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dialogues, propositions, histoires pour une citoyenneté mondiale

Des vacances pour les familles défavorisées

Accueil dans un camping social au bord d’un étang d’Ile-et-Vilaine

Anne Sophie BOISGALLAIS, Jean Marie ANSEL

09 / 2000

9 couples d’agriculteurs bretons, engagés dans des équipes CMR, âgés de 42 à 66 ans ont pris l’habitude de ponctuer leur réflexion par de nombreuses petites actions concrètes. Plusieurs membres de l’équipe, animés par un désir d’ouverture, ont contacté à titre personnel l’AFMA (Association Familiale de Maisons d’accueil). L’idée d’accueillir des familles défavorisées en vacances a fait son chemin et le groupe a donc décidé de se lancer. Après de vaines recherches pour trouver une maison, le groupe a opté pour l’achat d’une caravane en vue de l’installer sur un terrain de camping tout proche. Ce terrain aménagé au bord d’un étang avec baignade convenant parfaitement pour une famille avec enfants, le groupe a acheté une seconde caravane pour installer deux familles sur le même site. Enthousiasmes et heureux de pouvoir venir en aide à des familles défavorisées, les agriculteurs pensaient ainsi rompre leur routine et faire partager le calme de leur région.

Le groupe a dû faire face à des difficultés à la fois nombreuses et inattendues. D’abord, ces familles issues de la périphérie des villes et donc habituées à la foule, se trouvaient perdues et isolées en pleine campagne. L’ennui et le sentiment de solitude les paralysaient.

Des familles en grande difficulté ne laissent pas leurs problèmes dans leur lieu de vie habituel : l’alcoolisme, le besoin de quémander toujours plus (« Je n’ai que 50 F pour nourrir mes trois enfants cette semaine »)… posaient de grandes difficultés au groupe. Comment décoder ces affirmations, quand être compréhensif et conciliant et quand refuser et rester ferme ?

« Nous étions perçus comme des gens riches et devions faire face à des demandes démesurées en demandes de toutes sortes, expliquent Chantal et Marcel Rubin. Bien que nombreux dans l’équipe, il ne nous était pas toujours facile de dégager du temps au moment voulu et nous avons dû apprendre à poser des limites aux familles demandeuses ».

Bien que tous les membres de l’équipe n’aient pas le même enthousiasme et le même engagement, bien que tous n’aient pas la même capacité à répondre spontanément à toutes ces demandes, le groupe a eu le sentiment de réaliser des choses positives ensemble. Tous ont appris à écouter toutes les histoires de vie sans juger et sans a priori, tous ont appris à respecter les différences de culture et à faire preuve de tolérance face à des comportements de familles maghrébines ou turques parfois déroutants, et à respecter des comportements sociaux surprenants et souvent décevants.

« Ces accueils ont permis d’alimenter nos discussions dans le groupe, expliquent Chantal et Marcel, et l’équipe s’est soudée encore davantage. Nous mesurons maintenant beaucoup mieux ce dont ces familles ont besoin, le temps qu’il faut leur consacrer, l’engagement que représente l’accueil de ces familles et ce que peut être le travail d’accompagnement des travailleurs sociaux ».

Mots-clés

accompagnement social, choc culturel, obstacle à la communication


, France, Ille-et-Vilaine

dossier

Des ruraux inventent de nouvelles solidarités : initiatives locales de militants du CMR, Chrétiens dans le monde rural

Commentaire

Vivre la démarche de réflexion chrétienne jusqu’au bout, c’est-à-dire jusqu’à l’action est le choix de ces membres du CMR. L’expérience est riche d’enseignements.

Source

Entretien

Texte issu d’un témoignage écrit de Chantal et Marcel RUBIN

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