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dialogues, propositions, histoires pour une citoyenneté mondiale

Construire la paix entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie

Rena TAGIROVA

06 / 1999

J’aimerais vous parler de l’initiative, lancée par deux femmes issues de deux camps opposés, qui a constitué le commencement du processus de construction de la paix dans cette région.

En 1988 a commencé le conflit autour du Nagorny-Karabakh entre l’Azerba<djan et l’Arménie. Il s’agit d’un petit territoire enclavé en Azerbaïdjan et peuplé par des Arméniens.

Ce conflit a eu pour résultat 11 années de guerre qui ont causé beaucoup de destructions, beaucoup de morts, l’existence d’environ 1 million de réfugiés, l’occupation de 20 pour cent du territoire de l’Azerbaïdjan. Et le résultat le plus affreux : une haine mutuelle, le terme mis aux relations amicales et la vengeance en héritage pour les générations à venir. Au cours de ces sombres temps, deux femmes, meneuses de comités locaux de la Helsinki Citizens ’Assembly, se sont rendu compte de la nécessité de sortir de cette situation en initiant un dialogue pacifique. Les femmes et les jeunes ont engagé ce dialogue. Beaucoup d’actions collatérales ont eu lieu, mais j’aimerais parler plus précisément d’une action appelée le ’couloir de la paix’.

En juin 1994 la décision a été prise de tenir une rencontre entre des jeunes et des femmes à la frontière de l’Azerbaïdjan et de l’Arménie, à l’endroit appelé Kazakh-Idjevan, dont on avait prévu qu’il serait le théâtre d’opérations militaires. La réunion s’est déroulée comme suit : le groupe de femmes azeries a traversé la frontière et pris part à la rencontre sur le territoire arménien, et le groupe de jeunes Arméniens a passé la frontière dans l’autre sens pour rencontrer les jeunes Azeris sur le territoire de l’Azerbaïdjan. Le principal sujet à l’ordre du jour était bien sûr les moyens de faire cesser les combats dans cette région et de proclamer cette zone ’Couloir de la Paix’, qui aurait été un lieu pour les négociations, au cas où le régime de cessez-le-feu , daté du 12 mai de la même année, serait violé. L’idée de constituer une ’barrière humaine’ entre les combattants si les opérations commençaient a aussi été discuté au cours de cette réunion . Un autre résultat de cette réunion fut un accord sur le fait d’échanger systématiquement les informations et d’organiser des programmes culturels collatéraux.

Cette réunion, ainsi que d’autres actions de ce genre, a contribué à l’élimination de l’hostilité et de l’incompréhension entre nos peuples, du mythe de ’l’ennemi’ qui était avivé par les médias. Ces rencontres ont permis aux gens de se regarder les uns les autres et de se comprendre les uns les autres d’une manière différente et, ce qui est très important, de s’assurer que la paix est toujours meilleure que la guerre, et qu’aucune idée ne vaut d’être résolue par le conflit armé. Après cela, de plus en plus de gens ont exprimé leur désir de participer à de telles réunions. On peut dire aujourd’hui que la diplomatie fait des pas concrets pour obtenir la paix. Et les premières à avoir fait ces pas étaient des femmes. Cet exemple est une démonstration évidente de la force dont les femmes sont capables. Il est évident que la femme est porteuse de gentillesse et de créativité, et la participation des femmes à la construction de la paix est très importante.

Mots-clés

femme, construction de la paix, culture de paix, jeune, diplomatie, éducation à la paix


, Arménie, Azerbaïdjan

Notes

Ce texte est une contribution au travail mené par le chantier Yin Yang (masculin-féminin)de l’Alliance pour un monde pluriel, responsable et solidaire en marge de la Conférence internationale pour la Paix de La Haye (mai 1999)sur le thème ’femmes et paix’. Fiche originale en anglais.

Source

Texte original

AEC (Assemblée Européenne des Citoyens) - 21 ter rue Voltaire, 75011 Paris, FRANCE - France - www.reseau-ipam.org/rubrique.php3?id_rubrique=10 - aec (@) reseau-ipam.org

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