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Renforcement des actions de santé communautaire - Haïti

Les avantages d’un outil financier souple au service de l’amélioration durable de l’état de santé des familles les plus démunies

Fabienne MICHALON

01 / 1999

La chute du régime des Duvalier, si elle a rendu possible les conditions du changement, n’a pas suffi par elle-même à satisfaire les revendications fondamentales de la grande majorité de la population haïtienne. Haïti a vécu une période tumultueuse de 1986 à décembre 1990, culminant avec les premières élections démocratiques, promptement étouffées avec le coup d’Etat le plus sanglant de l’histoire du pays. L’intervention de l’armée américaine et le rétablissement de l’ordre constitutionnel en septembre 1994 laissent un pays exsangue. Dans ce contexte d’Etat affaibli et de besoins sociaux colossaux, les ONG détenant une expertise dans certains domaines tels que la santé ont un rôle déterminant à jouer.

Le projet de santé communautaire pour les quartiers de Bolosse et Sous-Dalles en zone urbaine de Port au Prince (quartier sud et sud/est)est issu d’une rencontre en 1990 entre ATD-Quart monde et des représentants de ces deux communautés de quartier. Conscients de l’acuité des problèmes dans leurs zones d’intervention, ils entamèrent avec le Service Oecuménique d’Entraide (SOE), une ONG haïtienne, une réflexion qui aboutit au lancement en juin 1991 du programme santé avec le soutien actif des jeunes de la zone. Ces quartiers sont essentiellement caractérisés par la mobilité résidentielle des familles comme dans la plupart des bidonvilles. La natalité, la mortalité infantile et maternelle y sont très élevées (supérieures aux moyennes nationales)tout comme le taux d’analphabétisme. Le taux de chômage est officiellement inconnu, même si le chiffre le plus souvent avancé est de 70 % environ. Les bénéficiaires du projet constituent l’ensemble de la population de l’aire d’intervention, soit environ 30 000 personnes (80 % des femmes et enfants). La participation des communautés desservies est systématique à toutes les étapes de l’action et à travers des groupes formels (comités de santé, associations locales, comité de matrones, etc.). Le SOE, maître d’ouvre de ce projet, comprend dans son réseau à la fois des groupes de base et des dispensaires périphériques. Il collabore également avec les structures étatiques, les Caritas et d’autres ONG.

Le but du projet est l’amélioration durable de l’état de santé des familles les plus démunies vivant dans ces quartiers. Les objectifs spécifiques sont nombreux. Ils vont d’une meilleure prise en charge de la santé maternelle et infantile à des campagnes contre la malnutrition ou en faveur de l’assainissement de l’environnement. Les activités prévues sont de plusieurs ordres : - des activités de gestion, - de prévention, - de soins curatifs, - d’information-éducation-communication, - et de formation pour les personnels du centre. La plupart des activités étant déjà en cours, il s’agira de les renforcer et de les étendre.

Le budget total de cette action s’élève à 950 176 FF. Le CCFD, en partenariat avec d’autres bailleurs, y contribue à hauteur de 290 072 FF, soit 31 %. Une subvention de 500 000 FF (soit 53 % du montant global)a été demandée au Comité français pour l’Unicef par le biais du Fonds de Coopération française-Unicef. Le reste (16 %)est pris en charge par diverses associations locales dont le SOE. A la date de la rédaction de cette fiche, le projet co-financé pour une durée de deux ans a tout juste débuté.

Mots-clés

santé, coopération internationale, malnutrition, UNICEF, renforcement des institutions


, Haïti

Commentaire

Le comité français de l’Unicef met à la disposition des associations ce fonds pour le financement de projets de petite taille répondant aux thématiques fixées par le Sommet mondial des enfants. Le montant maximum est limité à 500 000 FF et peut atteindre 75 % du budget total. L’ONG qui présente le projet (ici le CCFD)apporte 25 % du budget dont 15 % minimum doit être pris en charge par l’ONG locale. Les avantages de cet instrument financier sont divers. Il s’agit tout d’abord d’une procédure souple dans la mesure où le fond est annuel et que les délais d’instruction sont courts. Les projets présentés ne sont pas très nombreux compte tenu de la spécificité de ce fonds destiné à la promotion des femmes et des enfants. Ce type de financement permet également un suivi régulier entre les divers partenaires du projet : SOE, délégation locale de l’Unicef et Mission de Coopération, ce qui favorise la concertation entre eux et une plus grande cohérence de l’action menée sur le terrain en terme d’appui au développement. Enfin, le fait que 50 % des fonds publics transitent directement par l’association locale renforce indéniablement son autonomie, ses capacités de gestion et sa crédibilité.

Actuellement, il s’agit de l’un des rares projets de santé communautaire en zone urbaine marginale de Port-au Prince.

Notes

Contact : MANSUY, Véronique, chargée d’études. Sources documentaires internes au CCFD- E-mail : v.mansuy@ccfd.asso.fr

[Fiche produite dans le cadre du débat public "Acteurs et processus de la coopération", appelé à nourrir la prochaine Convention de Lomé (relations Union Européenne/Pays ACP). Lancé à l’initiative de la Commission Coopération et Développement du Parlement Européen et soutenu par la Commission Européenne, ce débat est animé par la FPH.]

Source

Autre ; Document interne

CCFD (Comité Catholique contre la Faim et pour le Développement) - 4 rue Jean Lantier, 75001 Paris, FRANCE - Tel 44 82 80 00 - Fax 01 44 82 81 43 - France - www.ccfd.asso.fr - webmaster (@) ccfd.asso.fr

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