuvre d’une nouvelle forme de gestion en raison de la contradiction entre les deux logiques de satisfaction individuelle et collective. La fin de la mission du CREPAH engendre un relâchement des concertations entre travailleurs sociaux et organismes HLM. Les seuls thèmes retenus ont été : les dettes de loyer, les familles "lourdes", les demandes de logement des familles repérées par les travailleurs sociaux.

Notes

Cette fiche a été réalisée dans le cadre de l’évaluation de la politique de réhabilitation du logement social, animée par la Direction de l’Habitat et de la Construction du Ministère de l’Equipement, du Logement et des Transports, Arche de la Défense, Paroi Sud, 92055 Paris-La Défense Cedex 04

Source

Littérature grise

GANDIE, N.; LAVABRE, A.M., CAISSE D'ALLOCATIONS FAMILIALES DE LA HAUTE GARONNE (France)

Caisse d’Allocations Familiales de la Haute Garonne - 24 rue Riquert, 31000 Toulouse, FRANCE - France - www.hautegaronne.caf.fr

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