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Le Parc paysager d’activités de Landacres dans l’agglomération de Boulogne-sur-Mer

La première zone industrielle européenne certifiée ISO 14001

Nathalie HOLEC

03 / 1999

En 1992, le ministère de l’Environnement a initié la méthodologie Palme (Programme d’Activités Labellisé pour la Maîtrise de l’Environnement) afin de développer la labellisation des zones d’activités respectant une certaine qualité environnementale. Un premier projet pilote a été engagé à Chalon-sur-Saône. Le Syndicat Mixte pour l’Aménagement de Parcs d’Activités dans l’Agglomération de Boulogne-sur-Mer (Syndival), regroupant 12 communes de l’agglomération de Boulogne-sur-Mer et la Chambre de commerce, d’industrie et de services, s’est porté candidat pour un second projet pilote en 1995.

Le ministère de l’Environnement a décidé, fin 1996, de ne plus soutenir une démarche de label mais de recommander plutôt la certification ISO 14001 du gestionnaire des zones d’activités. Le Syndival a postulé pour l’obtention de cette dernière après avoir travaillé pendant quatre ans à la mise en place d’un système de management environnemental de la zone de Landacres. Cette distinction lui a été attribuée en novembre dernier (1998).

Développer le management « durable » d’une zone d’activité

En engageant une démarche d’aménagement des zones d’activité qui peut aller jusqu’à un processus de management environnemental, il s’agit à la fois de répondre aux attentes des entreprises (meilleure intégration dans la ville, meilleures conditions de travail, meilleure prise en compte de l’environnement) et aux besoins des collectivités locales (redynamiser l’économie locale, reconquérir des espaces, pérenniser les implantations etc.). L’objectif ultime poursuivi est de parvenir à assurer un développement équilibré du territoire basé sur la préservation et la valorisation du patrimoine naturel, humain, culturel et économique, c’est-à-dire d’inscrire ce développement dans une perspective de développement durable.

Les différents partenaires de l’opération s’engagent au travers de la charte Palme

La réflexion sur la gestion environnementale du site de Landacres a démarré en 1994. Cette démarche a séduit le Syndival car elle présente l’avantage d’être globale -elle repose sur la recherche d’une cohérence de la zone d’activité avec les besoins de la zone de référence et du bassin de vie- , d’être partenariale -il s’agit d’engager un processus de concertation entre tous les partenaires concernés : associations, entreprises, collectivités, maître d’ouvrage, institutions et organismes représentatifs- et enfin d’être pérenne puisqu’elle engage les partenaires sur la durée, de la réalisation des études de faisabilité jusqu’à l’accueil des entreprises et la gestion du parc.

Un comité local de pilotage composé des quatre groupes de partenaires a donc été constitué en octobre 1995 et une étude de cohérence environnementale, économique et urbaine a été réalisée. Cette étude a été entreprise afin d’identifier les caractéristiques du site et d’établir un ensemble de propositions visant à satisfaire la double exigence de développement économique et de qualité environnementale du parc paysager d’activités de Landacres. A partir de cette étude, des propositions d’action ont été examinées en commissions et ont servi à rédiger la charte Palme. Celle-ci a été présentée au comité de pilotage en janvier 1997 et signée en septembre 1997 par l’ensemble des partenaires à savoir le Sous-Préfet au nom des services déconcentrés de l’Etat (DDAF, DDASS, DDE, DRIRE, …), le Conseil régional Nord Pas-de-Calais, le Conseil général du Pas-de-Calais, le District de Boulogne-sur-Mer, les 3 communes d’accueil du site, la Fédération Nord Nature, la Chambres de commerce, d’industrie et des services, l’Agence de l’eau… Cette charte contractualise les responsabilités de chacun pour le suivi, le financement et la gestion de la zone industrielle environnementale.

Des dispositions conciliant développement économique et qualité environnementale de la zone d’activités

La charte recense 25 propositions d’actions que s’engagent à mettre en oeuvre les signataires. Ces dispositions concernent l’accueil et l’accompagnement des entreprises, la gestion des ressources en eau, la gestion des déchets, la gestion de la sécurité, la maîtrise des transports, les milieux naturels et le paysage, la qualité paysagère du site, la zone en tant que centre de vie, la communication et la promotion du parc et enfin l’évaluation et le suivi des activités.

Parmi les propositions, figure celle de développer un certain nombre de structures collectives de gestion afin que les entreprises réalisent des économies d’échelle quant à la gestion de l’impact de leurs activités sur l’environnement. Une station d’épuration biologique évolutive et modulaire, commune à tout le parc a d’ores et déjà été installée compte tenu du fait que la moitié des entreprises que le Syndival souhaite accueillir sont des industries agro-alimentaires plus fortement consommatrices d’eau. D’autres structures collectives de gestion seront progressivement mises en places en matière notamment de déchets et de transports en commun.

Il est également prévu de proposer aux futures entreprises un ensemble de services tels qu’une cellule d’accompagnement, la réalisation d’un diagnostic technologies propres, des services de conseil en environnement. Le diagnostic doit permettre de déterminer les meilleures technologies applicables au process afin d’optimiser la gestion des ressources naturelles et de limiter les nuisances en amont. L’accompagnement technique et financier pour réaliser ces améliorations sera pris en charge par les partenaires de la charte, dont peuvent faire partie les entreprises elles-mêmes. Concernant les milieux naturels et le paysage, il est prévu de mettre en place un traitement différencié du milieu naturel, de réaliser un suivi de la biodiversité, de bien gérer l’interface entre la lisière de la forêt et le parc ou encore de gérer spécifiquement les milieux naturels sensibles comme les haies bocagères.

En aval, les conditions d’implantation des entreprises sont drastiques. Chaque société doit soumettre à la commission architecturale et environnementale qui a été constituée une étude sur la nature des constructions prévues et les procédés utilisés, avant d’obtenir un permis de construire ; le projet d’implantation doit respecter un certain nombre de prescriptions architecturales et paysagères qui ont été traduites en termes réglementaires dans le réglement de la ZAC. La société doit par la suite se plier à un cahier des charges strict.

Pour pouvoir obtenir la certification ISO 14001, le Syndival s’est engagé à mettre en oeuvre 16 des 25 actions concernant l’accueil des entreprises et la gestion des milieux naturels, en collaboration étroite avec 8 partenaires. A terme, l’objectif est de profiter des acquis du parc pour les transposer à d’autres parcs d’activité et même en requalifier certains. Le Syndival s’occupe en effet de 5 espaces d’accueil d’activités spécifiques et d’une pépinière d’entreprises.

Mots-clés

développement durable, gestion des ressources naturelles, qualité de l’environnement


, France, Boulogne-sur-Mer

dossier

Villes et développement durable : des expériences à échanger

Développement économique local

Notes

Contact : LEGRAND, Maxime, Sécrétaire général du Syndival, 5, Place d’Angleterre, BP 611, 62321 Boulogne-sur-Mer cedex, FRANCE - Tél : 03 21 99 44 44 - E-mail : syndival@wanadoo.fr

Source

Rapport

PNUE, ASSOCIATION OREE, Guide de management environnemental des zones d’activités francophones, 1998/11 (France), L’Environnement Magazine, n° 1575, mars 1999, p. 28

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