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L’échec est la première école de la vie

L’expérience de création d’un regroupement d’acteurs à Nkolnguet dans le district de Lobo, province du Centre Cameroun

Fabien MBASSI MBASSI

03 / 2001

Après avoir passé plusieurs années en ville à la recherche d’un emploi, le jeune Ebode décide de se retirer dans son village pour y mener des activités agricoles. A peine arrivé, il est confronté à l’absence d’un système d’organisation adéquat pour mobiliser les dynamiques villageoises pourtant abondantes et diversifiées. C’est alors qu’il prend l’initiative d’organiser en 1991 un groupe de travail, rassemblant toutes les sensibilités du village, dénommé GERAN, Groupe d’études et de réalisations agro-pastorales de Nkolnguet.

Après deux années d’activités intenses, le groupe est retenu pour bénéficier des programmes d’animation villageoise de la paroisse de lôéglise catholique de Nlong. Le programme permet d’assister à des rencontres d’échanges d’expériences avec des groupes de l’Ouest du Cameroun, de bénéficier des formations sur l’amélioration des techniques culturales. Ainsi formé, Monsieur Ebode et son groupe s’attellent à renforcer leurs activités locales : création des champs communautaires, organisation de la commercialisation des produits, création des activités extra agricoles génératrices de revenus et création des tontines.

En 1994 malheureusement surgissent des dissensions entre les membres à partir des querelles de famille qui ralentissent et perturbent la mobilisation des ressources. Après une remise en cause des principaux responsables, les différents comités de réconciliation créés pour ramener l’ordre installèrent la paix et permirent la relance des activités du groupe.

C’est ainsi que sous cette nouvelle impulsion, le groupe attire l’attention des partenaires canadiens qui s’engagent à construire un centre de développement communautaire équipé d’un appareillage informatique à Nkolnguet. Les travaux qui ont démarré en l’an 2000 sont en voie d’achèvement. Dans la même foulée, il s’est tenu dans ce centre du 15 au 17 février un séminaire d’échanges sur "le renforcement des capacités civiques et démocratiques des paysans" organisé par le réseau FORCE (confédération des organisations rurales pour le Cameroun économique)avec l’appui financier du projet Prodémocratie de la coopération canadienne et méthodologique du Centre de Ressources DPH-ASSOAL pour le développement. Une grande première pour les populations de cette localité.

Le groupe GERAN fonctionne sur la base d’une gestion collégiale où tous les membres participent selon leurs compétences à la prise des décisions. Après les incidents de 1994, les instances de direction ont été soumises à un contrôle de gestion. Cette rigueur a permis par exemple de mener à bien la construction du centre de développement sans revendication. Car les organisations de la société civile au Cameroun sont fragilisées par une gestion approximative des financements et le manque de compétence. Les conflits interviennent parce que les rôles des intervenants ne sont pas clairement définis, parce que les critères d’évaluation n’existent pas. Les responsables sont rarement bien formés. Dans ce contexte, les associations meurent après le premier financement. Donc la réussite de GERAN est un exemple significatif des efforts qui sont faits par les groupes locaux pour l’amélioration des performances.

Mots-clés

développement communautaire, coopération décentralisée, femme, organisation paysanne


, Cameroun, Lobo

Notes

Cette fiche a été rédigée pendant le séminaire sur le renforcement des capacités civiques et démocratiques des paysans tenu à Lobo en février 2001

Source

Texte original

GERAN (Groupe d’Etudes et de Réalisations Agropastorales de Nkolngu) - s/c BP 8140 Yaoundé, Cameroun

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