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Le PPAO : chronique d’un blocage et avenir incertain

Lucie ATTIKPA TETEGAN

02 / 1999

1- Situation actuelle du PPAO

Les différentes actions menées par le PPAO (Programme Régional " Valorisation des captures de la Pêche Artisanale en Afrique de l’Ouest), conduit par l’ADEPA (Association Ouest Africaine pour le Développement de la Pêche Artisanale)depuis 1994, devaient se poursuivre dans le cadre du Devis-Programme an II dont les sessions de programmation se sont déroulées de février 1997 à Avril 1998.

Malheureusement nous avons été bloqués par la fin du Programme à 5 ans. L’échec de l’évaluation de cette phase en est pour quelque chose, d’autant qu’elle a jeté le discrédit sur le programme et soulevé une polémique entre les acteurs du Programme à travers l’ADEPA et l’Union Européenne, qui ne partagent apparemment pas la même philosophie du développement.

Cette situation a amené l’ADEPA à prendre la décision de rompre avec l’Union Européenne, en créant un nouveau Programme avec d’autres bailleurs de fonds. Mais le Comité de Suivi des 1,2,3 octobre 1998 a mis balle à terre en demandant à l’ADEPA de temporiser sa position, et a sollicité une prolongation du PPAO pour trois ans afin de permettre aux Organisations Professionnelles (OP)de satisfaire leurs besoins exprimés lors des sessions de programmation du Devis-Programme an II.

A la rencontre de Praia au Cap-Vert (1 au 3 décembre 1998), réunissant les Ordonnateurs Nationaux et Régionaux, les Délégations de l’UE et des Représentants de Bruxelles, les pays ACP en l’occurrence les pays de l’Afrique de l’Ouest se sont retrouvés face au refus de l’Union Européenne (UE)de proroger certains programmes dits " à problèmes ". En fait, il semble qu’une réunion de la Commission à Bruxelles avait unilatéralement pris cette décision avant la réunion de Praia, qui était pourtant sensée la prendre. Les représentants des pays africains se sont opposés à cette décision unilatérale qui foulait visiblement aux pieds tous les textes de l’UE sur le partenariat. Finalement après de longues discussions, il a été décidé une prolongation, non plus de 3 ans mais de 18 mois.

Les conclusions de Praia stipulaient que l’Ordonnateur Régional du PPAO (siégeant à Sierra Leone), devait se mettre en rapport avec la Délégation UE de Côte d’Ivoire pour étudier quelles actions pouvaient être menées de façon concrète avec des résultats probants dans le laps de temps défini.

Entre temps, la guerre civile a repris en Sierra Leone. Il était devenu impossible à l’Ordonnateur de sortir de son pays. Malgré cette situation, les choses auraient pu bouger si Bruxelles n’était pas resté sur sa position d’avant Praia, affichant de façon à peine voilée, l’ignorance et le refus d’appliquer les décisions de Praia.

La situation commence à peine à se débloquer maintenant avec une lettre de la Délégation UE de Côte d’Ivoire autorisant le Secrétariat Technique du PPAO à poursuivre ses activités sur trois mois le temps qu’une décision définitive soit prise.

2- Avenir

L’avenir du PPAO pour le moment est flou. Nous savons qu’en principe aucune autre décision ne saurait supplanter celle de Praia. Mais étant donné que dans ce partenariat, la partie jugée inférieure n’est pas respectée par l’autre, on ne peut qu’assister à des situations comme celles décrites plus haut. L’UE n’accorde aucune importance aux principes et règles de Partenariat établis par la Convention de Lomé. A la Délégation UE à Abidjan, on affirme que le programme va se poursuivre mais un Appui Technique extérieur viendrait étudier de quelle façon la prolongation va se faire. Mais tant que tout ceci n’est pas matérialisé par une décision écrite et dûment signée, nous n’aurons pas vraiment évolué.

Dans tous les cas, avec ou sans l’Union Européenne, l’ADEPA est prête à continuer à travailler dans le secteur de la Pêche Artisanale en Afrique de l’Ouest. Elle ne veut surtout pas perdre tous les acquis enregistrés par le PPAO et surtout, considérant les nombreux besoins pressants des opérateurs du secteur.

Mots-clés

pêche artisanale, coopération UE ACP, évaluation de projet


, Afrique de l’Ouest

dossier

Mettre la coopération européenne au service des acteurs et des processus de développement

Notes

[Fiche produite dans le cadre du débat public "Acteurs et processus de la coopération", appelé à nourrir la prochaine Convention de Lomé (relations Union Européenne/Pays ACP). Lancé à l’initiative de la Commission Coopération et Développement du Parlement Européen et soutenu par la Commission Européenne, ce débat est animé par la FPH.]

Source

Texte original

ADEPA (Association Ouest Africaine pour le Développement de la Pêche) - Cité Lobatt Fall. BP 958. Dakar, SÉNÉGAL - Tél/Fax. : (221) 854 98 13 - Sénégal - www.adepa-wadaf.org - contact (@) adepa-wadaf.org

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