01 / 1999
La ville de Faches-Thumesnil (17 000 habitants)est située au sud de l’agglomération lilloise et fait partie de la Communauté Urbaine de Lille. Issue de la fusion d’un village avec un faubourg situé au sud de Lille, Faches-Thumesnil présente une urbanisation très hétérogène dont l’identité est difficile à percevoir. Fortement urbanisée au nord, la ville a un aspect plus villageois au sud. De nombreuses microfriches ou espaces en attente d’affectation parsèment la commune. La mise en place d’un Contrat Local Opérationnel de l’Environnement (CLOE)a débouché sur une réflexion plus globale portant sur la création d’un Agenda 21 local.
L’équipe municipale a mis au point un programme dans lequel la citoyenneté et l’environnement jouent un rôle important. Ce programme s’est concrétisé par la création d’une délégation à l’environnement, du cadre de vie et de la maîtrise de l’énergie. Le conseiller municipal délégué anime une commission municipale et une commission extra-municipale relatives à ces sujets. Composée de tous les membres de la commission municipale ainsi que des membres d’associations, cette dernière est un réel organe de concertation et de maturation de projets environnementaux, tandis que la commission municipale est essentiellement un lieu d’information où doivent être validés les choix définis et les actions engagées avant d’être délibérées au conseil municipal.
Un outil transversal, fédérateur et structurant : le Contrat Local Opérationnel de l’Environnement
Soucieuse de répondre aux sollicitations de la population, la Ville souhaitait s’engager rapidement dans des actions et des aménagements visant à améliorer le cadre de vie. Pour impliquer le plus possible la population dans ces démarches et pour garantir la cohérence entre les différentes réalisations, la Ville a mis en place le Contrat Local Opérationnel de l’Environnement (CLOE), véritable outil transversal, fédérateur et structurant qui a permis de grouper une multiplicité de compétences et de dynamismes.
Le comité de pilotage du CLOE réunit des représentants de diverses administrations :
- Union Européenne par le biais d’un financement dans le cadre du FEDER,
- Ministère de l’Aménagement du Territoire et de l’Environnement par l’intermédiaire de la DIREN (Direction Régionale de l’Environnement),
- Conseil Régional du Pas de Calais à travers la DEED (Direction Environnement Energies et Déchets),
- les autorités de la commune : le Maire, le Secrétaire Général, le Directeur des Services Techniques et le Conseiller délégué (délégation à l’environnement, au cadre de vie et à la maîtrise de l’énergie)qui sert de lien et anime les discussions entre le Maire, les adjoints, les Services Techniques et Espaces Verts municipaux, les différentes associations et la population.
Pour assurer le relais du CLOE au sein des services municipaux, la ville a bénéficié, pour une durée de 17 mois, d’un chargé de mission en environnement, écologue de formation.
Le CLOE a débuté par une phase diagnostic permettant de mettre en évidence les atouts, potentialités et faiblesses en matière d’environnement. L’analyse s est faite selon deux axes principaux : comprendre la ville (comment s’organise-t-elle?), ainsi que la façon dont les habitants la perçoivent et la vivent. Ensuite il a fallu confronter ces deux approches.
La réalisation de cette phase du CLOE, entre février 1996 et avril 1997, a été confiée à l’association Chantier Nature. Un chargé de mission en environnement, écologue de formation, a coordonné le travail de l’association, du comité de pilotage et celui des structures communales.
Pour engager la concertation, la solution la plus simple a été d’utiliser les Conseils de Quartier récemment mis en place par la municipalité. Ils se réunissent trois à quatre fois dans l’année, mais une permanence est assurée mensuellement par les conseillers qui sont choisis parmi les conseillers municipaux. Ceux-ci ont su gagner la confiance des habitants parce qu’ils veillent d’abord à la solution des problèmes mineurs exprimés au cours des réunions. Il a été possible de motiver le public à s’engager dans une concertation réelle et profonde.
Les propositions élaborées au sein de ces structures préconisent la création d’un réseau de "nature en ville", à travers des coulées et des ceintures vertes, celle d’un réseau de circulation alternatif ainsi que d’espaces de proximité.
Le financement de cette première phase (300 000 Frs)provient de moitié de l’Europe ; la région a contribué avec 100 000 Frs et la commune avec 50 000 Frs. La plupart des projets élaborés a été ou sera assurée par un financement mixte où participent, par exemple, la Communauté Européenne (FEDER), le Conseil Régional ou Général, le CUDL, la Ville...
Au cours de la deuxième phase du CLOE, une série d’aménagements a été réalisée : par exemple la création de Jardins Familiaux et la conception d’un important parc, véritable centre du système de coulées vertes de la ville et porte d’entrée urbaine d’un Espace Naturel Intercommunal. Le CLOE a été un excellent outil pour enclencher le dialogue avec les services communautaires. L’évaluation de l’outil, faite en juillet/août 97, souligne l’effet "boule de neige" du CLOE et fait ressortir la nécessité d’élargir la démarche hors du périmètre communal.
Du CLOE à l’Agenda 21
La troisième phase du CLOE s’organise autour de six actions principales :
- la mise en place d’un Agenda 21 local,
- la création d’un poste de coordinateur,
- la création de l’Espace Naturel Intercommunal, dans le cadre d’un SIVU (Syndicat Intercommunal à Vocation Unique)spécialement créé pour mettre en oeuvre ce projet.
- la création d’une régie intercommunale de l’environnement sur le versant sud de l’agglomération lilloise (portée par l’association d’insertion INTERM’AIDE)
- la réalisation d’aménagements,
- la réorganisation du service Espaces Verts et la mise en place d’une gestion différenciée des espaces verts.
Le chargé de mission Agenda 21 assurera le suivi et l’évaluation des différentes actions menées. Il fera d’abord un gros travail de sensibilisation afin de clarifier la notion de développement durable et il mettra au point de nombreux outils de formation à la démarche Agenda 21 pour les scolaires, les habitants, les élus et les agents municipaux.
Un comité de pilotage réunissant les autorités de la commune, les partenaires institutionnels, les membres d’associations et le chargé de Mission Agenda 21 sera le garant de la concrétisation des engagements que la commune a pris. Désireuse de s’inscrire dans une démarche de solidarité internationale, la ville de Fache-Thumesnil a incité les sept villes auxquelles elle est jumelée à signer avec elle la Charte d’Aalborg. Actuellement, elle s’engage tout particulièrement pour la mise en place des actions de coopération avec la ville de Tinkaré au Mali.
développement durable, agenda 21, aménagement du territoire, méthodologie, coopération décentralisée
, France, Faches-Thumesnil
Villes et développement durable : des expériences à échanger
Les Agendas 21 des villes en France
Contact : M. Jean Claude Gosselin, Maire ; M. Neuville, Secrétaire général ; Anne Brevière, Coordinatrice Environnement/Agenda 21, Hôtel de Ville, 50 rue Jean Jaurès, 59 155 Faches-Thumesnil
Document interne
LABORDE, Christophe; STEINAUER, Thomas, Mairie de Faches Thumesnil, CLOE, Contrat Local Opérationnel de l'Environnement, 1997/11/04
CEDIDELP (Centre de Documentation Internationale pour le Développement les Libertés et la Paix) - 21 ter rue Voltaire, 75011 Paris, FRANCE - Tel 33 (0) 1 40 09 15 81 - France - www.ritimo.org/cedidelp - cedidelp (@) ritimo.org