02 / 2001
1.CONTEXTE : le bilan de la recherche agricole, réalisé en 1992, a révélé de grandes insuffisances dans l’utilisation des résutats par les producteurs et les transformateurs de produits agricoles. les questionnements qui ont été soulevés par cette situation par les responsables du système national de recherche agricole et les autres partenaires impliqués les ont amenés à décider d’une réforme en profondeur des procédures et pratiques en matière de recherche. Le problème essentiel se situait dans la faible participation des populations au processus de génération et de diffusion des résultats de recherche. Ainsi est venue l’idée de mettre ne place les Commissions d’utilisateurs des résultats de recherche.
2. LES COMMISSIONS D’UTILISATION DES RESULTATS DE RECHERCHE : ce sont des regroupements d’organisations de producteurs et de transformateurs de produits agricoles, constitués au niveau régional et national pour interagir avec la recherche en vue d’une plus grande prise en compte par la recherche de leurs besoins par rapport aux contraintes de production et de transformation. Il a été mis en place 5 commissions régionales des utilisateurs (CRU)représentées chacune par un collège de 60 organisations paysannes et un bureau de 20 OP. Au niveau national, une commission nationale des utilisateurs a été formée, composée des présidents des différents CRU.
3. OBJECTIF GENERAL : établir un dialogue dynamique entre la recherche agricole et les utilisateurs de résultats en vue de l’amélioration de la production et de la productivité agricole.
4. ACTEURS IMPLIQUES : Le processus est conduit par le Comité national de la recherche agricole (CNRA), l’Institut d’économie rurale (IER), la Banque mondiale, la Fondation rurale de l’Afrique de l’Ouest (FRAO), les organisations de base et les ONG partenaires. Le CNRA assure la tutelle institutionnelle du processsus, la FRAO a a effectué un accompagnement technique par une série de formations des acteurs, les OB et les ONG assument une fonction d’appropriation progressive de la dynamique à la base. La Banque mondiale est le partenaire financier.
5. ACTIONS REALISEES : ces groupes ont été mis en place en 1994. Une série de formations ont été réalisées au profit des chercheurs et des utilisateurs : diagnostic participatif, techniques de communication et de négociation, conception et évaluation des plates-formes de contraintes CRU, etc. Les commissions, représentées dans toutes les instances de la recherche, participent désormais à la définition des thèmes de recherche, au choix des projets, à la programmation, à la mise en oeuvre des tests sur le terrain. La plate-forme de contraintes est un document de synthèse des contraintes identifiées à la base par les utilisateurs et soumises à la recherche. En face de chaque contrainte sont indiquées les solutions mises en place par les paysans.
Les CRU ont effectué un voyage au Sénégal et participent depuis 4 ans à un réseau de patenariat recherche/vulgarisation/organisation de producteurs qui regroupe le Sénégal, la Guinée Conakry, le Burkina, le Tchad et le Mali.
6. PRINCIPAUX RESULTATS : on peut noter entre autres :
- le rapprochement entre la recherche et les paysans par une découverte mutuelle;
- la révision du plan stratégique de la recherche agricole pour une meilleure prise en compte des besoins des utilisateurs;
- l’élaboration d’un répertoire des acquis des 30 dernières années de recherche;
- la mise en oeuvre de thèmes de recherche effectivement initiés par les paysans sur le riz, le maïs, l’aviculture, l’élevage des petits ruminants, la transformation du poisson, la pisciculture.
valorisation des savoirs traditionnels
, Mali
La recherche perd beaucoup en occultant le savoir paysan qui apparaît d’une très grande richesse; aussi, malgré quelques difficultés liées à la résistance de certains chercheurs, il est désormais établi que la participation des producteurs permet d’inscrire les résultats de la recherche dans une perspective de développement durable.
S.KONE est conseiller technique au Comité national de la recherche agricole. Fiche rédigée dans le cadre de l’atelier de rédaction organisé pendant le séminaire Dph de Lomé (29/11/99-05/12/99).
Texte original